Dignité dans la peur

Chapitre 8 : Girl-Time

Quand Hermione se réveilla le lendemain matin, Ginny était assise les jambes croisées au bout de son lit, souriant au bord d'une tasse de thé fumante. La chemise de Tonks était toujours accrochée possessivement contre la poitrine d'Hermione.

"Qu'est-ce que c'est?" »Demanda Ginny, son sourire suffisant révélant qu'elle savait parfaitement ce que c'était.

Hermione se redressa, rougissant furieusement.

"Dis moi tout." Ginny s'installa plus loin sur le lit d'Hermione, sirotant son thé avec impatience. Une tasse similaire était assise sur la table de chevet.Le cerveau d'Hermione s'est finalement enclenché. "Attends, Harry est-il déjà parti pour le -?"

Les yeux de Ginny s'écarquillèrent et elle agita silencieusement une main vers Hermione, sifflant entre ses dents. "Oui, il est parti. Tout le monde est dans un bon état, et je ne veux pas y penser. Distrait-moi." Demanda-t-elle, une petite vague de thé glissant sur la couette. Quand Hermione ne se lança pas immédiatement dans un jeu, Ginny soupira et posa son thé, prenant la main d'Hermione dans la sienne. «Je t'ai entendu quitter la chambre hier soir, et maman dit que Tonks avait l'air vraiment fatiguée à la table du petit déjeuner ce matin. Apparemment, elle a même supplié de faire le service de nuit demain soir. T'a-t-elle embrassé? C'était génial? Elle chuchota, se penchant plus près. Hermione chercha des mots, évitant les yeux de Ginny. Après quelques faux départs, elle expira bruyamment et se protégea les yeux, un sourire rose dépassant son expression aux lèvres serrées.

"En fait, je l'ai embrassée." Hermione marmonna, réprimant un rire étourdi qui tentait de bouillonner de sa poitrine.

Alors que Ginny hurlait de joie, Hermione glissa le T-shirt de Tonks sous son oreiller, souriant intérieurement au battement de papillons dans son ventre. Elle savait qu'elle devrait être en bas, se joindre à la veillée anxieuse qui se déroulait sans aucun doute dans la cuisine, mais elle voulait désespérément avoir ce moment avec Ginny. Parfois, c'était agréable de ne pas être "l'un des garçons". S'installant plus loin dans ses couvertures, elle ramassa la tasse de thé sur sa table de nuit et raconta à Ginny ce qui s'était passé dans la chambre de Tonks la nuit précédente, avec quelques-uns des détails les plus dignes de rougir.

"Alors, vous sortez tous les deux maintenant?" Demanda Ginny.

Hermione s'arrêta, sa tasse à mi-chemin de ses lèvres. "Je – je n'en ai aucune idée. Je ne pense pas? Je veux dire, avec Tu-Sais-Qui et tout, et l'Ordre. Je veux dire, nous allons tous bientôt retourner à Poudlard." Une pensée affligeante lui vint à l'esprit: "Ginny, s'il te plaît, ne le dis à personne. Je veux dire à personne. Je ne sais pas si cela causerait des ennuis à Tonks. Et ta maman aurait une crise cardiaque." Hermione s'arrêta. "Oh Merlin, ta maman aurait une crise cardiaque."

Ginny serra la main d'Hermione, "Je ne le ferai pas, c'est entre toi et Tonks, vraiment. Mais, tu vas le dire à Harry et Ron?"

Hermione s'étouffa avec son thé, "NON, absolument pas. Ils seraient insupportables.

"Ginny hocha la tête, un sourire narquois apparaissant sur son visage, "Alors, une femme, hein? Ça doit être plutôt ahurissant. À moins que tu ne le saches -?"

Hermione haussa les épaules, ne sachant pas trop comment répondre. Elle était sortie avec Viktor, mais c'était surtout par dépit. Viktor était grand, silencieux et incontestablement viril d'une manière qui assurait le silence des garçons sur la question pendant au moins un an de plus. L'embrasser avait été supportable, au mieux seulement légèrement digne de picotements; embrasser Tonks était comme être incendié.

"Et le sexe?" »Dit Ginny soudainement, considérant distraitement les feuilles de thé au fond de sa tasse.

Hermione pâlit. "Pourquoi? Qu'en est-il? Je ne sais même pas si Tonks voudrait. Sûrement qu'elle le ferait. Je ne sais pas. À un moment donné." Elle glissa ses cheveux derrière son oreille, ne rencontrant pas les yeux curieux de Ginny. "J'ai lu des livres, tu sais." Elle a fermement déclaré.

Ginny, les sourcils arqués, réfléchit.

Le bruit de l'ouverture de la porte d'entrée, suivi par des voix élevées dans des réjouissances apparentes, coupa le silence grisant des étages inférieurs. Au son de la voix de M. Weasley, Ginny et Hermione sautèrent du lit, impatient d'entendre le verdict du procès de Harry.