Chapitre 17🌹

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Gabriel rentra chez lui abattue, vide sans émotion. En revenant de chez Annie, il était passé à la salle de gym pour déverser sa rage sur un sac de boxe ; même ça n’a pas suffi à le détendre. Il en voulait à sa mère, à son père, au monde entier.

Quand connaîtra-t-il le bonheur ?

  Maintenant Annie le déteste pour les mauvaises raisons, mais cela ne se passera pas comme ça.

Quand je dis elle sera à moi, elle le sera trancha-t-il.

Il était là assis à terre contre son lit quand on frappa à la porte, pensant que c’était sa nourrice, il permit à la personne d’entrer. C’était son père

      -Que veux-tu ? demanda avec froideur Gabriel. Viens-tu te réjouir de mon malheur ? tu sais quoi père, mon malheur a commencé depuis que je suis né et que je vis avec vous cracha-t-il encore une fois à la figure de son père

       -J’ai rencontré ta mère dans ma jeunesse commença Adrien en s’asseyant sur l’un des sièges du bureau de Gabriel ; en ce temps-là j’étais un peu perdu comme toi, mon père n’avait pas fait fortune et je devais travailler pour rapporter de l’argent pour son traitement en tuberculose. La technologie n’avait vraiment pas évolué et on était tous au Nigéria. Afi était pleine de vie quand je l’ai rencontré ; elle savait m’apporter la joie qu’il fallait. Elle était d’une beauté renversante, une peau claire tout comme toi mais la tâche de naissance vient de moi. C’est une manière de reconnaître nos progénitures. Je me sentais complet à ses côtés. On passait beaucoup de temps ensemble et nos parents étaient au courant pour nous

          -Qu’est-ce qui s’est passé ? demanda simplement Gabriel sans lever les yeux vers son paternel

           -Grâce à une connaissance, j’ai commencé à m’investir dans l’exploitation du pétrole du pays continua son père. Je commençais à prospérer si on peut le dire ainsi et ta mère et moi, on prévoyait déjà notre mariage. Elle est tombée enceinte donc c’était une meilleure occasion de la prendre pour femme….

Le père de Gabriel se tût un instant songeant au moment passé ; il n’aime pas trop se souvenir de ces passages du passé cela le faisait souffrir douloureusement. Mais Gabriel voulait savoir ; il en a marre que tous soient secret autour de lui

        -Il faut que je sache père, dis-le-moi

         -Ta mère avait une sœur qui était jalouse de notre union ; je dirai qui voulait la place de ta mère. Au début je n’avais pas compris ces machinations et je me suis laissé entrainer. Elle m’a fait croire que ta mère s’était amouraché d’un riche commerçant sous prétexte que je prenais trop de temps à évoluer or le commerçant avait déjà deux femmes : une était couturière et l’autre, vendeuse au marché. Elle m’invitait toujours à me cacher et à les observer en secret ; quand j’ai vu la manière dont ta mère riait avec ce commerçant, cela m’a totalement anéanti et j’ai cru au mensonge de sa sœur. Un jour, je voulais m’expliquer avec elle parce que je l’aimais énormément, alors je me suis rendu chez elle, elle n’y était pas. J’ai demandé à sa sœur, elle m’a dit qu’elle était chez Baba Tunde le commerçant. Furieux, je me suis dirigé vers la case de cet homme. Arrivé là-bas j’ai vu ta mère sortir de l’une des cases du commerçant en arrangeant sa tenue. Cela m’a tellement énervé que j’ai mis fin à notre relation sans chercher à savoir et pour lui faire plus de mal j’ai commencé à sortir avec sa sœur jusqu’à me marier avec elle. Cela l’a anéanti. Des mois plus tard, elle avait accouché d’un beau garçon. Je ne voulais pas la voir car je me disais elle m’a trompé. Sa sœur et moi avions déménagé pour notre pays d’origine donc on était pas au courant de ce qu’il se passait, enfin c’est ce que je pensais. Un jour je suis rentré chez moi sans prévenir ma femme. Elle parlait au téléphone et me tournait dos, du coup elle ne me vit pas arriver. Elle disait à son interlocuteur combien de fois elle avait bien joué et que maintenant je suis à elle. Elle racontait tous les mensonges qu’elle a inventé pour me détourner de sa sœur aînée. J’étais très furieux et apeuré d’avoir commis une erreur monumentale. Quand Cécile me vit, elle commençait à balbutier des excuses mais j’étais déjà loin. Tous ce que je voulais c’est préparer mon voyage au Nigéria et retrouver ta mère mais je suis rentré trop tard. Ta mère n’a pas supporté que je me marie avec sa sœur alors elle s’est suicidé et t’a laissé aux mains de Tata Marie. J’étais anéanti  et inconsolable.        Je suis rentré avec toi et Tata Marie et depuis je n’ai cessé de regretter à chaque instant mes erreurs et le fait que j’étais aveugle

      -Mais est-ce que ma mère t’avait vraiment trompé ? demanda Gabriel

        -Non, pas du tout. Elle allait régulièrement chez le commerçant à cause de sa femme couturière. Afi voulait que ce soit elle qui lui couse sa robe de mariée. Le jour où je l’ai vu sortir d’une case arrangeant sa tenue, elle faisait un essai. J’ai compris tous ceci après sa mort répondit Adrien en se mettant à pleurer

       -Et pourquoi tu es toujours resté avec ma tante si tu l’aimais pas autant ? siffla Gabriel

        -Je ne voulais pas fiston que tu grandisses dans un couple brisé. Avec mes voyages, je voulais que quelqu’un puisse s’occuper de toi quand je suis absent mais je crois j’ai fait fausse route sur toute la ligne. Elle te détestait depuis tout petit car elle voyait en toi sa sœur et l’amour que j’ai partagé avec elle. Je sais que tout ceci doit être énorme pour toi mais pardonne-moi mon fils ; j’ai été aveuglé par la jalousie et la colère et je me suis éloigné de toi tous ces années. Je voulais endurer toute cette souffrance seule et ne pas t'y entrainer. Même après sa mort je l’aimerai toujours ta mère.

Gabriel resta silencieux. Il ne savait plus quoi dire à son père. Celui-ci coulait des larmes mais est-ce que cela suffira pour qu’il puisse lui pardonner, d’avoir laissé sa fierté d’homme le détourner de la femme qu’il aime ? doit-il l’en vouloir ?

     -Je ne sais pas quoi te dire Père car ma tante et toi vous m’avez extrêmement déçu. Laisse-moi seul, j’aimerais réfléchir dit-il simplement sans un regard envers son père.

Ce dernier se leva et se mit devant son fils

      -Tu es le seul trésor qui me reste mon petit Gab. Si je t’ai dit tout ça, c’est pour que tu saches que ton vieux père t’a toujours aimé et il t’aimera toujours.

      -Quand on aime quelqu’un, il faudrait commencer par lui faire confiance Père et ça tu ne l’as pas fait cracha Gabriel

      -Je sais Olatoundji, je sais répéta son père en s’en allant…

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