ma carapace.
ma barrière.
ce mur infranchissable.
cette croyance que je me suis construite au travers de ces années de douleur : je suis incapable de l'abandonner. ce sera laissé sur le bas côté une partie de moi, une partie de mon existence et même son sens propre.
pierre par pierre, je l'ai continué, je l'ai parfois déconstruit pour reprendre les fondations devenues obsolètes par le pouvoir du temps. mes espérances servait de ciment entre chaque pierre, plus ou moins régulière à leur manière.
peut-être est-ce cette même espérance qui fissura ce mur ? peut-être, peut-être que les ouvertures béantes qui parcourent désormais ce mur sont signe de guérison ? ou peut-être sont-ils le signe que le point de non-retour a été dépassé par le temps qui coure.
comment vous le décrire ? ce mur qui régit ma vie. ce mur qui me protège, mais qui, à la fois, me renferme un peu plus chaque jour sur moi-même ?
ce mur, sa première pierre, je ne peux me souvenir de son début. à quel moment, mon esprit d'enfant c'est posé la réflexion de le construire ? à quel moment, mon cerveau d'enfant c'est posé la réflexion de la nécessité de ce mur ?
ce mur, cette barrière, cette carapace : ce monde interne.
pourquoi et, comment, la nécessité de protéger mon âme du monde extérieur c'est présenté ?
cette cage doré.
elle n'est pas si pénible vous savez. elle protège mon inner child, ou du moins ses fragments disperser parmi mon âme d'adulte déboussolée. elle protège cette partie de moi qui croit encore dans l'être humain, celle qui a espoir dans le futur, celle qui pense à la possibilité d'avoir un lendemain. elle protège tout ce qui me reste de positive.
oui c'est ça : elle protège les restes.
à l'extérieur de cette cage doré, toujours baigné dans un soleil doux et réconfortant, surplomber d'un ciel bleu lagon, se trouve un espace : un espace temps. impossible à décrire, ni définir. on avance à tâtons, dans le noir, parmi des brides de souvenirs. aucun horizon, aucun ciel, ni terre, seul un endroit rempli et à la fois vide.
un endroit où règne seulement le doute et la méfiance mêler dans le bain des émotions négatives.
l'extérieur est comme un filtre, qui choisit ce qui peut atteindre cette cage doré, ce qui peut y rentrer et rester. comme si, à même mon âme, un mini état c'était créé, régulant les êtres vivants de ce monde intérieur.
mais cet état, en tentant de protéger de tout son être fictif, ne fit que des choix maladroits.
protéger. protéger. protéger.
en boucle.
protéger. protéger. protéger.
protéger c'est aussi éloigner, dire au revoir, repousser, détruire et parfois blesser pour protéger inlassablement des fragments incapables de survivre à la prochaine blessure.
protéger n'est pas que positivité, la toxicité n'est jamais loin, au bord de la limite flexible que seul l'Univers connaît.
c'est ainsi que cette cage doré, si protéger, est devenue voiler de noir. le soleil fût remplacé par une lune fatiguée de régner. la clé fût jeté sur le bas côté, laissant l'espace, l'endroit, pénétré cette cage pourtant si sacrée. la brume se glissa parmi les fragments, effrayant l'enfant qui protégeait les êtres vivants en son sein.
la cage n'est plus que froid.
l'état c'est effondré. à quoi bon garder des gardiens, si le coffre n'est plus ?
la peur est parmi l'instinct. le sourire parmi les injonctions. tout est mélangé, plus rien n'a de sens de faire, ni d'exister.
voilà ce qu'est cette barrière, ce monde interne, cette protection invisible contre l'extérieur. un univers qui continue d'alimenter son auto-destruction, un univers qui tente de survivre par ses propres moyens dérisoire.
cet univers fait pitié.
ouais, j'ai pitié de lui, j'ai pitié de moi, j'ai pitié de tout l'être qui se bat contre cet ennemi invisible avec pour seul rempart cette barrière qui n'est plus.
[20210814]
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RE:born
Non-Fictionje me suis donnée un an, un an pour trouver la sortie de mon tunnel sans fin, un an pour chasser mes démons, un an, pour écrire la prologue de ma vie. -- deuxième thérapie