Faith (T.3 de Believe)

Chapitre 24

Je pensais qu'avoir un enfant serait plus dur que cela. Bien évidemment cela est dur mais j'avais toujours imaginé qu'Artan et moi devrions compter l'un sur l'autre. Alors qu'en réalité j'avais plus d'aide que je ne le pensais.

Annabella passait plus de temps à Astaria depuis que j'avais accouché. Elle venait pratiquement tous les week-end. Et étant donné que Zaïn aidait Irwin avec les combats, ce dernier pouvait passer plus de temps avec Annabella. 

Maë passait plus de temps avec moi. Je crois qu'elle était un peu jalouse de l'attention que j'attribuais à ma fille. Je faisais en sorte de faire le plus d'activités possibles avec elle quand Aurélia dormait. On cuisinait, regardait des films et discutions. 

Je passais également du temps chez ma tante et Chris. Ils s'occupaient de mon enfant pendant que j'en profitais pour dormir dans ma chambre à l'étage.

Joshua venait également me rendre visite. Je n'avais pas complètement retrouvé mon ami. La relation que nous avions eu à l'université était différente de celle que nous avions à Astaria mais j'espérais que cela changerait un jour.

Ce soutien permettait à Artan et moi de ne pas être trop fatigué et de se retrouver tous les deux quelques fois dans le mois. 

Artan et moi nous aimions. Il y avait toujours un lien qui nous unissait. Mais maintenant que nous avions eu un enfant ensemble, ce lien était plus puissant que jamais. Peut-être que c'était ce qu'il avait toujours ressenti avec le lien d'âme sœur. Un amour absolu, la volonté d'être toujours ensemble et de se protéger quoiqu'il arrive.

La joie d'avoir un enfant surpassait le reste mais bien évidemment il m'arrivait d'avoir des pensées négatives. Bien que j'avais perdu beaucoup de poids, je me sentais toujours lourde. Je n'étais pas aussi forte et aussi rapide que je l'avais été à une époque. Il y avait des jours où j'avais du mal à me regarder dans le miroir car je ne me reconnaissais pas. 

Je m'inquiétais en me disant que j'avais un enfant beaucoup trop tôt et que je ne pouvais plus rien accomplir à présent. Je ne pouvais pas retourner étudier. Je ne pouvais pas avoir d'avenir professionnel prometteur. 

J'avais pourtant la vingtaine je n'étais pas si jeune que cela mais j'avais l'impression de ne pas avoir assez vécu. N'étais-je pas supposée avoir fini complètement mes études et avoir une situation financière stable avant d'avoir un enfant ? 

Quand Aurélia me regardait en souriant, toutes ces pensées disparaissaient dans un coin de ma tête attendant fermement que je sois fatiguée et vulnérable pour ressurgir et m'envahir. 

De toutes ces pensées la pire était celle que je ne pouvais pas offrir une protection absolue à mon enfant. Kaghan avait disparu depuis plusieurs mois ce qui ne faisait que m'inquiéter d'avantage. S'il ne s'était pas montré et n'avait envoyé aucune personne c'était qu'il préparait quelque chose de gros. 

Néanmoins, cela avait eu un avantage. Artan avait eu le temps de rénover et de meubler un ancien gymnase. Au moindre signe de Kaghan ou de ses hommes à quelques kilomètres, les enfants et les femmes ne s'étant pas entraînées au combat seraient aussitôt évacuées. 

Je m'inquiétais aussi pour mon petit frère. Je n'avais pas vu Cadell depuis plusieurs mois maintenant. Il n'avait même pas rencontré sa nièce. Je lui avais envoyé des centaines de messages et l'avais appelé plusieurs fois mais il ne m'avait jamais répondu. J'avais compris qu'il ne répondrait plus. Mes messages avaient cessé mais je continuais à l'appeler au moins une fois par jour dans l'espoir qu'il décrocherait. Ce ne fut pas le cas.

Je m'inquiétais pour lui. J'avais peur que Kaghan avait mis la main sur lui et le torturait ou pire qu'il soit mort. Artan me disait que c'était peu probable, que je l'aurai ressenti s'il était arrivé quelque chose à mon frère. Les liens du sang sont forts.