| CHAPITRE 11 |

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Point de vue de Yoshida :

J'ouvre les yeux avec peine. Cette nuit j'ai encore rêvé de lui. Il hante mes rêves de plus en plus. Son corps, sa voix, tout son être est encré dans ma mémoire. Je dois être bizarre à penser à lui même dans mon sommeil. Yoshida, ressaisi toi ! Me dis-je en secouant la tête, comme si en le faisant toutes mes pensées impures et mes obsessions malsaines disparaîtraient. Je soulève la couverture et découvre une bosse à travers mon caleçon. Je lâche un soupire d'impuissance et vais me soulager sous la douche, me remémorant sa voix susurrant à mon oreille :
  « fais moi mal, je n'attends que ça ».

Je suis un putain de psychopathe.

Lorsque je rejoins mon frère et ma sœur dans le salon pour petit déjeuner, ma mère n'est pas avec eux.

-Où est maman ? Je demande, encore à moitié endormi.

-Partie, me répond Sachiko la bouche pleine.

-Elle travaille un dimanche ?

-Faut croire, renchéri Shun.

À ces mots, je me lève et me dirige vers l'entrée. J'enfile un pull et des chaussures.

-Où tu vas ? Me demande Sachiko, encore la bouche pleine.

-Dehors un petit moment, j'ai des courses à faire. Et on ne parle pas la bouche pleine Sachiko, j'te l'répète depuis que t'es née.

Dehors, il fait bon. Trop bon. Un vent chaud souffle sur Tokyo encore à moitié endormie. Les cerisiers, qui ont maintenant bien fleuris, bougent leurs branchent au grès de son mouvement. La vie semble belle, les problèmes semblent loin. Mais dans ma tête, c'est une tempête de neige qui ravage mes pensées. Je ne sais plus quoi écrire ni dire pour me soulager. J'ai l'impression qu'un poids est placé sur mon cœur et l'étouffe. J'ai cette impression que j'ai quelque chose à faire d'important que je n'ai pas fait. Quelque chose d'indispensable, de crucial, mais je n'ai aucune idée de ce que c'est. C'est comme si j'avais oublié un truc mais je sais pas quoi.

Je longe les murs des immeubles avec langueur. Je me sens faible, lent, presque endormi. Mon esprit divague et s'attarde sur les yeux verts clairs d'Alex. Un vert clair qui me perturbe depuis la première fois. Un vert clair encré dans mon âme solitaire. Ce sont ces yeux que je méprise par dessus tout chez ce garçon. Ils ne te regardent jamais avec crainte, jamais avec appréhension, et c'est sûrement pour ça que je les déteste. Même si j'essaie par tout les moyens de leur faire peur... C'est comme s'ils te murmuraient, à chaque regard échangé avec eux : « vas-y, défis moi ! si tu l'oses... ».

Je suis fou d'eux, au fond...

Petit à petit, une idée idiote me vient en tête. Une idée naissante de mon obsession du moment. Une idée un peu niaise, un peu bizarre. Mais une idée excellente.

Je sais à présent ce que je devais faire depuis le début.

                           Point de vue d'Alex :

L'été à Tokyo est plus étouffant que jamais. Une chaleur pesante me brûle la peau à chaque minute. La nuit, il fait à peine plus frais. Mais ce détail n'est pas très important : je vis dans un appart' luxueux avec climatisation, ce problème n'est donc pas de mon ressors. Je dors chaque nuit paisiblement et peux donc seulement me plaindre la journée, lorsque, debout à servir des cafés dans un Starbucks, je sens une perle de sueur déferler sur mon front.

J'ai trouvé ce petit boulot avant les vacances d'été. Ça doit faire maintenant deux semaines que j'y travail, les cours étant terminés depuis ce laps de temps, et tout se passe plutôt bien. Vous allez me dire qu'avec les parents que j'ai, je n'ai pas besoin d'argent... mais ce travail est surtout un moyen pour moi de ne pas rester enfermer avec eux toute la journée.

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⏰ Dernière mise à jour : Jul 31, 2022 ⏰

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Défies moi si tu l'oses (BOYXBOY)  Où les histoires vivent. Découvrez maintenant