Dignité dans la peur

Chapitre 4 : Hermione s'inquiète

Alors que l'heure du souper arrivait sans aucun signe de Tonks, Hermione commença à s'agiter. Ce n'était pas quelque chose de particulièrement anormal; Parfois, les tâches prenaient des jours pour se terminer, se rappela-t-elle alors que Fred et George apparaissaient dans la cuisine avec un «craquement» bruyant, la faisant sursauter et chercher à s'assurer que ce n'était pas l'Auror aux cheveux roses.

Quand ils s'assirent tous à la table, Hermione se retrouva au milieu d'une douzaine de conversations croisées, dont aucune ne lui semblait vouloir y participer. Molly criait à Fred et George - encore - au sujet de l'utilisation responsable de la magie, qui les jumeaux ignoraient avidement en parlant fort à travers la table à Harry et Ron de leur dernier plan. Harry basculait entre regarder fixement sa soupe de pommes de terre de mauvaise humeur et regarder avec envie Ginny derrière sa frange hirsute, tandis que les joues roses de Ginny attestaient qu'elle avait remarqué le regard de Harry, mais discutait maintenant avec Fred à propos de la moralité de la vente de puking pastilles aux premières années. Ron, la bouche complètement remplie de pain imbibé de soupe, racontait les essais de l'après-midi pour nettoyer le grenier à Sirius, qui essayait évidemment d'avoir une conversation qui donne à réfléchir avec Remus et Arthur. Arthur essayait de son mieux de se cacher derrière le Daily Prophet, en vain. Hermione garda la tête baissée et couva sa soupe.

Ce n'était pas comme si elle pensait que Tonks était incapable de se défendre, exactement le contraire. La vérité était que Tonks était venu et reparti du 12 Grimmauld Place plusieurs fois pendant le séjour d'Hermione, et était toujours revenu entier; mais son absence n'avait jamais été aussi stressante auparavant. C'était comme si sa boussole intérieure était collée à la femme depuis cette nuit-là sur l'escalier de secours.

Secouant le souvenir sensoriel de la cape de Tonks enroulée étroitement autour d'elle, lourde et irrésistible, Hermione apaisa Molly - qui avait essayé de lui donner des secondes - avec un sourire et s'excusa de la table. Passer du temps avec l'énorme collection de livres de l'étude suffirait à calmer ses nerfs, mais elle a rapidement changé de cap lorsqu'elle a vu Mad-Eye Moody affalé sur un énorme tome, son dîner bien posé sur la table à côté de lui. La dernière chose dont elle avait besoin était de parler davantage de Vous-Savez-Qui.

Elle était idiote, le tout était juste idiot. Quand Tonks serait revenue, elle rapporterait probablement qu'elle avait passé quelques jours à suivre un sorcier inoffensif après avoir acheté quelque chose de suspect à Borgin et Burkes pour la collection de leur neveu.«Il n'y a rien à craindre», murmura-t-elle pour elle-même, comme elle le faisait souvent lorsque sa tête commençait à ressentir ce bourdonnement, une sensation de bourrage et commençait lentement à monter les escaliers vers le troisième étage. En atteignant le palier, elle se tourna automatiquement vers sa chambre, mais s'arrêta avec sa main sur le bouton lorsque la porte de Tonks au bout du couloir attira son attention.

Hermione s'approcha et hésita, regardant en arrière par-dessus son épaule et écoutant attentivement le pas de quelqu'un qui montait à l'étage, avant de se baisser à l'intérieur.

Maintenant qu'elle était dans l'obscurité de la chambre de Tonks, elle secoua la tête avec incrédulité anxieuse. Elle ne pouvait pas croire qu'elle était réellement ici. Elle devrait juste se retourner et aller se coucher, Tonks serait probablement de retour au moment où elle se lèverait.

Elle. Était. Étant. Ridicule.

Mais il y avait cette odeur, cette odeur qui hurlait Tonks. Il glissa contre elle comme de la soie, et avant qu'elle ne s'en rende compte, le nœud dans sa poitrine s'était relâché et elle pouvait respirer. Hermione cligna des yeux dans l'obscurité, quelque chose de nouveau commença à se réaliser dans un compartiment poussiéreux de sa conscience, mais avant que la pensée ne puisse se former pleinement, il y eut un fort «coup» du rez-de-chaussée, suivi des cris perçants du portrait de Walburga Black, la mère de Sirius , dans l'entrée.

Avant qu'Hermione ne réfléchisse à deux fois, elle était dehors dans le couloir, agrippant la rampe de l'escalier et s'efforçant de distinguer l'enchevêtrement de voix sous les hurlements du portrait. Elle pouvait clairement entendre Sirius beugler devant le visage de sa mère, et elle ne pouvait pas confondre le grognement guttural de Mad-Eye avec n'importe qui d'autre dans la maison; elle ferma les yeux et écouta, respirant à peine.

"Je suis vraiment désolé! Je jure que je ne peux pas franchir cette porte sans remettre la vieille chose hors tension. »La prise d'Hermione sur la rampe se desserra au son de la cadence rugueuse de Tonks.

"Je te jure Tonks, c'est un miracle que tu aies jamais passé tes examens d'Auror" châtia Lupin, bien que toute réponse fut rapidement dépassée par un brouhaha de voix, qui se dirigea vers la cuisine.

Hermione expira profondément, redressa les épaules et entra dans sa chambre pour continuer ses explorations littéraires du Ministère de la Magie.