9. Pakíe

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Les petites calebasses qui au loin s'aperçoivent aussi rondes et vides que  d'ordinaire appartiennent à une fille en particulier. Ces calebasses qui à la place de la jeune fille quémendent  un revenu journalier. Ces calebasses jaunes et pâles aussi bien que leur pocesseur.

Pakíe est une jolie fille aussi belle que peu âgée. Cette fille  couramment appelée la "fille de la rue" est une petite assez battante pour son âge. Son surnom l'indique, sa vie n'est pas rose. Depuis longtemps déjà la petite Pakí s'est retrouvé ceuillie par la rue et ses trottoirs. 3 ans déjà que sa vie avait basculer d'un simple desir, 3 ans qu'elle admirait le plongeon de son avenir juvénile en pleine marre de requin.

Elle avait abandonné cette histoire de rêver plus fort, rêver plus haut. Cette phrase qu'elle entendait fourmillier dans ses oreilles lorsqu'elle mendiait devant les post radios. "Rêver plus plus fort" qu'est ce que cela signifiait en vrai ? Se tuer d'esprit pour un idéal qu'on savait ne jamais atteindre ? Pouvait-on mesurer le degré de réalité d'un rêve par la force déployée à y croire ? Dans ce cas pourquoi Pakí faisait exception à la règle ? Elle avait rêvé, rêvé fort, tellement fort que le baromètre de puissance s'il il y'en avait aurait explosé sous la pression de tant d'espoir. Elle avait rêvé, mais ça n'avait pas pas marché. A croire que le monde de la télé  et de la radio était cruelle et cynique, vendre tant de mensonge au monde ! Car oui si son rêve ne s'était pas réalisé malgré la force qu'elle y avait dépensé, alors aucun autre rêve n'aurait pu. Si il y'en avait alors c'était simplement de la triche, de la triche gratuite. Mais très chère pour Pakíe.

Lorsqu'elle regardait les passants les yeux affamées et supliants, lui accordait on le même regard emplit d'innocence et de gentillesse ? Non, pourtant elle ne tendait aucune calebasse, elle regardait simplement ses passants.
Mendier c'est ce qu'elle avait appris à faire durant 3 années, elle savait pour cause, qu'on ne mendiait pas l'argent d'abord. On mendiait un regard,  une attention, ensuite l'argent. Après tout  Comment pouvait-on espérer recevoir quelque chose si l'on ne nous remarquait même pas ? Elle se retrouvait alors à mendier de l'humanité, à espérer qu'on ne lui jette pas un de ces regards de dégoût qui vous invite à fermer les yeux pour toujours. Ces gestes qui vous font douter de votre existence en tant qu'humain.  C'était dur d'être si contradictoire pour mendier : trouver l'équilibre entre l'attention qu'on demandait et celle qu'on ne voulait pas avoir. C'était dur, c'était éprouvant, honteux, mais tout ça elle l'avait appris. Tout ça c'était pour la bonne cause, une cause vitale, il ne fallait donc pas s'encombrer de la honte et du regard d'autrui. C'était soit respirer soit mourrir avec sa dignité. A priori elle aurait peut être choisi mourir avec sa dignité, mais elle n'était pas seule. Ce vieux corps toujours près d'elle ou non loin, lui, méritait la vie. De toutes les façons sa mère était pour elle l'être dont la dignité ne pourrait jamais prendre ride, alors qu'elle mourrait ou vivait elle restait toujours digne, il fallait mieux donc qu'elle vive. Si ce n'était pour elle, la jeune fille aurait déjà succombé au poids lourd de la vie de mendiante, de la vie tout court.

Dans ces moments de dureté, de détresse, un homme aurait été d'usage, d'une profonde aide. Ou se trouvait alors le père de cette jeune petite fille ? Si la présence d'un père aurait peut être changé la donne, Pakíe elle, savait qu'il n'en aurait rien été pour son père. Pour cause elle avait vu son père la jeté elle et sa mère de la modeste maison familiale. C'était une affaire de jalousie qui l'avait conduit à jetter dehors sa "femme" depuis 21 années déjà. Cette dernière devenue infirme suscitait du dégoût pour son mari, d'autant plus qu'il ne l'avait pas connu ainsi. Était ce aussi la raison pour laquelle il avait hyperbolé la voir avec un voisin. Prétextant l'infidélité il avait installé une haine au fond de son cœur qu'il nourrissait de tout actes banales de sa "femme". Une haine qui ne se portait pas seulement sur elle, mais aussi sur sa progéniture. Sa hqine grandissante, il avait franchit le pas en l'expulsant de la maison après avoir "entendu" des comères parler d'une infidélité de sa "femme". Il avait trouvé le moyen de se décharger du poids qu'il supportait jusqu'à lors et un soir d'hiver il avait jété sa femme et celle dont il semblait renier la paternité. Ils n'étaient pas mariés, il ne souffrait donc d'aucun désaccord avec la loi de renier ainsi sa famille. Depuis, elles avaient appris les règles de la rue, et la vie de mendiante. Après tout, lesquels du peu de parents qu'il avaient encore, auraient voulu héberger des causes désespérées et répugnates pareilles ? Ils ne les aimaient pas assez pour sacrifier tant. L'aide ne pouvait donc clairement pas venir de la famille. De qui alors ? Voilà que le corps de la mère de Pakí déperrissais. Ce vieux corps qui en fait ne l'était pas mais le semblait à cause des mauvais traitement de la rue.
Elles auraient pu bénéficier d'aides sociales, de soutien public à leur endroit. Mais nous sommes dans un pays triste, ou les habitués de la rue n'ont aucune valeur. Ou le peuple vois sa valeur régressé pour cause d'une perte de moyens. Ou les faibles restent faibles et n'ont plus droit à évoluer. Nous sommes dans un pays qui est contre Pakí. Elle l'a su, mais à ses dépends.

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