| CHAPITRE 8 |

5 2 0
                                    

Je reste immobile. Je ne m'attendais pas à cette réponse. Mon cœur s'emballe et je sens mes joues prendre feux.

- Tu me touches pour me taper, je rectifie.

- Je t'ai déjà touché pour autre chose... me souffle-t-il avec espièglerie.

- Oui, pour des farces de très mauvais goût.

- Quoi, tu n'as pas aimé ?

Il murmure d'une voix grave dans mon oreille, ça me donne des frissons.

- Non... tu le sais bien, je réponds froidement.

- Ton corps semble ne pas être d'accord, remarque-t-il alors qu'il commence à me tripoter les tétons à travers la chemise.

Je me crispe et ferme les yeux.

- A-arrête !

Il esquisse un sourire diabolique et passe une main sous mon tee-shirt. Le contacte de sa grande main sur mon ventre me fait quelque chose.

- Ta peau est douce... constate-t-il.

À ces mots, j'émets un petit bruit bizarre, comme un gémissement, et cache aussitôt ma bouche avec mes mains. Je sens sa poitrine se soulever par petits à-coups : ça le fait rire ?

Je me défais de son emprise subitement et lui fait face, une effronterie nouvelle dans la posture.

- Arrête de jouer avec moi.

Il sourit puis échappe un petit rire mesquin. Puis, il approche sa tête de la mienne et me susurre à l'oreille d'une voix presque sensuelle :

- Je peux faire ce que je veux de toi.

Ces mots me font rougir jusqu'au coup. Je le regarde en écarquillant les yeux, puis pars de son champ de vision et commence à marcher.

-  Tu vas où ? Me demande-t-il alors en ricanant.

- Je rentre, dis-je d'un ton froid.

- C'est de l'autre côté chez toi, m'informe Yoshida, amusé.

Je change donc de direction d'un pas énervé et continue ma route. Je ne m'étais pas rendu compte qu'il faisait déjà nuit. Je sors mon téléphone et tape mon adresse sur Google map. Si je me perds, je suis dans la merde. Je suis à l'opposé de chez moi, tous ça parce que monsieur m'a emmené dans un bar à putes pour faire des maths ! J'en ai marre, un jour je vais vraiment prendre mes couilles à deux mains et lui foutre un coup de pied dans le cul.

Finalement, j'arrive à rentrer chez moi en un morceau. Il est 20h et ma mère me demande pourquoi je suis rentré si tard. Elle ose dire qu'elle s'est inquiétée. Quand j'étais gosse, je faisais des fugues parfois. Lorsque je revenais à la maison, on ne s'était même pas rendu compte que j'étais parti. C'est pas maintenant que j'ai 16 ans qu'elle va s'inquiéter pour moi...

Je rentre dans ma chambre et prends une douche chaude. Puis, je m'effondre sur mon lit et n'y bouge plus jusqu'au matin.

                                       ***

Le lendemain, au lycée, j'ai la pêche, je ne sais pas pourquoi. On est jeudi et aujourd'hui je mange avec une fille ! Elle me regarde en souriant depuis ce matin. C'est trop chou : quand elle sourit, une faussette se creuse sur sa joue droite. Yoshida, quand à lui, ne m'adresse pas un regard. Ça ne me gêne pas le moins du monde, c'est juste une constatation...

Pour l'occasion, j'ai amené mon propre déjeuné. À la fin des cours, nous nous posons tous les deux à une table dans la classe et commençons à manger. Les élèves nous toisent en chuchotant. Ils nous prennent peut-être pour un nouveau couple ?

J'apprends qu'elle s'appelle Naomi Nakamura et qu'elle a deux chats et 3 frères. Elle a des origines coréennes et parle couramment le français. Cette fille est vraiment génial. Je ne pense à rien d'autre quand je suis avec elle. Elle est tellement captivante...

À un moment du repas, je tourne la tête vers la porte et remarque Yoshida épaulé à son rebord. Il nous fixe comme si nous étions son prochain repas. Qu'est-ce-qu'il me veut ce couillon ? Il a pas autre chose à faire ? Pile quand je veux qu'il aille tabasser des secondes sans défense, il ne le fait pas. On dirait qu'il lit dans mes pensées pour pouvoir me faire chier encore plus. Je le regarde froidement pour lui montrer que ce n'est pas le moment. Il me fait signe pour que je le suive et je fais non de la tête. Ses traits se font alors plus durs et il commence à avancer dans notre direction. Je me lève alors soudainement et m'excuse auprès de Nakamura pour mon absence avant de sortir de la classe, Yoshida sur les talons.

- Qu'est-ce-qu'il y a ? Je demande, sur les nerfs. Tu vois pas que je suis en plein date là ?

- T'es pas en date, tu manges juste avec une meuf. Moche qui plus est, rectifie-t-il.

- Elle est pas... Roooh, qu'est-ce-que tu veux ?! Je redemande en haussant le ton.

Il s'approche de moi et pointe un doigt sur ma poitrine.

- Hé, fais gaffe à comment tu me parles, me dit-il avec de gros yeux.

Je soupire et lève les yeux au ciel. Il me fou une gifle.

- Tu commences à devenir insolent. Juste parce que je t'ai fais des choses tu crois qu'on est potes toi et moi ? Questionne-t-il sévèrement alors que ses potes sortent de la classe pour nous rejoindre.

Je les regarde arriver d'un air défiant. Ça sent les embrouilles.

- Ce trou de balle t'embêtes Yoshida ? Lance l'un d'eux en me fixant méchamment.

- Non... dis-je.

- Si, il m'embête, rectifie Kaïto sans me lâcher des yeux.

Lui et sa bande est placée tout autour de moi. Je suis encerclé par 5 géants. Je déglutit péniblement en reculant d'un pas. Ces mecs ont l'air de vouloir me tabasser fort. Soudainement, l'un d'eux me prend en sac à patate sur son épaule et m'emmène plus loin dans le lycée, dans un endroit peu fréquenté. Arrivé à destination, il me jette à terre contre le mur. Je me redresse aussitôt pour finir assis pendant que Yoshida et les autres arrivent en trombe derrière lui.

- Dis, Anderson, lance celui qui m'a amené, on a pas reparlé de la fois où tu as failli nous dénoncer.

- Je... je n'ai jamais...

- Ne fais pas l'innocent, me coupe Yoshida qui vient s'accroupir près de moi. On sait tous ce que t'allais dire à la prof avant qu'elle ne te coupe ce jour là.

Je les regarde sans rien dire : je n'ai pas d'excuse. J'aimerais que ces salauds crèvent.

- C'est bien ce que je me disais... constate Kaïto.

Il se relève et part sans rien dire d'autre. C'est tout ? Je ne vais donc pas saigner aujourd'hui ?

Je retire ce que je viens de dire car les gars devant moi commencent soudainement à me donner des coups de pieds violent. Je me recroqueville au sol en attendant que ça passe. Au bout de quelques secondes, ils arrêtent et l'un d'eux me redresse pour me donner un coup de poing. Je n'ai plus de force nulle part : je me laisse faire comme un bon chien. Puis, ils s'en vont en ricanant en  me laissant gisant au sol. Je reste ainsi pendant quelques secondes avant de me rappeler que Nakamura m'attend toujours. À cette pensée, je me lève et vais enlever le sang coulant sous mon nez aux toilettes. Je reviens vers elle comme si de rien était et m'excuse encore pour mon absence. Elle m'attendais tranquillement sans rien dire. Je commence à vraiment bien aimer cette fille.

Défies moi si tu l'oses (BOYXBOY)  Où les histoires vivent. Découvrez maintenant