| CHAPITRE 7 |

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Le soir, alors que j'ouvre la porte de mon appartement, j'entends des voix qui me sont familières. Je m'avance dans le salon et découvre mon père au téléphone. J'ai envie de le prendre dans mes bras mais lorsque je m'avance vers lui, il me fait signe de me taire et de voir ailleurs si j'y suis. Ça fait presque 3 semaines que je ne l'ai pas vu et lorsque je le retrouve enfin il ne veut pas me voir. J'ai le plus fabuleux des papas.

Je cherche dans l'appart' s'il n'y a pas ma mère mais je ne la trouve pas. Je vais alors dans ma chambre et commence à lire un livre sur mon lit. Je devrais faire mes devoirs mais j'ai la flemme. Kaïto m'a passé des exercices à faire en attendant notre prochain cours mais je n'ai pas envie de travailler. Au bout d'une heure de lecture, je pose mon livre à côté de moi et ferme les yeux.

Plus tard, quand je me réveille, ma chambre est dans le noir complet. J'allume mon téléphone pour regarder l'heure ; il est 3 heures 30 du matin. Je me pose à mon bureau à toute vitesse et commence à travailler. Mes devoirs ne sont finis que 3 heures après. Je me recouche et, 10 minutes plus tard, mon alarme me réveille. Je grogne dans mon oreiller : dieu s'acharne contre moi.

Durant le jour, je tente de rester éveillé par tous les moyens. Mais si je n'ai pas mes 10 heures de sommeil, je somnole toute la journée. Je me force à ne pas fermer les yeux, même en cours de biologie. Cependant, au dernier cours, mon corps ne peut plus résister et je tombe dans un sommeil profond. Si bien que je n'entends pas les élèves sortir de la classe ni la prof tenter de me réveiller. Lorsque j'ouvre les yeux, pas tant que ça après la fin des cours, Yoshida se tient devant moi. Il me regarde calmement sans dire un mot. Un filet de lumière orange âtre fait briller ses yeux noirs corbeaux tandis que la classe est plongée dans une obscurité déconcertante. Je plonge mes yeux verts dans les siens et nous restons comme ça sans rien dire un moment. Je ne comprends pas ce qu'il se passe, mais j'aime bien ça. Ce calme rarissime entre nous.

- T'attends quoi pour te lever ? On a cours de maths, me dit-il finalement sans bouger.

- Et toi ? Je réponds.

- Moi j'ai attendu que tu daignes te réveiller. D'ailleurs, tu gémi en dormant. Je ne sais pas à quoi tu pensais mais...

Je me lève subitement.

- Je gémis pas en dormant, je me défends en me dirigeant vers la porte.

Il m'emboîte le pas et nous nous dirigeons vers l'extérieur sans dire un mot. Une fois dehors, je m'arrête subitement. Je viens de me souvenir que mes parents sont à la maison. On ne peut pas aller chez moi. Je ne veux pas qu'il les rencontre.

- Qu'est-ce qu'il y a ? Me demande Yoshida un peu sur les nerfs.

Je me retourne.

- On peut pas aller chez moi, j'explique.

Il fronce les sourcils et je déglutit péniblement. J'ai peur de l'énerver encore plus. Ce gars peut-être vraiment intimidant parfois.

- Pourquoi ? Demande-t-il.

Je cherche une excuse : il ne peut pas savoir la vrai raison.

- Parce qu' il y a eu une panne d'électricité dans mon immeuble ce matin, je lance, peu sûr de mon argument.

Il me regarde en plissant les yeux puis se penche vers moi pour casser les 10 centimètres qui nous sépare.

- J'en crois pas un mot, lâche-t-il en essayant de découvrir la vérité à travers mon regard.

Je me mors la lèvre du bas : je sais vraiment pas mentir. Je me retourne et recommence à marcher.

- T'as pas besoin d'en savoir plus : on peut plus aller chez moi, point final. Trouves un autre endroit.

Défies moi si tu l'oses (BOYXBOY)  Où les histoires vivent. Découvrez maintenant