Chapitre 8 - Millions miles emotions

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~ Loic Nottet - Million eyes ~

Stéphanie — Los Angeles — Samedi 7 Septembre 2013.

Si je ne me trompe pas, après Montecito Heights, direction Figueroa St.
Très en avance, histoire de ne pas être surprise par un imprévu, je roule en direction de Highland Park. Le téléphone calé entre le levier de vitesse et le monnayeur, je guette la E. Avenue 42.

La voilà !

Je m'y engouffre au dernier moment, bifurque sur Midland Street et récolte une série de klaxon des automobilistes mécontents. En visant la camionnette garée devant le loft, je repère le domicile de Chris et sans réfléchir outre mesure, range mon Alfa Romeo juste derrière son vieux véhicule.

Dans l'effervescence du moment, je récupère ma trousse, mon sac et file de manière désordonnée toquer à sa porte. Mon cœur pulse à deux mille lorsqu'il m'ouvre enfin : Les cheveux attachés sur sa nuque et une légère barbe longeant sa mâchoire, Chris m'accueille avec un large sourire. Vêtu entièrement de noir, il s'efface pour me laisser entrer.

En progressant à mes côtés, il me propose poliment un cappuccino, mais je refuse, préférant débuter les pansements

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En progressant à mes côtés, il me propose poliment un cappuccino, mais je refuse, préférant débuter les pansements. Sa main effleure la mienne lorsqu'il passe à mes côtés. Et à mesure qu'il s'effeuille, je ne rate aucun moment propice. Son corps parfait n'échappe pas à mon regard et mon palpitant reprend sa course effrénée dans ma poitrine. Après avoir plié avec minutie ses vêtements, il s'allonge sur le côté, le visage caché entre ses bras, et me laisse retirer les adhésifs recouvrants ses plaies. Celles-ci envahissent le côté gauche de son torse et descendent sur l'une de ses jambes. Le calme environnant est légèrement déstabilisant, mais pour très peu de temps. Parce qu'en retirant les monticules de sparadrap sur sa cuisse, il râle un peu sous l'effet épilation définitive et je lâche un rire tout en m'excusant, ce qui l'entraîne dans mon sillage. Et tout naturellement la conversation est lancée.

— Alors cette moto ?
— Ouais, ça avance bien, répond-il, il a reçu les pièces manquantes et maintenant il faut qu'il monte tout ça.

Il poursuit en m'expliquant certains détails que je ne maîtrise pas, mais je l'écoute tout en continuant la désinfection. La cicatrisation évolue bien. Je ne peux m'empêcher de dévier mon mon attention sur son corps bien bâti. Mais très vite, je m'en veux de le reluquer de cette manière à son insu. L'air de rien, il se retrouve en boxer sous mes yeux attentifs et d'une certaine manière, vulnérable. Aussitôt la réfection* terminée, je me lève d'un bond pour ranger mes affaires. L'idée est de fuir ses deux émeraudes trop occupées à me déstabiliser. Alors qu'il se rhabille je les sens dirigées vers moi.

Et sans tarder, nous prenons la route à bord de sa voiture dont je ne me lasse pas d'en admirer l'intérieur : L'odeur du vieux cuir d'origine, le long levier de vitesse chromé et le tableau de bord à l'ancienne. Amusé, il se délecte tranquillement avant de commenter.

Heart holds a gunOù les histoires vivent. Découvrez maintenant