Chapitre 3

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Merlin

-Le prochain repère druide se trouve aux abords du village de Mirgan, c'est là que nous irons dès l'aube demain.

-Pourquoi ne partons pas tout de suite, il fait encore jour. Protestais-je, démontrant vivement mon impatience.

Le père Francis me jeta une œillade grave, lourde de reproches. Il me réduisait au silence avant de poursuivre l'explication de son plan aux autres pères présents à la réunion.

Je restais en retrait, reculant même davantage vers les murs de la tente pour étudier les paroles du père Francis. Il prévoyait envoyer trente d'entre nous pour tenter d'y retrouver l'épée. Pendant ce temps, un deuxième groupe allait dans la direction opposée, au sud, pour y piller un autre village, Jartson. Deux à la fois, progression plus rapide. Cela n'était qu'en ma faveur. J'étais si irrité par mon besoin de retrouver l'épée qu'il aurait fallu me couper en deux afin que j'accompagne les deux groupes à la fois. Je faisais parti de l'escouade du Nord. Accompagnant le père Francis.

Lors de son discours, le père fût interrompu par un garde qui entrait dans la tente sans s'annoncer. Il ne demandait pas la permission de parler qu'il lança aux oreilles de tous :

-Père Carden, veuillez m'excuser, un homme est ici pour vous voir.

Un homme ne disant rien, le père Francis haussait un sourcil.

Le garde se raclai la gorge avant d'ajouter.

-Le roi Arthur Pendragon de Camelot est ici pour vous parler.

Le père Francis ne s'excusa et quitta les lieux pour suivre le garde à l'extérieur. Les conversations reprirent entre les pères, tous soucieux et engagés sur la conversation de la quête de l'épée.

Je m'éclipsai et sortais de la tente pour écouter les dires et propos du Roi Arthur qui conversait alors avec le père Francis.

-Nous avons des raisons de croire que des druides habitent notre Royaume, mon père, ces êtres parasites n'ont pas de place dans notre communauté. Nous avons besoin de vous pour les exterminer.

Restant en retrait pour ne pas me faire remarquer, je restais discret, tout près de l'entrée. Cependant, le clair de lune illuminait mon visage et presque instantanément à mon apparition trahie par le filtre de lumière, Arthur identifia ma présence. Ses yeux s'écartillèrent et s'accrochèrent aux miens pendant quelques secondes. J'y reconnaissais la frayeur et l'émerveillement dans ses pupilles. Les deux à la fois s'exprimaient et se contredisaient avant de disparaitre comme un voile. Son regard redevenu solennel, il avait repris le contrôle sur sa réaction pour afficher un air plus confiant et sûr de lui.

Relevant alors le menton, il demanda au Père Carden :

-C'est lui?

Père Francis se retournait vers moi, n'aillant pas remarquer ma présence. Un sourire malicieux étirait ses traits et son visage tandis qu'il m'incitait à approcher.

-Mon ami. Viens, approche.

Je m'exécutais avec une légèreté de méfiance vis-à-vis Arthur Pendragon qui se tenait devant. Ma main s'était posée d'elle-même sur le fourreau de mon épée et je remarquai qu'il en avait fait autant.

Le père Francis posait une de ses petites mains sur ma large épaule lorsque j'arrivais à sa hauteur.

-Cet homme est notre meilleure chance de vaincre l'ennemi. Il possède des... capacités, qui vont au-delà...

-Du possible. Terminait Arthur dans un murmure suspicieux et admiratif.

Je détestais comment il me considérait. Comme s'il s'attendait à ce que je l'attaque à la fois de le prendre dans mes bras pour nous déclarer meilleurs amis. Puis, le père Carden était contrarié qu'il l'ait interrompu dans ses présentations.

Seuls les démonsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant