Chapitre 4

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"S'il te plaît Era, sauve moi". Un véritable dilemme me faisait face. Kalya était en face de moi en train de se vider de son sang et de probablement souffrir le martyre et je pouvais décider de son sort. C'est à ce moment là que je me rendis véritablement compte des conséquences de ce don. Je pouvais l'aider et lui éviter peut-être de mourir. Ou alors je pouvais la laisser mourir ici. 

Lui éviter peut-être de mourir. Il était là le problème. Je ne pouvais pas être sûre qu'elle survivrait en l'aidant et je n'étais pas sûre de pouvoir survivre également. La seule théorie que j'avais pour évacuer la douleur des autres était de pleurer mais cela restait une théorie qui n'avait pas été testé. De plus, j'étais devenue trop faible au fil des jours passés à être enfermés. 

Si j'acceptais de l'aider, je n'étais pas la seule qui serait en danger. Je mettrais également en danger la vie de mon enfant. Et cela, je ne pouvais pas m'y faire. Je ne pouvais pas sacrifier ma vie et celle qui naissait en moi pour quelqu'un qui nous avait mis dans une telle situation. Kalya avait créé cette situation. Si elle avait été loyale envers son frère, elle ne serait sûrement pas dans cet état. Elle avait mis ma vie en danger et me demandait maintenant de sauver la sienne. Mais je ne pouvais le faire. 

Je détournais ainsi mon regard du sien en connaissant très bien les conséquences de ce choix. Elle mourra. 

- Era, me supplia-t-elle. Aide moi. Je m'excuse pour ce que j'ai fait.

Chaque mot était coupé de sanglots. J'eus les larmes aux yeux mais je gardais ma tête haute en ne regardant pas vers elle. 

- Je ne peux pas, finis-je par dire. 

Ses pleurs devinrent incontrôlables. 

- Je ne veux pas mourir, l'entendis-je dire. Je suis trop jeune. Je veux rejoindre ma famille. Je ne veux pas mourir.

J'essuyais mes jours avec la paume de ma main. 

- Era, m'appela doucement mon frère. 

- Je ne peux pas ! m'écriais-je. Je ne peux pas, dis-je plus doucement. 

Il lança un regard vers mon ventre avant de s'agenouiller aux côtés de Kalya. Il appuya sa main sur sa plaie en essayant de stopper le sang mais nous savions tous que cela ne changera rien. Il finit par couper un morceau de son pull et l'enroula autour de la taille de Kalya. Il la souleva ensuite dans ses bras. 

Mon frère marcha rapidement, Kalya dans ses bras et je les suivis. Je ne l'entendais plus et je me demandais si elle était morte. Je n'osais pas demander. 

Je m'arrêtais en apercevant des silhouettes au loin mais me rappelais que la meute de Artan gardait le territoire et qu'on devait donc être de nouveau à Astara. On fut bientôt encerclé par quelques hommes et les expressions de leur visage étaient différentes en m'analysant moi et la forme qu'il y avait dans les bras de mon frère. Ils semblaient soulagés en me voyant mais inquiets en regardant Kalya. 

- Era ! entendis-je crier. 

Je vis Artan courir vers nous et je me jetais dans ses bras. Il me serra fortement contre lui et posa sa tête sur la mienne. La drôle de sensation qui apparaissait dans mon ventre à chaque fois que j'étais près de lui reprit. Je me sentais en sécurité dans ses bras. J'avais l'impression que rien de mal ne pouvait m'arriver. 

Il me serrait de toutes ses forces mais je ne lui dis rien. Cela me faisait du bien de ressentir un tel contact humain. Après avoir été enfermée pendant des jours, seule, recevoir une marque d'amour me faisait du bien. La seule personne avec qui j'avais parlé était son demi-frère et je ne voulais recevoir aucune marque d'affection de ce dernier.

- Tu vas bien ? me demanda-t-il. 

- Physiquement, je n'ai rien, lui répondis-je honnêtement. 

- Qu'est-ce qu'il t'a fait ? 

- Kalya ! nous entendîmes hurler. 

- Je te raconterai tout plus tard, dis-je en me reculant. 

La mère de Kalya et Artan était à présent à côté de sa fille, des larmes coulant sur son visage en criant son prénom. Artan prit enfin conscience que sa sœur était dans les bras de mon frère. Il avança rapidement auprès de sa famille en me tenant par la taille. Kalya avait les yeux fermés, on pouvait voir les larmes qui avaient coulés sur son visage. 

Leur mère était en pleurs. Mon frère posa doucement Kalya par terre et sa mère s'assit à ses côtés et la prit dans ses bras. Artan regardait la scène d'un air choqué et sa main retomba lentement le long de son corps. 

- Kilian est parti chercher Markus, annonça un homme.

Quelques secondes après sa remarque, deux personnes coururent vers nous. Le présumé Markus s'accroupit auprès de Kalya. 

- Tu peux la sauver ? demanda Artan en s'avançant et en sortant de sa torpeur. 

- Non, répondit Markus en prenant le pouls de la blessée. Elle est morte. 

Après cette remarque, la mère de Artan hurla en prenant sa fille sur ses genoux. La scène me fit monter les larmes aux yeux. Quelqu'un la prit dans ses bras par derrière et je remarquais que le père de Artan était arrivé, il pleurait également. 

Artan me lança un regard et je compris aussitôt la question qu'il me posait à travers ce regard. Ce regard me fit lâcher des larmes automatiquement. Je lui fis non d'un signe de la tête avec un regard désolé. Je savais qu'il me questionnerait du regard. La question était simple "pouvais-tu la sauver?". La réponse n'était toutefois pas aussi facile. 

Il s'agenouilla auprès de sa sœur et lui retira les cheveux de son visage avant de sécher les larmes qu'il y avait sur ses joues. Je regardais la scène deux mètres plus loin en me disant que j'aurai pu éviter tout cela. Je posais une main sur mon ventre face à cette pensée. 

Je ne pouvais pas dire à Artan que j'attendais son enfant. Pas maintenant. Pas après qu'il ait perdu sa sœur et que ses parents aient perdus leur fille. 


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Merci d'avoir lu :) J'espère que ce chapitre vous a plu ! Je sais qu'il est court mais cela fait plusieurs jours que j'essaie de continuer mais rien ne va, il est donc préférable de le poster ainsi. 

J'ai conscience que je prends du temps à poster et je m'en excuse. Dorénavant, il se pourrait que je poste des chapitres plus courts que d'habitude. Je pense qu'il est mieux que je poste des chapitres courts fréquemment que des chapitres longs rarement. On va donc fixer un chapitre par semaine minimum (sauf cas exceptionnels) comme j'ai pu le faire avec les autres tomes.

Faith (T.3 de Believe)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant