J'avais envie de hurler. Hurler ma peine. Hurler ma joie. Je ne savais même plus ce que je ressentais. J'étais perdue, tout simplement. J'avais envie de hurler. Hurler que j'étais là. Hurler « regardez moi ! ». Ou plutôt hurler « regarde moi ». Comment exprimer ce qui se jouait en moi. Comment décrire tout ce que je ressentais. Mais qu'est-ce que je ressentais ? Comment en étais-je arrivais là ? Je m'étais laissée porter par la vie. Laissée porter par mes envies. Envies qui aujourd'hui n'existent plus. J'ai l'impression d'avoir été perdue dès le moment où j'ai commencé à réfléchir sur moi-même. Alors oui, je veux hurler. Je veux hurler au monde ce qu'il ne veut pas écouter. J'aimerais avoir le courage de dire tout ce que je ressens, tout ce que je pense. Mais comment faire ça ? Comment réussir à se laisser guider par l'impulsion, l'inconnue et la spontanéité. Comment réussir ça dans ce monde où chaque personne le faisant, est jugée par des personnes qui rêveraient de faire la même chose. Comment s'épanouir dans ce monde. Comment vivre tout simplement. Je sais que j'en demande beaucoup. Alors pourquoi pas simplement chuchoter. J'aimerais chuchoter au monde que je l'aime. J'aimerais lui chuchoter ces deux mots. Mais malheureusement je sais aujourd'hui que c'est impossible. Je n'aurais plus l'occasion de lui chuchoter ces petits mots. Petits mots oui, mais qui ont tellement de puissance, tellement de valeurs, de force. Trois petits mots, sept petites lettres. Une si grande signification. Jamais il n'entendra ses mots. Tout simplement parce que quand il aurait pu les entendre ils les a jeté au loin. Il les a repoussé du mieux qu'il pouvait. Malheureusement ça n'a pas suffit. Les mots sont toujours là. Bloqué dans ma gorge. C'est pourquoi j'ai envie de hurler. Hurler à cette personne tout ce qu'elle ne voit pas. Tout ce qu'elle rate. Mais je ne peux pas. Je ne peux pas parce que qu'est-ce que je deviendrais après ? Une personne ridicule, ressentant des sentiments unilatérales. Je n'aurais pas la force de le hurler. Pas la force de me faire rejeter, encore. Pas la force de le voir gêné. Je ne pourrais pas le regarder après. Savoir qu'il sait. Ce sont des sentiments si forts que je ressens par rapport à ce que lui ressent pour moi. Je ne pourrais pas le voir mal à l'aise. Je souffre déjà de tout ça. Essayons de ne pas en rajouter une couche. Je ne peux pas le lui hurler. Jamais. Une fois ces sentiments apprivoisés, maîtrisés. Seulement à ce moment là. Au moment où je les ressentirais calmement. Et non plus passionnément comme en cet instant. Alors peut-être pourrais-je lui chuchoter. Un jour où on serait là. Tous les deux. Dans l'effervescence du moment. Après avoir attendu si longtemps. Je pourrais lui chuchoter. Lui chuchoter doucement. Tout doucement. Au creux de l'oreille. Ces trois petits mots. Je t'aime...
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Songes d'une nuit
RandomMes pensées sous forme de réflexion poétique et parfois philosophique. Sans explication ni suite. Je vous laisse appréciez... Suggestion de musique pendant votre lecture: -The Midnight the rearview miror -Strange, Celeste -The Winner is, DeVotchKa ...