| PROLOGUE |

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  "Mesdames, Messieurs, bonjour, bienvenue à bord de l'A 380 à destination de Tokyo. Notre temps de vol sera aujourd'hui de 18h et 33 minutes. Beau temps sur le trajet avec quelques turbulences prévues en approche..."

La voix du commandant de bord résonne dans les micros de l'avion. Je pose ma tête sur le hublot à ma droite d'un air las et dégoûté. Le paysage devant moi commence à avancer lentement et mon siège à trembler. Ma mère et mon père discutent tranquillement à ma gauche en feuilletant des magasines tandis que j'observe avec regret Londres s'éloigner peu à peu. Je quitte officiellement ma ville adorée. Voir mes parents si heureux dans cette situation me fout la gerbe. Ma tristesse à moi leur échappe complètement.   

- Alexander, chéri, ça ne va pas ? me demande ma mère d'une voix d'automate alors que l'avion est à présent totalement stable dans le ciel.

- Si, ça va très bien maman ! je mens en me forçant à sourire.

On part s'installer à Tokyo pour le travail de mes parents. D'habitude, ils font leurs vadrouilles seuls en me laissant à la maison. Ils voyagent tout le temps mais généralement ça ne dure pas plus d'un mois. Seulement cette fois, c'est plus sérieux, et nous voilà donc à bord de cet avion pour destination Tokyo. Ma famille est vraiment très riche et ma mère et mon père sont des bourgeois égoïstes, donc mon avis je peux m'assoir dessus, et c'est comme ça depuis que je suis gosse. Avec un énorme héritage familiale en plus de deux parents avocats d'affaire, on a des millions à ne plus savoir quoi en faire. Même s'ils savent très bien les dépenser. Ils gardent presque tout pour eux et donnent quelques petits milliers à des associations. Si ça c'est pas dégueulasse... Et moi dans tout ça, je suis leur petit fils prodige, leur fils unique qu'ils gâtent et chérissent plus que leurs voitures. Je reçois leur affection en cadeaux, je crois bien qu'ils ne savent pas me montrer leur amour autrement. C'était la gouvernante qui me faisait mon câlin du soir quand j'étais enfant. Enfin, là n'est pas vraiment le problème, j'y suis insensible maintenant, je m'y suis habitué. Le problème est que je n'ai jamais su leur tenir tête. Mon petit gabarie ne m'a pas franchement aidé non plus. Avec mon mètre soixante dix, ce n'est qu'au chien que je peux imposer mon autorité...

Je cesse de penser à ces choses déprimantes pour chercher un film sur l'écran devant moi. Le voyage va être long...

Défies moi si tu l'oses (BOYXBOY)  Où les histoires vivent. Découvrez maintenant