Dignité dans la peur

Chapitre 28 : Rêverie

Les deux étaient sur leur deuxième théière, la table jonchée de miettes de biscuits et de mouchoirs en papier, quand Dumbledore arriva à l'improviste avec Harry en remorque, Tonks prit un congé précipité, se retirant pour frissonner dans ses chaussettes sur le porche. Elle se sentait... étrangement nettoyée,Molly avait en quelque sorte tissé ses pensées brisées et discordantes, mettant en lumière le pire des enchevêtrements. Alors qu'elle regardait la roue des étoiles, elle se sentait haletante, comme un plongeur arrivant enfin à la surface après un plongeon profond. Elle avait brièvement réfléchi à la possibilité que quelque chose soit tombé dans son verre, mais Molly avait bu le même thé qu'elle et les charmes de protection de son collier n'avaient rien laissé entendre. Non, il s'agissait très probablement d'une simple sorcellerie de cuisine, une compétence qui était plus instinctive qu'acquise. Une sorcière ou un sorcier qui y était habile pouvait apaiser, guérir, et guide avec rien de plus que de simples denrées alimentaires, des toniques apparemment peu magiques et une ouverture inconsciente d'un espace rappelant un cercle sacré. La pratique était ancienne, coulant souvent par des conduits féminins, le plus souvent par des mères, mais bénissait parfois les hommes. Jusqu'à présent, Tonks n'avait jamais été le bénéficiaire d'un tel espace, elle avait l'impression d'avoir touché un fil sous tension, mais au lieu d'une explosion de douleur, elle avait expérimenté un doux nettoyage de ses passages émotionnels. Elle n'avait aucune idée que Molly était si douée pour ça, et une sorcière de cuisine était la plus puissante de leur territoire. Elle avait pleuré, ce qu'elle faisait rarement devant les autres. Elle fouilla dans sa poche sa blague à tabac, réprimant automatiquement un picotement de larmes, même si elle savait que c'était un peu futile. Il y avait tellement de choses à craindre en ce moment, mais elle devait se ressaisir, « Cette merde attrape mon cher, attrape » avait entonné Molly avec les mains de Tonks jointes dans les siennes. Remus, bon sang, avait pris sa décision de s'enfuir dans les bois et de se cacher, et maintenant il était temps de prendre la sienne. Elle l'aimait comme un frère, et la recherche de son salut avait été si enivrante qu'elle s'était retrouvée prise dans le combat pour le sien. Les parties d'elle-même qui se sentaient tout aussi perdues, effrayées, exclues et peu sûres d'elles que Remus criait pour lui, mais il n'était pas la bonne personne alors partagez ça avec. Molly avait reconnu à contrecœur qu'elle et Hermione allaient bien, allant jusqu'à indiquer qu'elle espérait que tous ses enfants le trouveraient eux-mêmes. Bien qu'Hermione soit jeune, Tonks l'était aussi, toutes les deux essayant de fonctionner bien au-dessus de leur âge. Molly a souligné que malgré toutes les fanfaronnades et toutes les bêtises de Tonks, elle était également concentrée, intelligente et puissante, avoir grandi en métamorphose avec un père né de moldus l'avait rendue résistante, passionnée et autonome,la même chose pourrait être dite pour Hermione. 

Tonks a souri, ils étaient bien assortis, n'est-ce pas ? Tapotant sa poche sur son poing fermé, Tonks fit quelques pas sur la pelouse et se tourna pour regarder les étages supérieurs du Terrier, la lumière était toujours allumée dans la chambre de Charlie et Percy, où Bill et Fleur séjournaient, même s'il était bien plus de minuit. Une lumière dans la chambre des jumeaux suggérait qu'Harry était peut-être en train de dormir là-dedans. Tout en haut, une lueur chaude et vacillante furtivement derrière le rideau laissait entendre qu'Arthur attendait peut-être Molly. Tonks continua son chemin jusqu'à l'autre côté de la maison, trébuchant presque la tête la première dans un rosier pour espionner la lucarne aux carreaux de diamant de l'alcôve de Ginny, les vitres étaient sombres, pas même un scintillement de bougie pour indiquer une fille errante qui lisait tard dans la nuit. Sa poitrine lui faisait mal de ne pas voir le visage d'Hermione lui faire signe de se lever, elle aspirait au parfum des jeunes sorcières, ce baume délicat évoquant la bibliothèque de Poudlard par une chaude après-midi d'été, quand toutes les fenêtres étaient ouvertes et que la poussière et l'encre tourbillonnaient de sève de pin montante et de fleurs épanouies et de notes profondes de pierre chaude. Tonks ferma les yeux et pencha la tête en arrière, inhalant l'air vif de la nuit jusqu'à ce que sa tête lui tourne, une sensation douce-amère d'être pleine à ras bord de contradiction, de peur et d'émerveillement, et de gratitude, et de fierté, de crainte, de courage l'inquiétude, l'appréhension, l'espoir et l'amour... L'amour. Il n'y avait aucun moyen qu'elle dorme seule ce soir, pas quand l'été touchait à sa fin et qu'elle pourrait littéralement être envoyée aux quatre coins de l'enfer en un clin d'œil (magique). Elle pensa une minute à passer devant Molly et à monter les escaliers, ou peut-être à prendre son balai et à passer par la fenêtre... Mais elle venait de promettre à la matriarche qu'elle ne passerait pas la nuit dans la chambre de Ginny, et ce serait être très mal en point pour la défier après qu'elle ait fait le travail pour la démêler. Après tout, elle devait croire que Ginny Weasley avait encore une certaine innocence à protéger, mais compte tenu du nombre de hiboux qui arrivaient avec des lettres d'un Dean Thomas, il y avait de fortes chances que Molly se soit, en fait, considérablement trompée dans ses efforts. pour protéger sa fille. 

Avec un souffle, Tonks se gratta la nuque et resserra sa cape autour de sa mince silhouette, elle avait vraiment perdu du poids, et après inspection, ses cheveux étaient vraiment dégoûtants. Elle se renifla timidement, se moquant de l'odeur légèrement répugnante, elle pouvait se rincer rapidement dans la rivière, ou retourner dans sa tente et s'asseoir dans le bain de hanches qu'elle portait toujours dans son sac à dos allongé, mais une étincelle d'inspiration lui chatouilla la langue et elle sourit, replaçant sa blague à tabac dans sa poche de cape et sortant du jardin et rentrant dans la maison. Molly venait juste d'éteindre les lampes et était à une marche de l'escalier, "Oh, bonjour ma chérie" dit-elle, son ton chaleureux ne correspondait pas à la bizarrerie suspecte d'un sourcil. « Désolé de te déranger encore Molly, mais pourrais-je utiliser ton bain ? Celui que j'ai avec moi est un peu plus petit et je sens une sorte d'odeur. La sorcière plus âgée eut le hoquet de rire : « Je n'allais rien dire, mon amour, mais je suis contente que tu y sois venu toi-même. Bien sûr vous pouvez." Molly se retourna et commença à monter les escaliers sombres, « Directement au lit après, Tonks. » Elle bâilla par dessus son épaule, un doigt fatigué s'agitant dans l'air.

Lentement, elle regarda Molly disparaître dans le virage et écouta, les yeux fermés, ses pas grinçants qui montaient en spirale dans l'abîme. Enfin, elle entendit le claquement d'une porte de chambre depuis les hauteurs. Un sourire méchant glissa sur le visage de Tonks, ses cheveux virant au magenta profond. Oh oui, il ne faisait aucun doute qu'elle devait tenir le coup, les choses lourdes de sa liste de choses à faire se bousculaient déjà pour se positionner sur son cœur, mais tout cela pouvait attendre jusqu'au matin. Elle envoya un souhait silencieux à Remus, de se retrouver, de trouver la paix, et surtout de rentrer à la maison, et de le laisser tomber à chaque pas dans les escaliers. En ce moment, elle avait des choses à faire. Plus important encore, elle avait une sorcière très spéciale à soigner. Hermione se réveilla doucement d'un profond sommeil pour trouver Tonks planant au-dessus d'elle, un doigt sur ses lèvres souriantes méchamment. Elle jeta un coup d'œil à Ginny affalée dans un sommeil abandonné sur son lit à quelques mètres de là mais Tonks la conduisit avec insistance hors de sa bibliothèque/lit et dans le couloir avec une main douce sur son avant-bras. Elle grommela, mais Tonks la fit taire jusqu'à ce qu'elle laisse le métamorphe la conduire aveuglément dans les escaliers jusqu'au troisième étage, marchant pratiquement sur la pointe des pieds jusqu'à ce qu'ils atteignent la salle de bain. "Quoi ?" Elle bégaya, mais Tonks la fit toujours taire avec une douce caresse sur les lèvres de la jeune sorcière. Quelque chose dans son regard donnait envie aux jambes d'Hermione de se transformer en eau, son cœur battait beaucoup trop fort dans le silence retentissant de la maison, Elle regarda, hypnotisée, Tonks reculer et atteindre la poignée de la porte, tirant Hermione en avant par leurs mains enlacées pour voir ce qui se trouvait à l'intérieur. Hermione se leva, absolument abasourdie par la vision aux chandelles de vapeur tourbillonnante et de verdure luxuriante concentrée autour d'un bain de pierre parfumé rempli à ras bord d'une eau cristalline. Le plafond avait été enchanté pour refléter les étoiles de l'été, les vieux planchers transfigurés en une mousse limoneuse profonde. C'était comme un rêve, d'être soudainement debout devant une telle beauté au troisième étage du Terrier au milieu de la nuit, mais il y avait Tonks, appuyée sur le cadre de la porte dans son débardeur et son pantalon cargo, les bras croisés sur sa poitrine et souriant comme la première nuit où elle l'avait embrassée de façon inattendue il y a tous ces mois au 12 Square Grimmauld. Non, ce n'était pas un rêve, mais alors qu'elle capturait avec force les lèvres de Tonks dans un baiser brûlant, atteignant déjà l'ourlet du haut du métamorphe, elle réalisa que quelque chose, ou quelqu'un, pouvait toujours être un rêve même lorsqu'elle était éveillée.

( PS : JE TRADUIRAIT LE RESTE DE L' HISTOIRE QUAND l' AUTEUR ORIGINAL POURSUIVRAS SON ECRITURE , DES BISOUS A BIENTOT)