Chapitre 19

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J'étais chez Noûr. Nous étions mardi et j'étais passé la voir juste après ma journée de travail. Son appartement était petit, mais très bien décoré avec des couleurs vives. Je reconnaissais bien là sa créativité et son côté excentrique.

Nous discutions sur son canapé en buvant du rosé. Bien que nous soyons qu'en début juin, il faisait déjà très chaud et la légère brise qui passait par la fenêtre ouverte était très agréable.

- Ta mère est rentrée dans le sud, du coup ?

- Oui, je l'ai raccompagnée à l'aéroport dimanche soir.

- Elle sera pas restée très longtemps...

- Ouais, mais au moins ça m'aura permis de la revoir un petit peu.

- C'est vrai. Et toi alors, t'es contente d'être revenue à Paris ? Tu regrettes pas ton choix ?

- Non, pas du tout ! C'est génial de passer à nouveau du temps avec vous tous. Cette ambiance m'avait manqué.

- Ouais. Je vois que tu t'entends super bien avec tout le monde en plus. D'ailleurs, je suis grave étonnée que tu sois autant à l'aise pour parler avec les gens que tu connais pas. Je me rappelle, avant, t'étais toute timide, t'allais jamais vers les autres ! Je suis vraiment fière de toi.

- C'est trop gentil de me dire ça. C'est vrai que partir loin dans un pays étranger où je connaissais personne m'a vraiment aidé à vaincre ma timidité.

- Non, mais je te jure, c'est flagrant pour moi qui t'ai connu comme ça.

La sonnette de la porte d'entrée retentit avant que je n'aie le temps de répondre. Elle m'avait prévenu que Deen allait arriver, il passait la soirée chez elle. Noûr se leva pour lui ouvrir. Elle revint suivie de son copain et ... Ken. Génial, pile la personne que je voulais voir. Je vis sur son visage que lui non plus n'était pas très heureux de me trouver là. Je me levais pour aller les saluer. Je fis la bise à Ken par pure politesse, mais je ne lui accordais pas un regard. Deen, lui, me dit bonjour chaleureusement. Je l'aimais bien, j'étais contente que mon amie ait trouvé un mec sympa comme lui.

- Restez pas plantés là ! Allez vous asseoir sur le canapé, s'exclama mon amie.

- Je vais mettre le vin au frigo.

Deen partit vers la cuisine alors que je m'installais à nouveau dans le salon avec Noûr et Ken. Elle engagea la conversation avec lui.

- Deen m'a dit que vous alliez passer sur Skyrock bientôt ?

- Ouais, dans deux semaines, je crois.

- C'est cool ! On pourra s'incruster ? J'ai trop envie de voir comment ça se passe.

- Ouais, pourquoi pas.

Son ton respirait l'enthousiasme.

- Noûr ! appela soudainement Deen. Je suis censé ranger la bouteille où ? Ton frigo est blindé !

- Attends, j'arrive !

Elle se leva pour rejoindre son copain en détresse dans la cuisine. Je me retrouvais seule avec Ken. Merci Noûr.

Nous évitions tous les deux de nous regarder. J'avais vraiment envie d'être ailleurs. Je le vis sortir son téléphone et écrire un message. L'envie de lui lancer une pique fut plus forte que moi.

- Ah, donc tu sais te servir d'un téléphone. J'ai eu un doute pendant sept ans.

Il releva la tête vers moi, un air dédaigneux sur le visage.

- Ouais. Il marche que pour les gens qui en valent la peine.

Je lui lançais un regard noir. Nos amis revinrent dans le salon.

- Ça va vous deux ? Vous avez l'air bizarre, nous fit remarquer Noûr.

- Ouais, ouais, répondis-je. Bon, moi, je vais y aller.

- Oh non, déjà ? Tu veux pas rester pour manger avec nous ?

Elle me fit une moue toute triste.

- Non, je peux pas désolée. J'ai dit à mon père que je mangeais avec lui. Mais c'est gentil de me proposer.

- Bon, d'accord...

- Jeudi, on va au ciné voir le film qu'un pote a réalisé, tu viens ? me proposa Deen.

- Ouais, carrément !

Ken souffla en entendant ma réponse. Je compris que lui aussi serait de la partie et qu'il n'était pas content que je vienne. Bien fait pour lui. J'allais me faire un plaisir de venir.

Je fis un au revoir général et je rentrais chez moi. En marchant dans la rue, je me dis que ma relation avec Ken allait être vraiment très tendue. C'était super étant donné que j'allais être amenée à le voir souvent. Mais bon, c'était lui qui m'avait provoqué après tout. Je ne comptais pas me laisser faire et j'étais la reine pour lancer des piques. Ce qu'il ne savait pas, c'était que je n'étais plus la fille timide et effacée du lycée. Il avait choisi de s'en prendre à la mauvaise personne. Parce que j'adorais le conflit.

Dernier Soupir | NekfeuOù les histoires vivent. Découvrez maintenant