Pictures of Us (fanfiction The Vamps ; terminée)

32 | on your mind

"if I could only change the moment
would you let me fix what's broken ?"

Brad, le 15 octobre 2014, Birmingham

    Je reste paralysé quelques instants avant de croiser le regard d'Alex. Je n'aurais jamais pensé qu'elle puisse me regarder de cette façon un jour. Quand je pense qu'elle vient tout juste de me pardonner les horreurs que je lui ai crié cette nuit-là.

    Et merde.

    Je ne peux supporter son regard une seconde de plus et me précipite dans le jardin non sans avoir entendu ma sœur m'appeler en criant. J'ignore délibérément l'agitement que je laisse derrière moi et m'enfonce un peu plus profondément dans la forêt se trouvant au fond du jardin. Je m'effondre par terre en me disant que Cecilia est la personne la plus horrible et sans scrupule de cette planète. Elle sait très bien quelles seront les conséquences de son mensonge et ça me tue rien que d'y penser.

    Au bout d'une dizaine de minutes, des pas approchent. Mon père se tient devant moi. Il s'assoit sur le tronc d'arbre couché près de moi et me pose une seule et unique question :

    - C'est vrai ce qu'elle a dit ?

    Je tourne vers lui un regard ahuri.

    - Non, bien sûr que non papa ! je réponds précipitamment. Je te jure que je n'ai rien fait ! Cette fille ment ! Dis-moi que tu me crois, par pitié !

    - Doucement, calme toi fiston, dit-il calmement en posant une main sur mon épaule. Bien sûr que je te crois, mais tu comprends bien que j'étais obligé de te poser la question.

    Un silence s'installe et mes larmes menacent de couler.

    Ça n'ira jamais. Je ne serai jamais tranquille. Je le mérite, pour toutes les fois où j'ai fait n'importe quoi. Si ma vie se résume à ça – un enchaînement de problèmes sur problèmes - il est hors de question que j'entraîne Alex dans ma chute. Hors de question. Soit tu fais en sorte de ne plus t'entraîner dans des plans foireux, ou alors tu sors de sa vie, me susurre d'un ton catégorique ma conscience. Et je suis d'accord avec elle.

    - Elles sont toutes à l'intérieur, m'informe mon père. Ta mère nettoie frénétiquement la cuisine pour s'assurer qu'il ne reste aucun morceau de verre au sol, ta sœur tourne en rond dans le salon telle une lionne en cage et Alex n'a pas dit un mot depuis que tu es parti.

    Aussi étrange que cela puisse paraître, c'est l'attitude de cette dernière qui m'effraie le plus. Elle doit amèrement regretter d'avoir accepté de se mettre avec moi il y a quelques jours. Je m'en veux de leur faire endurer tout ça, toutes trois ne méritent pas d'être mal à cause de moi.

    Je me lève, bien déterminé à affronter ma mère, la lionne et le mutisme d'Alex. Je vais tout leur expliquer - bien qu'il n'y ait, en réalité, rien à expliquer - et voir si je perds l'une d'entre elles ce soir.

    Mon père me suit jusqu'à la maison.

    A peine le seuil de la porte-fenêtre passée, je suis assaillis par les cris de ma sœur :

    - Mon dieu, dites moi que c'est faux ! Il va falloir qu'il se décide à arrêter ses conneries un jour ! Un viol ? Et puis quoi encore ?! Maman, il faut faire quelque chose ! La prochaine étape c'est le meurtre, et qui sait qui sera sa victime... (Elle marque un temps d'arrêt en m'apercevant.) Mais où étais tu passé ?!

    Elle fonce vers moi et je n'arrive pas à déterminer si elle veut me castrer ou m'étrangler, mais mon père l'arrête avant qu'elle ne puisse faire quoi que ce soit.