Chapitre 1 : Kisha

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« Vrrr. Mon téléphone a vibré, j'ai reçu un message. J'ai regardé de qui il s'agissait. Il venait d'un numéro masqué.

« - Bonjour, comment vas-tu ? »

Je n'ai pas compris de qui cette blague pouvait venir. J'ai demandé à mes amis ; personne n'a répondu. J'ai tout de même osé répondre à cet inconnu :

« - Bonjour, qui êtes-vous ?

- On m'appelle Kisha. Tu es Maximilien, n'est-ce pas ?

L'étrange de ma situation m'a d'abord amusé, puis a commencé à m'angoisser, d'autant plus que j'étais seul chez moi.

« - Comment me connaissez-vous ?

Je tremblais. Etais-ce l'angoisse ou le froid qui venait de tomber sur ma chambre ? Je me suis levé, et me suis fait une tasse de chocolat chaud.

« - Viens à 18h, à l'hôtel Diz. »

Il était 17h30. Pour aller à l'hôtel, je ne mettrais qu'une poignée de secondes : il s'agissait d'un hôtel situé en face de mon immeuble. Serait-ce calculé ? Non, non... Impossible. De toute façon, je n'irai pas : je ne connais pas cette personne.

L'heure de rendez-vous approchait de plus en plus. Et mes amis qui ne répondaient pas ! Finalement, j'ai enfilé mes chaussures, mis mon sac sur mon dos et ai quitté mon appartement, où nous vivions mes parents, mes sœurs et moi. De toute façon, je n'avais rien d'autre à faire de cette soirée, pluvieuse qui plus est.

La pluie n'avait pas découragé les citadins à faire du shopping, car malgré tout, une fois en bas de l'immeuble, j'ai croisé des jeunes, les bras pleins de sacs aux couleurs diverses remplis de marchandises. Il était 18h à ma montre.

« - Y es-tu ?

- Oui mais vous non. »

J'avais le courage et l'assurance d'affirmer cela : j'étais seul dans le hall. Il n'y avait même pas de personne à l'accueil.

« - JE PENSE LIBELLULE »

Euh...je n'ai pas compris. Le correcteur automatique devait y être pour quelque chose. J'ai allumé mon téléphone et ai tapé « libellule » sur internet. (Ce mec me prend toute ma 4g en plus !) « Quelles sont les particularités de la libellule ? » Oui, cet article devrait faire l'affaire. Je l'ai ouvert. La page qui s'est ouverte n'était qu'une image avec des lettres écrites blanc sur noir :

« LES LIBELLULES ANTICIPENT LES MOUVEMENTS DE LEURS PROIES »

Un bruit suraigu et assourdissant a soudain jailli de mon téléphone. Même après avoir fermé l'onglet, le bruit persistait. J'ai dû éteindre mon téléphone pour soulager mes tympans. J'ai levé la tête, et me suis aperçu que la porte donnant sur la rue était close. Je n'en avais rien vu.

Je me suis levé : il était 18h10, je n'avais plus rien à faire ici. Mon ravisseur n'était donc pas venu, tant pis. Si mes parents me voyaient  ici j'allais me faire étriper. Et mon téléphone qui n'était plus en état de marche ! J'espère que ça ira mieux.

Mais au moment de pousser la porte, je me suis rendu compte qu'elle ne bougeait pas d'un centimètre. J'étais enfermé ! J'ai donné de grands coups dans cette dernière, même si je savais très bien que c'était inutile.

Soudain j'ai entendu un bruissement derrière moi. Y a-t-il quelqu'un ? Serais-je sauvé ? Je me suis retourné vivement, mais rien n'a bougé.

Dans un fracas, quelque chose de très dur m'a heurté la nuque. Je me suis évanoui.

Pense LibelluleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant