Chapitre 1

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Elle.

Tout commence dans cette grande bibliothèque que j'avais pris l'habitude de consultée. C'était même devenu mon repère en quelque sorte.

Entourée par tous ces livres poussiéreux, racontant la vie d'antan en maints langages oubliés, dans ce fragment d'histoire, la mienne a commencée.

Tout d'abord, sachez que cette bibliothèque ne se trouve pas dans une quelconque école ou dans ma demeure mais bien dans celle d'un charmant voisin dans la quarantaine, regrettant l'absence de progéniture pour combler le vide de sa maison. Ayant été proche de ma défunte mère, il joue le rôle de mon parrain et m'accueille quand je le veux avec un plaisir non feint.

De mon côté, je suis à présent orpheline. Ma mère est décédée depuis quelques années et mon géniteur, n'ayant été là que lors de ma conception, s'est empressé de fuir les responsabilités d'une vie de famille. J'ai soufflé mes seize bougies il y a un mois et ai embrassé dans le même temps la liberté de m'auto suffire. Je pouvais enfin quitter ma tante qui ne voyait en moi qu'une perte de gain ou au mieux, un attrape pitié pour lui fournir ses bijoux.

Voilà donc un mois que j'avais récupéré mon héritage, cette petite et chaleureuse maison près de mon parrain tant aimé. Je le visitais chaque jour et en profitais pour prendre et rendre des romans. Bien que je passe quotidiennement de longues heures à lire dans sa bibliothèque, les récits sont bien souvent trop poignants pour être à nouveau abandonnés sur une étagère en chêne poussiéreux.

Il avait toujours vécu seul. Connaissant ma réticence légitime envers les inconnus, il m'informait de chaque visite étrangère afin que je ne sois pas prise de court. J'ai toujours eu en tête qu'il était sans famille, et je ne m'étais donc jamais penchée sur la question. Mais au vu de l'énergumène ayant surgit dans ma vie, peut-être aurais-je dû m'en douter.

Il est apparu un soir d'hiver, au détour d'une étagère et d'une page tournée. J'étais profondément plongée dans les aventures tragiques d'amoureux maudits quand une tête brune avait surgi de nulle part, faisant tomber une étagère bien remplie. Et comme si ce vacarme n'était pas suffisant il s'effondra à mes pieds, avec de jolis jurons.

J'avais assisté à toute cette scène sans prononcer un mot, ni surprise, ni en colère. J'attendais simplement que cet étranger ébouriffé s'excuse et se présente. Mais je ne m'attendais certainement pas à ce qu'il me fixe de ses yeux argentés, lâchant un bien peu poli :

« -T'es qui toi ? ».

Si je reprends bien... Un inconnu débarque dans un lieu ne lui étant pas dédié et faisant une arrivée fracassante, et me demandait à moi, qui j'étais ?

C'est l'hôpital qui se fout de la charité là.

- Je te demande pardon ?! Je ne comptais pas te tenir rigueur de ton entrée... Fracassante, mais tu m'ôte même l'envie de supporter ton souffle », lui crachais-je violemment au visage.

Je sais, je peux me montrer légèrement agressive... Mais il l'avait cherché !

« -Oulaaa, calme-toi. Je n'ai pas pour habitude de m'excuser mais comme je compte garder ma tête sur mes épaules, je vais devoir le faire. Je suis ici pour rendre visite à mon oncle, d'accord ?

- Ton oncle ?! Comment ça ton oncle... lui demandais-je bien trop surprise par la nouvelle pour une réflexion.

- Bah mon oncle, le frère de ma mère, l'enfant de ma grand-mère, si tu préfères... Me répondit-il un air déboussolé sur le visage et en me prenant visiblement pour une folle. Voir pire, une inculte.

Le pouvoir des noms.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant