***Gris,
Gris était l'insigne de la façade d'une des petites supérettes de la rue. Gris comme le trottoir, gris comme le ciel, comme son pull-over, comme la monotonie de son cœur.La pluie fît son apparition, goutte après goutte, en mouillant le bitume de la route et en arrosant les quelques végétaux présents. Un son cloche retentit, annonçant l'entrée d'une quelque conque personne, et, une silhouette terne se dirigea à son poste : Ranger et déplacer les colis des livraisons fraîchement arrivés.
Les clients peu nombreux de par cette soirée pluvieuse, s' accaparaient aux rayons surgelés, plus précisément aux plats préalablement préparés. Son labeur terminé, elle notait ses heures de travail sur un papier à disposition.
Lasse, elle était. Le brouhaha ne la gênait guère, il lui apportait chez elle un certain réconfort, une sécurité. La nuit avait pris place dans le ciel, la pluie avait cessé et elle devait à présent rentrer.
Une brise légère venait remuer sa chevelure noire aussi brillante que le plumage d'un corbeau, ses deux billes azur s'habituaient lentement mais sûrement à la sombre ruelle qu'elle arpentait, et, des regards peu discrets lui intimèrent de se hâter.
Arpentant les vieux escaliers de l'immeuble dont elle résidait, elle entendait l'écho d'une querelle. Cependant, elle n'était pas inquiète, car après tout, elle s'était familiarisée avec. Constamment, encore et toujours la même chose, le même défi, ne pas craquer, résister et rester forte.
Soudain la porte d'entré s'ouvrît à la volée et une personne qu'elle ne connaissait que trop bien parti aussi vite qu'elle l'avait aperçu. Non, elle n'était pas anxieuse, car il allait revenir comme à chaque fois. Pourtant cette fois, il lui accorda un regard, un regard lourd de sens, lourd de haine, de colère, de frustration, de confusion et de culpabilité. Un regard lourd et vide. Comme si c'était la dernière et unique fois, comme si il n'allait jamais revenir. Comme si c'était fini.
Alors, elle se précipita à entrer, à comprendre le semblant de cette mascarade. Néanmoins, à peine avait elle posé un de ses pieds dans le logis que le bruit assourdissant d'assiettes fracassées au sol se répandait à travers son corps frêle et tremblant.
Alors, elle comprit et se confina dans sa chambre. Portes closes, volets fermés, elle laissa son petit cœur déjà meurtri parler, crier, pleurer, en silence. De longs et épuisants sanglots éclataient, nourrissant d'avantage son amertume pour l'espèce humaine.
En cette douce nuit d'été la vision du monde qu'elle s'était forgée avait changé. En cette douce nuit d'été, elle avait considérablement grandit. En cette douce nuit d'été la petite fille qu'elle était, n'était plus. En cette douce nuit d'été sa carapace solidement clôturée s'était renforcée, ne laissant plus quiconque l'a briser encore plus qu'elle ne l'était déjà... .
***
YOU ARE READING
𝐄𝐍𝐅𝐀𝐍𝐓 𝐃𝐄 𝐋𝐀 𝐍𝐔𝐈𝐓
Short Story▫️▫️▫️ Elle avait tout pour être heureuse, une famille et surtout un foyer. Elle n'était pas à plaindre; non . C'était ce que les gens pensaient, ne voyant que la parfaite supercherie, se voilant la face tout simplement. En apercevant les traces in...