𝐌𝐮𝐥𝐭𝐢𝐩𝐥𝐞 𝐩𝐞𝐫𝐬𝐨𝐧𝐚𝐥𝐢𝐭𝐲 𝐈𝐈

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• Les papillons dans le ventre

—J'ai plein de questions à te poser en vrai » dit Mathilda quand ils sont installés dans la chambre de Ken

—Moi aussi » il avoue « On fait un jeu ? » il propose ensuite

—Lequel ? » elle demande alors

—Tous les jours t'auras droit à me poser une question et moi de même, et on sera obligés d'y répondre

—Une seule seulement ?

—C'est le deal » il confirme

—Ok » elle accepte « On commence ? »

Il acquiesce.

—Ton dossier n'explique pas vraiment concrètement pourquoi t'as été interné ici. Enfin... Il est écrit dedans que c'est parce que tu n'étais plus apte à te contrôler correctement en société, mais tu as l'air de très bien t'en sortir avec les autres patients ici. En tout cas quand Nek ne prend pas le contrôle, mais hier c'était la première fois depuis longtemps donc, pourquoi tu es là ?

Ken soupire puis son visage devient impassible avant que son regard ne s'ancre dans celui de son assistante.

—Tu veux vraiment savoir ?

Elle acquiesce avec beaucoup moins d'assurance que quand elle lui a posé la question.

—Hakim et moi on se connaît depuis de longues années maintenant et on a un peu fait les quatre cents coups ensemble. À un moment de notre vie, il y a cinq ans précisément, on a eu des problèmes avec des gars pas nets et l'histoire est partie loin sans qu'on s'en rendre vraiment compte. On a donc voulu arranger les choses mais c'est bien vite partie en couilles quand Nek et Haks ont pris nos places à la lumière

Le visage de Mathilda se décompose alors qu'elle a peur de commencer à comprendre...

—Ils ont tué les gars avec qui ont devait arranger nos problèmes et la police nous a prit la main dans le sac alors qu'Hakim et moi avions repris le contrôle de nos corps.

Ken baisse la tête tout en fermant les yeux.
Cette histoire l'a vraiment marquée, surtout qu'il sentait qu'elle allait mal se finir.

—Naturellement, ils ont essayé de remonter nos casiers judiciaires avant de nous jeter en prison et ils ont découvert nos maladies. On a ensuite été jugé et ils ont trouvé ça plus favorable de nous jeter ici. Depuis, Haks et Nek n'avaient pas repris le contrôle de la lumière et même dans nos têtes ils ne s'étaient plus autant manifesté...

Mathilda ne l'a pas quitté des yeux et ne sait pas vraiment quoi répondre à ce qu'il lui avoue.

De toutes façons, il n'y a rien à dire.
Nek et Haks sont ceux qu'ils sont et on ne les changera jamais.

—J'en ai vécu des choses dans la vie mais commettre un meurtre, des meurtres, de mes propres mains... Je ne peux m'empêcher de me dire que j'ai tué ces gens même si ils n'étaient pas forcément de bonnes personnes et ça... Ça me tue. » il avoue en fuyant le regard de la brune à ses côtés

Les yeux de Mathilda se mettent automatiquement à briller alors qu'elle sent une boule se former au fond de sa gorge.

—J'ai toujours l'image de ses corps sans vie, perdant tous leurs sangs, étalé sur le sol froid de cette sombre ruelle. Et me dire que ce sont mes propres mains qui les ont égorgés, me bouffe vraiment de l'intérieur Mathilda

Il termine sa phrase en regardant à nouveau la brune dans le blanc des yeux et cette dernière se met aussitôt à essuyer ses joues qui se sont baignées de larmes. Elle enroule ensuite le cou de Ken de ses bras et le serre fort contre elle pour lui montrer son soutien.