Chapitre 1 : Au commencement de l'humanité.

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« Au commencement, l'humanité peuplant la surface du continent était divisée en deux ethnies dont les origines étaient aux antipodes l'une de l'autre.

Le premier peuple, les Mahrs, était constitué des enfants de la terre et des rivières, dignes héritiers des champs et des montagnes. Cette nation vivait en harmonie avec son environnement, traitant la nature dans le plus grand respect, la remerciant des nombreux cadeaux qu'elle leur apportait en lui vouant un amour sans condition.

Le second peuple, l'Empire d'Eldia, rassemblait en son cœur les enfants des cieux. Ils étaient les descendants directs de la grande déesse Ymir.

La divinité octroya à son peuple le pouvoir de se transformer en titan, afin de lui assurer longévité et prospérité. Mais Dame Ymir, envieuse de la pureté du peuple Mahr et de l'adoration que celui-ci portait au Dieu de la terre, transmit également à ses descendants sa soiffe de sang et de pouvoir.

Ainsi, lorsque le premier eldien descendit des cieux pour vivre aux côtés du peuple Mahr, il lui fut ordonné de transpercer de sa lame divine, héritage de la déesse, les corps des pauvres paysans, souillant la terre si pure qui l'avait chaleureusement accueilli.

Ce fut le premier massacre que la nation subit. Bien d'autres similaires furent reconduits et le peuple d'Ymir prit rapidement possession de l'entièreté du continent.

Mais la bravoure et l'unité du peuple de la terre, soutenu par son Dieu, parvint à s'approprier le pouvoir des titans, renversant par son écrasante puissance l'impunité de la nation terroriste.

Assiégés, pour extrader ses nombreux péchés, les cruels descendants d'Ymir furent condamnés à servir et dévouer leurs cœurs au peuple vainqueur, rendant ainsi sa gloire à la nation Marh ».

C'est sans retenir sa colère et son incompréhension que la jeune lectrice referma le livre ancien dont elle venait d'étudier ces quelques pages. Cette histoire sur ses origines était telle qu'on la racontait à l'institution où dans n'importe quel ouvrage présent sur le continent. C'est également avec autant de méprit que les crimes de ses ancêtres étaient racontés aux enfants des deux nations en guise d'histoires du soir.

Pour une partie du peuple, cela était une façon de tenir les jeunes âmes rebelles, comme la sienne, loin des idées de rébellion et d'émancipation, convaincue dès leur plus jeune âge que leur châtiment était amplement mérité.

Pour l'autre, cette histoire ne servait qu'à justifier le méprit et la haine avec laquelle les mahrs traitaient les eldiens.



« Injustice », soupira la jeune femme.

Au plus profond d'elle même, elle savait qu'elle n'avait rien à voir avec les êtres cruels et sanguinaires dépeint dans ces lignes, pourtant sensé être ses ancêtres.



« Balivernes » déclara t-elle.

La jeune femme regarda son horloge murale, désespérée de constater qu'il était grand temps pour elle de mettre les voiles.

Par dessus son pantalon, elle enfila un jupon, obéissant docilement aux ordres que lui avait imposé son père.
La rebelle qu'elle était adorait être en totale liberté de mouvement, préférant mille fois plus les accoutrements masculins à ceux que les femmes de son époque étaient obligées de porter. Mais leur situation était instable au sein du ghetto où ils avaient tout deux, parqués par le Gouvernement Central. Aucun écart ne leur était autorisé.
A contre cœur, renonçant à une part de sa liberté, la demoiselle ajusta sa longue jupe, prenant soin de remonter l'un de ses côtés et de le coincer dans l'épaisse ceinture qui la maintenait. Elle appréciait le côté rebelle de sa tenue, admirant avec satisfaction la partie de son pantalon qui osait tout de même se montrer.

Eldia'S Creed : Les Ailes de la LibertéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant