27 | time is not on our side

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"all I wanna do
is lie next to you
lie next to you and just breath
but time is not on our side"

Alex, le 6 octobre 2014, Birmingham

    Je me réveille avec un abominable mal de tête – et non avec l'abominable homme des neiges.

    Je roule sur le côté pour regarder l'heure sur mon téléphone lorsque je me rends compte qu'il n'est pas là. J'ai dû le laisser tomber dehors cette nuit. Cette nuit ? Et tous les événements de la veille me reviennent d'un coup. Les ricanements, les bouteilles cassées, Brad dehors, les verres d'eau que je lui ai fait boire, les cris de mon frère, le départ de Brad, ma fuite pour le suivre et... les mots qu'il m'a dit. Gravés à jamais dans mon cœur pour mon plus grand malheur. « Jamais je n'aimerai quelqu'un comme toi » « T'es qu'une putain d'égoïste »

    Je décide tout de même de me faire violence et descends de ma couchette. Il est rentré ? susurre la petite voix dans ma tête. Qu'est-ce que tu vas faire si tu le croises dans le salon ?

    C'est une vague de soulagement – mêlée à de l'inquiétude – qui m'envahit lorsque je découvre qu'il n'est pas là. Seuls Tris, Conn' et mon frère sont présents autour de la table. Ils lèvent tous des yeux inquiets dans ma direction.

    - Ça va, dis-je pour répondre à leur question muette. Ça va aller.

    Je m'installe à la table de la cuisine mais comprends rapidement que je suis incapable d'avaler quoi que ce soit.

    - Il est où ? je leur demande directement.

    Ils se consultent du regard, se demandant sûrement s'il faut ou non me donner cette information.

    - Il est sain et sauf, se lance James en soupirant. Mais ne t'inquiètes pas. Comme tu as pu le constater, il n'est pas là. Il est allé se promener en ville, précise mon frère.

    Il est sain et sauf. C'est tout ce qui compte. Je n'ai rarement été autant soulagée de toute ma vie. Il m'a peut-être dit des atrocités, mais ça ne change rien à l'attachement que j'ai pour lui.

    - Et, je commence, hésitante. Il se rappelle de ce qu'il s'est passé ou il avait trop bu ?

    Mon frère soupire avant de répondre :

    - Il se souvient de tout, dit-il calmement, comme s'il avait peur de briser une poupée de porcelaine, comme s'il avait peur que je ne me fissure.

    Je baisse les yeux à cette réponse. Cela aurait été plus simple pour tout le monde – pour moi – qu'il ait tout oublié. Le fait qu'il se souvienne de cette nuit veut dire que ce n'était pas l'alcool qui a parlé pour lui. C'est bien lui qui a prononcé ces mots. « Tout ce qui t'importe c'est ta vie » murmure sa voix dure et froide dans mon esprit. « Jamais je n'aimerai quelqu'un comme toi ». Je trésaille et chasse immédiatement ce souvenir. Je ne veux pas y penser pour l'instant.

    Je me lève, sous le regard inquiet de mes amis, mais décide que ça va aller, parce que de toutes façons ça finit toujours par aller bien.

    Nous sommes toujours à Birmingham et je n'ai pas encore eu l'occasion de visiter la ville. J'envoie un message à Cassie qui me répond quasi immédiatement qu'elle arrive. Je me prépare rapidement et sors l'attendre dehors, en disant une dernière fois aux gars que ça va aller.

    Le centre ville n'est pas proche de l'endroit où nos bus sont garés, mais nous décidons tout de même de nous y rendre à pieds.

    - Ça va ? me demande Cassie pour la troisième fois depuis que je lui ai raconté ma nuit catastrophique.

    - Oui, ça va aller, je lui réponds avec un sourire peu convainquant.

    - Je sais ce qu'il te faut pour te remonter le moral ! s'écrie-t-elle. Du shopping !

    Et je me laisse entraîner toute la journée dans les magasins. Je la laisse même me convaincre de passer chez le coiffeur, si bien que je finis cette journée avec vingt centimètres de cheveux en moins.

    Le soir, quand je rentre au bus, j'ai peur de croiser Brad. Je suis soulagée quand Tris m'apprend qu'il dort chez ses parents ce soir - il est originaire de Birmingham, alors sa famille la plus proche vit ici.

    Je dors d'un sommeil agité, sans aucune tranquillité, mais réussis quand même à me reposer. « Tout ce qui t'importe c'est ta vie » Et s'il avait raison ? J'ai toujours pensé faire passer les autres avant moi, mais peut-être que je suis égoïste après tout, et que j'essaie désespérément de me convaincre du contraire...

    Le lendemain, en milieu d'après midi, nous devons rouler jusqu'à Brighton. Brad est revenu juste avant notre départ. Je l'ai entendu parler avec Tris depuis la porte ouverte du bus.

    - Elle ne va pas bien, commence Tris en chuchotant. Donc s'il te plaît, par pitié, pour une fois, vas-y doucement. Laisse-lui du temps.

    - Ne t'inquiètes pas, lui répond-il sur le même ton. J'attendrai le temps qu'il faudra.

    Un court silence s'en suit.

    - Elle va si mal que ça ? reprend-il doucement.

    L'inquiétude qui transperce sa voix me bouleverse - je ne pensais pas qu'entendre une simple voix pourrait autant m'ébranler.

    Je pars avant d'entendre la réponse de Tris et me réfugie dans ma couchette. Dans la minute qui suit, j'entends deux personnes monter dans le bus, mais je suis incapable de l'affronter pour l'instant. Il me faut du temps. Pour l'instant c'est tout ce que je veux, du temps.

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hello!!

mais le temps suffira-t-il à refermer ses blessures ? le temps est-il réellement le seul remède ?

j'espère que ce chapitre vous a plu :))

passez une agréable journée <3

----- bradwildheart 💫

Pictures of Us (fanfiction The Vamps ; terminée)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant