CHAPITRE 4

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Depuis que nous sommes partis, c'est la dixième fois que Skyler se regarde dans le miroir du pare-soleil. En dix minutes, c'est la deuxième fois qu'elle donne du volume à ses cheveux et qu'elle se met du gloss, et c'est la millième fois qu'elle soupire d'un air frustré.

- Qu'est-ce qui se passe, ma pêche ? je demande en prenant sa main.

Sa paume est chaude et rassurante. Voilà encore une chose que je ne m'attendais pas à apprécier avec une femme, se tenir la main. Ça fait des années que ça ne m'était pas arrivé. Par le passé, si les femmes avec qui j'étais me prenaient la main, je les laissais faire quelques secondes pour ne pas les vexer. Toutefois, dès que l'occasion se présentait, je les lâcherais. Avec Skyler, j'ai constamment besoin de la toucher et qu'elle me touche.

- Et s'ils ne m'aiment pas ?

Je m'étouffe en me retenant de rire et elle me fusille du regard.

- Je suis sérieuse ! gronde-t-elle en rougissant. 

- C'est pour ça que c'est si drôle !

Elle râle en essayant en vain, de reprendre sa main.

- Tu ne m'aides pas !

- Ils vont t'adorent, ma pêche. Le monde entier t'adore. 

- Le monde entier ne me connait pas ! Or, je veux que tes parents me connaissent. La vraie moi, pas l'actrice qu'ils ont vue dans leur film préféré. Juste Skyler. 

Je lève sa main pour l'embrasser sans quitter la route des yeux.

- Crois-moi, bébé, ils vont t'adorer, je le sais. Ma mère est sans doute déjà entrain de préparer notre mariage et de choisir le prénom de notre premier enfant. 

Je la regarde en souriant et suis surpris de ne pas la voir rire. Elle est abasourdie. 

- Détends-toi, ma belle. Je plaisante. Enfin, je crois, j'ajoute avec un clin d'oeil.

Elle gonfle ses poumons et soupire en reculant dans le siège, plus détendue. 

- Je n'ai jamais rencontré de beaux-parents. Tu ne me croiras peut-être pas, mais quand j'étais jeune, j'étais trop prise par ma carrière pour sortir avec des mecs. A vingt ans, j'ai eu quelques histoires, mais ce n'était pas sérieux. Mon premier véritable copain était Johan, et il ne m'a jamais présentée à ses parents. 

- Pourquoi ? Vous n'êtes pas restés ensemble pendant un an ?

Elle soupire en regardant les voitures passer. Nate et Rachel nous suivent dans le Range Rover noir qu'ils ont loué pour le week-end. Pour l'instant, on ne semble pas avoir été suivis, du moins, je n'ai rien remarqué, mais je suppose que les paparazzis savent quelle voiture je conduis et une Telsa rouge cerise n'est pas difficile à remarquer;

- Ouais, un an et demi.

Elle n'en dit pas plus er, si je ne veux pas insister et risquer de gâcher la journée, j'ai envie d'en savoir plus sur elle.

- C'était ton premier amour ?

- Ouais, mais j'étais la seule à être amoureuse. Au début, je pensais qu'il m'aimait, à sa façon. Il était aussi préoccupé par sa carrière que moi. Mais quand je regarde en arrière, à présent, je me rends compte que j'étais la seule à faire des compromis. J'ai emménagé avec lui, je le retrouvais sur ses lieux de tournage des que j'avais un moment de libre. Il ne venait presque jamais a moi.

- Ah bon ? Ça semble à sens unique, en effet. 

- Je crois que je me suis accrochée à lui parce qu'il était là quand j'ai perdu mes parents, il y a trois ans. On venait de commencer à sortir ensemble et j'étais anéantie. 

INTERNATIONAL GUY #4 MILANOù les histoires vivent. Découvrez maintenant