22 | missing you

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"cause I can't keep all this weight on my shoulders
[...] and, God, you know that I tried
but I keep on missing you"

Brad, le 5 octobre 2014, à Birmingham

    - Allons rendre visite à Katy, dis-je en passant le seuil du cimetière.

    Pourquoi je l'emmène là ? Sincèrement, je ne sais pas. Elle est venue vers moi et lui montrer cette partie de ma vie m'est apparu comme une évidence.

    Nous marchons toujours main dans la main à travers les allées de ce lieu morbide et je finis par l'apercevoir : la tombe de ma sœur. Je ne suis revenu que peu de fois la voir. Mais à chaque fois, j'ai l'impression de perdre toute mon énergie et je finis toujours par m'écrouler devant elle. Cette fois, j'espère juste garder un minimum de dignité - je n'ai pas nécessairement envie qu'Alex me voit dans un état lamentable.

    « Alors pourquoi tu l'as emmené avec toi ? me susurre ma conscience. Tu te rappelles comment ça s'est fini la dernière fois que tu t'es montré vulnérable devant quelqu'un ? Tu veux revivre ça ? » Alex n'est pas pareil, elle est différente. J'en suis persuadé. « Elles sont toutes pareilles, Simpson. Tu ne peux pas te permettre de lui faire confiance. » Je fais taire la voix d'un rapide mouvement de tête et me reconnecte à la réalité : Alex, moi, ma main dans la sienne, dans un cimetière et la tombe de Katy quelques mètres devant nous.

    Reprends toi, Simpson. Ce n'est pas le moment de divaguer.

    Nous sommes maintenant assez proches pour voir le nom inscrit sur la plaque ainsi que les deux dates en dessous. Katy Simpson. 5 juillet 2000. 13 septembre 2012.

    Ne tenant plus debout, je m'assois d'une manière qui se veut gracieuse par terre. Alex me rejoint en regardant la photo se trouvant sur la plaque. Le silence autour de nous commence à devenir pesant et je me dis que je lui dois quelques explications.

    - Elle avait douze ans, je commence après avoir pris une grande inspiration. Douze ans. Comme je te l'ai dit la nuit où tu m'as rejoint dehors, elle te ressemblait énormément. Elle avait de longs cheveux blonds et personne ne comprenait d'où ils tenaient leur couleur : ma mère et mon père ont toujours eu les cheveux bruns comme moi alors c'était un grand mystère, je fais en riant légèrement. Et c'était la même histoire pour ses yeux : d'un vert profond. Elle les tenait de nos grands-parents, mais je ne les ai jamais connus alors je n'ai pas pu le voir de mes yeux.

    Je fais une pause pour lui laisser le temps d'assimiler toutes ces informations. Enfin, c'est surtout parce que j'ai peur de raconter la suite - c'est bien la première fois que je relate avec autant de précisions ce qu'il s'est passé à quelqu'un.

    Alex prend ma main dans la sienne et me regarde patiemment, attendant la suite de mon récit.

    - J'avais l'habitude de venir la chercher tous les jeudis soirs après ses cours pour lui éviter de devoir marcher seule jusqu'à la maison. Mais le jeudi 13 septembre 2012, j'ai dû rester avec les gars plus longtemps que prévu. Je n'ai pas pu la prévenir et elle a dû se dire que je l'avais oublié. Alors elle a commencé à marcher vers notre maison, dis-je en reprenant mon souffle et en sentant la fin de l'histoire approcher. Elle marchait, était en train de traverser la route, lorsqu'une voiture a débarqué de nulle part à pleine vitesse. Ce connard de conducteur avait bu et n'a pas eu le temps de freiner. Il lui a foncé dessus. Elle est morte sur le coup, finis-je en ravalant des sanglots. Tout est de ma faute Alex, c'est moi qui l'ai tué.

    Je la regarde, les larmes aux yeux, et son air compatissant me fait comprendre que je peux m'effondrer dans ses bras. Alors c'est ce que je fais. « On a dit qu'on restait digne, Simpson, voyons ! » Laisse moi tranquille ! hurlé-je à la voix dans ma tête.

    - Non, Brad, tu n'y es pour rien, commence-t-elle en me serrant davantage contre elle. Tu ne pouvais pas savoir qu'un fou croiserait sa route ce jour-là. Il ne faut pas que tu t'en veuilles, d'accord ? Je ne la connais pas mais je ne pense pas qu'elle aurait voulu te voir porter toute cette responsabilité. Ce n'est pas de ta faute, ok ?

    Nous restons là, assis par terre, pendant une dizaine de minutes. Je me surprends alors à lui parler d'elle. Les souvenirs que j'ai avec elle, ses passions, nos disputes - tout me revient. J'aurais voulu qu'elle connaisse Alex. Elles se seraient si bien entendues et je suis prêt à parier qu'elles seraient devenues les meilleures amies du monde. Cette simple pensée me fait sourire malgré tout.

    Une heure passe et je suis toujours blotti dans ses bras. C'est à ce moment-là que je me dis que j'ai une chance incroyable de l'avoir dans ma vie, qu'elle est importante pour moi et que pour rien au monde je ne prendrais le risque de la perdre.

    Alors oui, on n'est pas ensemble et oui elle peut partir à tout moment. Mais je veux la garder le plus longtemps possible près de moi. Est-ce égoïste ? Sûrement. L'emprise qu'elle a sur moi m'effraie et me fait terriblement peur, mais jamais je ne voudrais échanger ma place avec qui que ce soit.

    Elle sera peut-être bien celle qui réparera mon cœur meurtri finalement.

    Je regarde une dernière fois la tombe de ma sœur et me dit qu'il est temps d'y aller. Je me libère des bras d'Alex, me relève, la regarde faire de même et la prends brusquement dans mes bras. Le petit cri qu'elle lâche m'indique qu'elle ne s'y attendait pas.

    - Merci, lui dis-je en la serrant contre moi. Merci, princesse.

    Je la sens sourire à l'utilisation de ce surnom et me note mentalement de l'employer plus souvent, rien que pour la voir sourire.

    Nous repartons et arrivons à la salle juste à temps pour les réglages sons du concert de ce soir. Retour à la réalité, Simpson.

    Je ne croise Alex que quelques fois avant le début du concert - elle doit sûrement être occupée avec Dean pour les photos de ce soir. Je commence à croire qu'elle a oublié notre traditionnel câlin pré-concert.

    Déçu, je m'apprête à monter sur scène quand je la vois débarquer de nulle part, son appareil photo à la main.

    - Je suis un tantinet en retard, s'excuse-t-elle en souriant.

    Je m'approche d'elle, la prends dans mes bras et lui murmure à l'oreille :

    - Il n'est jamais trop tard pour un câlin, mademoiselle McVey.

    - On y va les gars ! crie Connor en me tirant en arrière.

    Je la vois repartir en riant et me dirige à mon tour vers la scène. Le devoir m'appelle !

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hello!!

un chapitre bien triste en cette froide nuit de novembre, bien qu'il soit ponctué d'espoir :')
j'espère que ce chapitre vous a plu :))
passez une agréable journée <3

----- bradwildheart 💫

Pictures of Us (fanfiction The Vamps ; terminée)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant