Chapitre 27: Accords différents

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Idéla, Silika, Fabrice et Simak avaient descendu un escalier qui était caché dans la chambre de Rémi. Les marches et ces murs étroits étaient aussi blancs que ceux des hôpitaux. La lumière tamisée des leds faisaient mal au yeux. Silika ouvrait la marche, avec un jeu de clefs bien garni tandis que Fabrice la refermait en surveillant les arrières du frère de la section Légende. Ce dernier semblait inquiet. Une odeur de cire ou de graisse volait dans l'air, et le claquement de leurs pas n'aidaient pas à rassurer le plus jeune.

- Silika, es-tu sûre que l'on peut venir ici ?

- Mais oui, soupira cette dernière, Rémi m'a déjà emmenée ici des milliers de fois sans problèmes.

Il arrivèrent enfin devant une porte au pied de l'escalier. Elle était aussi blanche que les murs les entourant. L'aînée enfonça la clé dans la serrure, la tourna et poussa la porte tout en appuyant sur la poignée. Elle laissa entrer le reste du groupe. Il faisait sombre et la lumière de l'escalier éclairait à peine la pièce. Silika se tourna vers un mur et déploya un écran lumineux holographique sur le mur. Elle appuya sur certains boutons avec pour seuls signes distinctifs leur emplacement et leur degré de gris-blanc. La lumière blanche et stérile s'alluma, la clim qui rendait la salle froide s'éteignit, l'odeur de cire et de métal exagérée est filtrée dans la ventilation. Des tiroirs et étagères se déployèrent des murs de manière high-tech. Et dessus se trouvait, sur des supports différents plaqués, un skritch avec comme toujours des initiales différentes. Et au fond de la pièce se trouvait une salle vitrée avec un piédestal et à l'extérieur un panneau de configuration. Ils étaient tous merveilleusement surpris par cette pièce haute technologie "made in Rékashka". Où étaient-ils ? Fabrice fut le premier à exprimer à haute voix cette pensée.

- Là où Rémi a crée ses chefs d'œuvres. Nous l'appelons couramment avec Rémi et Simon "La Réserve".

Il ne bougèrent pas d'un pas, et se contentèrent d'observer la pièce. Silika observa cette inaction et fit la moue.

- Bon vous deux, prenez un skritch ou deux et nous partons à la section noire !

* * *

Rémi avait garé leur voiture sur un trottoir hasardeux de la section la plus convoitée. Il se tourna vers Simon qui était sur le siège à côté.

- Par quoi commençons-nous ?

Simon songea en regardant les passants dans la rue qui ne faisaient pas attention à eux. Trop pressé par le boulot, les soldes de grandes marques. Habillés sophistiqué, ostentatoirement. Quel monde égocentrique et luxurieux . . . Tellement différent de la simplicité et la modestie de sa section qui se contentait de se cultiver.

- Simon ! l'interpella de nouveau les garçon de la section technologie.

- Oui ?! sursauta l'interpellé.

- Tu rêvassais.

- Désolé.

- Donc par quoi commençons-nous ?

Le gouverneur ou Wings of Heaven ? Sa vengeance ou son but dans la vie ? Il se ressaisit un instant et annonça d'une voix claire :

- Allons chercher Wings of Heaven.

Sortant de la voiture, les trois individus mirent des lunettes de soleil par ce jour extrêmement ensoleillé. Rouler de nuit dans le désert n'était pas ce qu'ils préféraient, mais le soleil éclatant qui les dénonçaient encore moins. Simon et Askdo suivaient à la trace Rémi qui savais où se trouvait la chose convoitée. Ils traversèrent un grand boulevard appelé plus couramment "L'allée d'Honneur". La raison est qu'au bout de cette grande rue se trouvait le bâtiment imposant qu'était la demeure du gouverneur. Des milliers de passants bien habillés allaient et venaient. Soit ils étaient naturellement beau comme Idéla, soit ils devaient tout à la chirurgie esthétique et le maquillage excessivement grossier et voyant. Les boutiques de luxes n'aidaient pas au calme. Brillantes, lumineuses. Pas de musique puisqu'elle était interdite dans cette section. Mais des annonces assourdissantes et incessantes tournaient en boucle dans les hauts-parleurs, énervant, épuisant, et cela pendant leur longue traversée devant les magasins. Les seuls à demeurer étaient ces gens qui mendiaient en plein milieu des rues ou dans un coin isolé. Des vêtements ne tenant pas chaud, des cheveux débrayés, une mine dépitée et un pot ou un verre en plastique devant eux avec quelques pièces pour s'acheter un peu de quoi manger. Ils ne sentaient pas la rose, et on pourrait penser que ces personnes des rues se comportaient comme des animaux à cause de leur dégradation de vie quotidienne. Pourtant, Simon pensait que ces gens défavorisés étaient les seuls à être restés humain parmi ces bourgeois. Askdo lui était dégoûté par ces clochards qui ne se bougeaient pas pour se créer un avenir convenable. Il se retenait de leur cracher dessus. Rémi se contentait de suivre son itinéraire et ignorait tout ce qui l'entourait.
Ils tournèrent à gauche, deux rues avant d'arriver en face de la demeure du Gouverneur. Il s'arrêtèrent devant un gratte-ciel avec sur la double porte vitrée électrique écrit timidement "Nevae Foh Ginws". Du latin ? Du grec ? Ou juste un ensemble de lettres inventées ? Ils pénétrèrent dans le bâtiment et se dirigèrent vers le comptoir ou deux hommes tapotaient sur le clavier, les yeux rivés sur leurs écrans d'ordinateurs. Les jeunes hommes ôtèrent leurs lunettes aux verres noirs et s'appuyèrent au comptoir. L'un des hommes leva la tête.

La vie, si tu m'aimes: la mélodie oubliéeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant