𝗽𝗮𝗶𝘅 𝗺𝗲́𝗿𝗶𝘁𝗲́𝗲

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Il la détaillait tendrement, chaque fois que la route était en ligne droite

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Il la détaillait tendrement, chaque fois que la route était en ligne droite.

Elle s'était assoupie, après avoir conduit pendant des heures. Alors, elle s'était endormie sur le siège passager, une fois que le blond avait pris la suite.

Il ne dormait pas ; il se nourrissait du sommeil de la jeune femme à ses côtés, en la baignant de baisers imaginaires.

Les épreuves avaient été trop nombreuses, si bien que le jeune homme avait atteint la limite de l'auto-destruction. Alors, celle qui l'aimait avait proposé de le sauver et il l'avait accepté, car c'était elle.

Des mille-deux-cent-soixante-dix-neuf kilomètres séparant leur point de départ de l'arrivée tant attendue, ils en étaient au mille-deux-cent-soixante-et-onzième. Deux-cent-treize effectués sous la pluie, vingt roulés dans les champs de fleurs de Furano et la moitié passés sous les rayons de la Lune.

Inui tapota le volant, et prit le virage serré, soulevant légèrement les pneus au passage du véhicule sur une racine.

Les bagages se baladaient à l'arrière. Enfin, si on pouvait appeler ça des bagages ; deux, trois malles de taille moyenne se disputaient la place avec des vêtements en pagaille et la roue de secours.

Le pollen volait comme des lucioles de jour. Pour la première fois depuis longtemps, Seishu ressentait un bonheur complet, sans avoir l'impression qu'une place ne saurait jamais être comblée dans son coeur. Jamais les morts ne s'étaient tant apaisés dans sa tête ; il en était presque désolé.

Plus les roues de la voiture avançaient, plus l'air forestier lui purifiait les poumons.

Remarquant cette embouchure de route familière, il comprit que la fin du périple était proche. Délicatement, il approcha sa main gauche du visage ensommeillé de sa belle compagne, hésitant presque quant au droit la toucher puis, après quelques hésitations amoureuses, lui effleura la joue, en suivant le relie bombé de sa chair.

Le jeune homme remonta lentement le long de sa tempe et lui remit, avec un geste de la plus grande des tendresses, une mèche châtaine frivole, qui volait au gré de ses respirations, juste derrière son oreille rougie.

Troublée dans son sommeil par cet acte animé d'un amour troublant, la jeune femme émergea difficilement, bredouillant quelques soupirs reposés.

— Tu te réveilles ?, lui demanda-t-il avec un sourire, On est bientôt arrivé.

Se frottant les yeux, encore collés par la fatigue, elle bailla librement, laissant un long sourire de bien-être lui fendre la bouche. Ayant l'assoupissement difficile à briser, elle était satisfaite par chacun des réveils d'Inui, car ils étaient dotés d'une force douce qui vous irradie le corps en un battement de cils. Il était le seul à avoir le pouvoir de la sortir de ses songes aussi facilement.

Maintenant qu'elle était réveillée, le blond freina légèrement et passa la deuxième, pour mieux profiter de l'air vivifiant du bois.

Le couple s'immisçait dans la nature, passant entre les arbres, les troncs et les champignons, traçant eux-même la route qu'il empruntait.

Le vent les guidaient vers l'horizon qu'ils demandaient. Ni GPS, ni carte. Ils savaient où ils allaient depuis qu'ils étaient partis de Tokyo, leurs vies bouclées dans les uniques valises qu'ils avaient emportés avec eux.

Le calme ; pas de pollution sonore, pas de motos, pas de mal. Il n'y avait rien à part eux, et leurs regards perpétuels, faisant filer l'amour dans leurs pupilles respectives.

Hokkaido était un lieu propice aux effusions naturelles en été, et un havre de paix l'hiver, où la neige absorbait le moindre bruit.

Le toit brun se voyait au loin, derrière la cime des sapins, d'une couleur si chaleureuse qu'on le confondrait avec un montagne dénudée.

Le chant des oiseaux s'éparpillaient aux alentours, les feuilles se soulevaient doucement sur leur passage, comme des vagues légères poussées par un esprit venteux.

Le dieu de la forêt volait parmi eux, et l'herbe était soufflée sous ses pas. La mousse poussait, et l'ombre mimait la forme des bois, comme un calque mordoré. La jeune femme observait ce spectacle mouvant, la tête passée par la fenêtre, admirative car n'ayant connu que la ville.

Son compagnon la zieutait de temps en temps, content qu'elle puisse profiter d'une telle paix. C'était tout ce qu'elle méritait, après tout.

Suite à quelques minutes de route, délectées dans un silence de brises et d'odes à la nature, ils atteignirent enfin leur objectif.

Une maison belle autrefois, mais brisée par tant d'épreuves. Y avaient vécu des humains, puis après eux des animaux, et ensuite de la végétation, séduite par le calme d'un tel lieu.

Les deux jeunes gens furent eux aussi charmés par cette paisibilité, responsable de leur fuite.

Des lierres grignotaient la façade, laissant quelques fois une chance aux coquelicots et autres fleurs invasives, d'y laisser une trace, aux pieds des petits murets.

L'intérieur était pire, rongé par les termites et rendu fragile par l'humidité répétée.

Mais c'était une de ses destructions, qui faisait venir la paix. Après tant d'années sans présence humaine, les murs de pierre avaient eu le temps de se reposer et le sol de récupérer sa forme initiale, en laissant le parquet revenir à son état naturel.

Néanmoins, le plafond pourrait leur tomber sur la tête qu'ils n'en n'auraient que faire.

Ils étaient debout, l'un contre l'autre, devant la façade fleurie. Elle posa sa tête contre son épaule, puis baissa les yeux, avant de relever lentement la tête. Face à cette agitation intérieure, le blond attrapa tendrement la main de la châtaine, entremêlant leurs doigts entre eux, comme une promesse de ne jamais les quitter.

— Tu penses qu'on y sera enfin heureux ?, lui demanda-t-elle en fixant mélancoliquement les vitres fêlées de l'étage.

— J'en suis sûr, la rassura-t-il en renforçant l'ardeur sa poigne.

— J'en suis sûr, la rassura-t-il en renforçant l'ardeur sa poigne

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âme ruinée | tokyo revengersOù les histoires vivent. Découvrez maintenant