30. Syndrome du Sauveur

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"Allez-y : on tourne et on abaisse !" expliquait joyeusement le Professeur Flitwick aux gryffondors et aux serpentards qui agitaient leurs baguettes n'importe comment sous son nez.

"Wingardium Leviosa !" prononça William Potter d'une voix fatiguée qui leva sa plume avec précision dans les airs. "Voilà, c'était facile. Exercice suivant ?"

William Potter songea qu'ils avaient onze ans... pas cinq ! Ils n'allaient tout de même pas passer une heure complète sur un sortilège de lévitation, quelques minutes lui semblait être un bon compromis pour mieux inclure les nés-Moldus à cette école.

"Tenez-vous correctement sur votre chaise, monsieur Potter... oh ! Très bien Miss Granger : j'accorde dix points pour Gryffondor. Applaudissez tous votre camarade. Bravo ! Bravo !"

"Oh bon sang, tout ceci est ridicule !!!" cria William Potter, hors de lui.

Ce jour-là, le Survivant appris trois grandes leçons sur la vie à Poudlard : ses camarades né-sorciers étaient plus lents que ses camarades né-moldus, ils n'allaient pas passer une heure sur un simple sortilège de lévitation... non, plutôt une semaine complète. Et cette année ne risquait pas d'être de tout repos, enfin plutôt SI : cette année allait être de tout repos et beaucoup trop, ce qui s'annonçait épuisant !

"Professeur Flitwick !" s'écria-t-il en se levant comme sur des ressorts. "Je dois me rendre aux toilettes."

"Vous venez d'y aller, monsieur Potter." lui rappela le professeur. "Allez, entraînez bien votre poignet. Ça doit devenir naturel."

"MAIS ÇA L'EST !!!" hurla-t-il.

Il patienta deux secondes supplémentaires... tiens bon, aller. Ce n'est rien, il suffit de faire abstraction. Vide ton esprit : ahuuum. Ne pense à rien. Rien.

Pourquoi est-ce qu'il pensait à lui-même quand il fermait les yeux ? William Potter pouvait admettre un peu égocentrique mais tout de mêm-oh. Ces yeux verts, ces cheveux noirs en bataille... ça lui ressemblait mais ce  n'était pas lui. Lui n'avait pas un éclair sur le front, c'était Harry.

"Dégaaage..." chuchota William en attrapant ses cheveux pour tirer dessus.

"Euh... d'accord, mec." répondit Ron en se décalant un siège plus loin.

"Mais non, pas toi."

Le rouquin le regardait avec ces yeux qu'il arborait depuis le début de l'exercice : un vide cérébral intersidéral... et la même incompréhension du monde qu'un certain Serdaigle avec des yeux d'émeraude.

"Roh bon sang, c'est pas vrai. Il peut pas s'en aller ?!" grommela William.

La plupart des élèves se tournèrent vers lui comme s'il avait perdu l'esprit et le Professeur Flitwick eut l'air horrifié.

"Monsieur Potter, avez-vous interverti votre place avec celle de votre frère pour faire une blague ?"

"Euh... non."

"Oh, merci. Je ne pourrais pas supporter une autre heure avec Harry Potter et comme vous vous ressemblez énormément, vous..."

"Je ne veux plus entendre parler de lui, taisez-vous." ordonna William en fourrant ses affaires dans son sac.

Il glissa sa baguette dans sa poche, ignora les appels de son Professeur de Sortilège puis il quitta la pièce en claquant la porte.

Ce matin, il n'avait pas pris le temps d'entraîner son corps comme à son habitude alors il en profita pour quitter le château en petites foulées... quand il déboula sur le terrain de Quidditch désert, il sortit enfin sa baguette pour s'amuser :

Harry Lupin et son Pouvoir AlternatifOù les histoires vivent. Découvrez maintenant