| CHAPITRE 9 |

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Nous sommes en cours de sport, je m'ennuie sur le banc de touche. Ça y est, on a commencé la séquence de basket. Tous les mecs de la classe jouent comme des dingues sur le terrain. Vu mon physique de petit garçon, je n'ai pas été jugé assez costaud pour être bon au basket. Alors voilà, je suis sur le banc avec un autre blanc-bec de ma classe qui se ronge les ongles en regardant attentivement les culs des joueurs. Je rie en mon fort intérieur : ça doit être un gay refoulé.

Il n'empêche que cette situation me fou la rage. J'aimerais jouer moi aussi ! Mais on est trop de garçons et une équipe ne peut on contenir qu'un certain nombre. Enfin... c'est l'excuse qu'on m'a donnée.

De l'autre côté du gymnase, les filles jouent au bitch-volley. J'observe Naomi renvoyer la balle avec aisance et ne peux m'empêcher de sourire un peu. Nakamura et moi avons passé beaucoup de temps ensemble depuis notre premier « rendez-vous », si on peu appeler ça comme ça (même si je nommerais plutôt ça une rencontre gustative), et maintenant on est devenu amis. C'est la première amie que je me fais ici. Je suis plutôt content.

Les vacances d'été arrivent bientôt. J'ai hâte de ne plus voir la gueule de Yoshida pendant presque 2 mois. Pour vous éclairer, ces vacances ne sont que des vacances longues pour les japonais, et non les grandes vacances qui marquent la fin de l'année scolaire comme en Europe. Donc, quand je retournerais en classe en septembre, je serais toujours en première. Je comprends pas trop le concept mais bon, c'est comme ça.

Je décide de me lever voir le prof. Il est à fond dans le match des gars. Je peine à capter son attention.

-Monsieur, je voudrais jouer moi aussi, j'informe une fois son regard tourné vers moi.

Il m'observe avec de grands yeux.

-Ha, tu...tu voudrais... mais oui ! Bien sûr, pas de soucis. Sazuki ! Crie-t-il à l'un des élèves en train de jouer. Tu sors, Anderson prend ta place.

J'entre alors en trottinant sur le terrain. Les garçons me regardent avec une haine déconcertante. Je me mets dans l'équipe adverse à celle de Yoshida (ça me paraît logique) puis le match recommence. Étonnamment, je ne m'en sors pas si mal. J'arrive à marquer des paniers et à dribbler sans problème et ça énerve nos ennemis. À un moment, je me retrouve en face de Yoshida, en position de défense. Il a le ballon dans les mains et me toise d'un regard provocateur. Je le défis du regard et lui prend soudainement le ballon des mains. Alors, que je suis parti pour traverser le terrain et marquer, un mec de l'équipe adverse me bouscule et, dans mon élan, je fais un vol plané pour finir au sol quelques mètres plus loin. Cependant, j'ai toujours le ballon dans les mains et me remets debout aussitôt. J'avance vers le panier et marque avec une aisance peu commune. Qui sait, le basket c'est peu être fait pour moi après tout. À la fin du match, je rejoins les vestiaires en boitant : je me suis fait un peu mal au genoux en tombant. Alors que je m'apprête à passer la porte, un gars me fonce dessus violemment et je me retrouve plaqué au mur. Si mon dos est pas cassé après ça... Je remarque que c'est le même mec que celui qui m'a bousculé sur le terrain. Le même qui m'a porté en sac à patate l'autre jour. C'est un des potes de Yoshida : Takahashi. Un pote qui a l'air de m'en vouloir particulièrement. Un grand costaud d'1 mètre 90. Je lui arrive à la poitrine.

Il me regard d'un air de dégoût en fronçant ses épais sourcils et je me casse le coup à soutenir son regard de chien de garde.

-Décidément, toi, tu veux vraiment pas crever, me lance-t-il.

J'esquisse un sourire en coin et mon air se fait plus provocateur.

-Je suis increvable, faudra t'y faire.

Il serre les dents et les poings et j'échappe un petit rire. C'est pas possible, je cherche vraiment la merde. Mais quel petit con je suis devenu ? Il me flanque une droite plus forte encore que celles de Yoshida et me voilà avec un nez saignant. Je reste figé dans la position que son poing m'a laissé quelques secondes avant de le fixer de nouveau. Il me fou un autre coup de poing, dans le ventre cette fois, et je me plie en deux de douleur. C'est vrai que je l'avais jamais expérimenté dans le ventre. Alors que je suis penché, il me tape le dos avec une force meurtrière et je m'écroule au sol.

Défies moi si tu l'oses (BOYXBOY)  Où les histoires vivent. Découvrez maintenant