Chapitre 1 - Wandering Mind

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~Sleep Token - The summoning ~

Chris — 𝙻𝚘𝚜 𝙰𝚗𝚐𝚎𝚕𝚎𝚜 - August 25th 2013

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Chris — 𝙻𝚘𝚜 𝙰𝚗𝚐𝚎𝚕𝚎𝚜 - August 25th 2013

Le ciel gris d'une journée d'automne et j'ai le moral à zéro. Une heure à peu près que je roule au hasard, la tête lourde de reproches. Cette journée tourne en boucle, comme un mauvais scénario. Je revois sans cesse celle que j'aimais s'éteindre sans pouvoir lui venir en aide. Ce qui me ronge c'est de demeurer impuissant pendant qu'elle se battait pour rester en vie. Cela fera trois ans, ce matin. Et je n'ai envie de croiser personne.

L'eau continue de ruisseler sur moi tandis que je fonce sur ma moto, au milieu de nulle part ; une succession de virages et de collines à pertes de vue : Thousand Oaks. Une petite ville au Nord de Los Angeles. Un endroit où je suis allé me perdre pour oublier, où croiser du monde est un pur hasard et où la nature est reine.

Est ce que cela va suffire ?

Le mobile continue de vibrer dans la poche de mon blouson. Ça ne sert à rien, je ne leur répondrai pas. Pour quoi faire ? Les entendre me sermonner encore et encore. En fait, tout ce que je veux, c'est être seul. Laver mon esprit de toute cette colère qui me bouffe. Et me perdre en pleine nature semble être une bonne idée.

Le Cadillac Coffee apparaît à point nommé. Avec l'averse, on ne distingue plus grand chose et je risque de me casser la gueule. Il est temps de prendre une pause.

La moto garée près du porche, je rejoins rapidement l'intérieur, frileux et dégoulinant. Là, tout de suite, j'aimerais une douche bien chaude, des vêtements secs et un verre de whisky. Mais pour ça, il faudra attendre.

Je progresse vers le comptoir, le jean collé à la peau et les converses trempées. Le parquet grince sous mes pas et je dois avoir l'air d'un rat d'égouts. La salle est vide et le barman me scrute en s'essuyant sur un torchon crasseux. Au moins, je ne serai pas dérangé par l'agitation. Et ça ne sera pas lui qui me tiendra la conversation. Ça tombe bien, je ne veux parler à personne.

— Bonsoir, j'vous sers quoi ? lance-t-il d'un ton neutre.
— Un café, s'il vous plaît.

Et sans mot dire, il se plante devant son percolateur pendant que je découvre le décor négligé qui m'entoure ; un doigt de poussière sur toutes les étagères, Spiderman à chaque coin, une salle sombre, des rideaux jaunis par le temps et des vitres si sales qu'elles n'ont jamais connu un seul détergent de leur vie. En même temps, je n'ai guère le choix. Derrière, des trombes d'eau continuent de laver le sol.

Mais putain, quel endroit !

Débarrassé du blouson et de mon casque, je sors le téléphone et constate que le réseau a rendu l'âme. Le gars glisse lentement mon café sur le zinc et annonce alors la couleur : quatre dollars. En plus d'être désagréable, il est cher.
Je me demande où il se fournit pour être si coûteux.
Heureusement, l'odeur délicieuse qui s'en dégage ne me fait pas regretter et j'avance l'argent sans rechigner. Je hume ce trésor avant même de le goûter.

Heart holds a gunOù les histoires vivent. Découvrez maintenant