¤ Épilogue Incolore ¤

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        Alyss était assise depuis plusieurs minutes sur sa chaise. Hier, elle avait fêté son anniversaire, elle avait eu 22  ans. Il y a encore un mois, jamais elle n'aurait pensé dépassé les vingt et un ans. Ses yeux tombèrent sur sa main droite recouverte de nervures incolores. Juste des bosses sous la peau. Un sourire illumina son beau visage tandis qu'elle recommençait à écrire avec vivacité sur sa feuille à carreau. Maintenant, elle pouvait espérer travailler...Et fonder une famille. Avoir une vie. Ses yeux se tournèrent vers la fenêtre de son appartement. Il y avait un cerisier dans la cour. Les pétales des premières feuilles passèrent devant ses carreaux. Du bout des lèvres, elle murmura un merci.

        Julien était dans la salle d'attente de son docteur. Le corps tremblant, il ne parvenait pas imaginer, à ce dire, qu'il était vivant. Il fit craquer ses doigts et entra dans la pièce du médecin. Lorsqu'il passa devant sa mère, celle ci arbora un sourire. Même si son fils ne retrouvera jamais la véritable couleur de ses yeux, le violet lui, a totalement disparut laissant place à un jaune doux et mielleux.

        Annaëlle était devant l'arrêt de bus. Depuis deux ans, elle n'avait pas vu son petit copain qui l'avait largué, étant certain qu'elle mourait bientôt. C'était peut être un con pas fini mais c'était précisément pour ça qu'elle était prête à lui montrer à quel point elle était forte maintenant. Lui montrer comme elle était belle sans nervures. Lorsque le bus s'arrêta contre le trottoir et que l'ex de Annaëlle descendit du car, la jeune femme tapota doucement son épaule. Dans un geste vif et magnifique, elle le gifla et lui lança au visage tout ce qu'il méritait. Choqué, il l'observa marcher en silence. Elle boitait légèrement. La seule chose qu'elle avait perdu suite à Ether était sa jambe droite que des médecins lui avait retiré pour l'empêcher de mourir. Et aujourd'hui, elle bénissait ceux qui avaient découvert un vaccin au Syndrome. Ceux qui avaient souffert pour sauver des vies.


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31 Mai 2052

" Papa ! Papa ! "

Une fillette courrait jusqu'à son père, couché dans l'herbe de son grand jardin. Elle se laissa tomber sur lui et malaxa ses joues pour le réveiller. Celui ci marmonna quelques mots avant d'ouvrir ses doux yeux bleus. 

- Qu'y a t-il chérie ? Demanda t-il en posant sa main sur ses beaux cheveux d'ébènes.

- Maman est rentrée ! "

Excitée comme une puce, elle se redressa et tira sur sur le bras son père qui n'eut pas d'autres solutions que de se relever à son tour. Il suivit sa fille en silence, lentement, et ouvrit la baie vitrée afin d'entrer dans le salon où sa magnifique femme venait de déposer un paquet sur la table. La fillette bondit sur sa mère tandis que le mari venait la serrer dans ses bras. Il posa sa main sur sa joue. Ses yeux rencontrèrent les siens et elle poussa un profond soupir.

" Ne cesseras-tu jamais de poser ainsi ta main ? 

- Je te rappelle que c'est toi qui l'a fait la première fois ! S'expliqua t-il en déposant un baiser sur son front.

- Je me demande comment j'en suis arrivée là, hein ! Ricana t-elle en lui donnant une petite claque.

- C'est parce que nous résonnons." 

Pendant des secondes aussi longues que l'éternité, ils se dévisagèrent sans un mot. Le sourire avait disparut de leur visage et pourtant, le bonheur était là. Lentement, la mère de la petite fille attrapa la main de son mari et la pressa un peu. Il lui rendit tendrement son geste et fixa son visage de si près, qu'elle aurait pu croire à l'apparition d'on ne sait quelles horreurs sur sa peau. 

" Qu'est ce que tu fixes comme ça ?

- Tes magnifiques yeux verts."

FIN

Résonance [ Terminé ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant