Pense Libellule

Chapitre 5 : Akiti

Elle était vide et blanche. Froide, angoissante...J'avais envie de m'en aller en courant, c'est d'ailleurs ce que j'ai fait pour aller aux sanitaires. Je vois un sens à tout dans cette villa (enfin presque tout), mais pas là. Me dire que pour aller aux sanitaires je devrais passer par là aller-retour a été une vraie souffrance.

Les sanitaires n'avaient rien d'incroyable. Ils étaient un peu comme ceux d'un camping, mais en clos et les toilettes et la douche étaient regroupées.

J'ai passé le plus vite possible le hall, et encore plus vite le sas. Le gamin y était encore. J'ai donc profité du retour pour passer un peu de temps dans la réserve. Cette pièce est décidément magique. Elle a l'ambiance d'une bibliothèque d'antan. Non : d'une ancienne papeterie.

En soulevant quelques feuilles de papier, j'ai trouvé...un superbe carnet. Sur ce dernier était écrit le mot « Akiti ». Etais-ce un nom ? Un mot en langue étrangère ? Je dirais un nom, mais le doute demeure... Je l'ai ouvert. Il avait de belles pages vierges et jaunies. J'ai donc décidé de le prendre. Par la suite, j'ai trouvé un stylo plume, que je qualifierais d'unique : il était en cuivre teinté, entouré de deux bandes de couleurs (une bordeaux et une bleue ciel). Magnifique ! Ma dernière trouvaille fût un sac en cuir, lui aussi vintage, où j'ai fourré mes nouvelles affaires (plus belles que mes anciennes).

« - On mange !

Comment ça « on mange » ? Tout à l'heure il n'y avait aucune trace de nourriture !

- J'arrive !

- Moi aussi ! a répondu le morveux à son tour.

J'avais oublié qu'il était là, lui. J'ai accouru dans la salle à manger. Devant chaque chaise était disposées des boîtes rondes et basses. A côté étaient disposées des baguettes.

- Mais...d'où ça sort, ça ?

- Personne ne sait.

- ... ?

- En fait personne n'était là. Yosh et moi, quand on est revenus il y avait ces nouilles aux crevettes, m'a expliqué Allyney.

- Miam des pads thaïs !

- Ah salut Thomas.

Ce petit morveux s'appelle Thomas !? Ça ne lui va pas du tout... Elle a froncé les sourcils.

- Tu étais encore dans le sas ?

- Oui, c'est l'endroit où le mur rebondit le mieux pour jouer à la balle sans déranger personne.

- PRESQUE personne. J'étais là, moi !

- Ah vous avez déjà fait connaissance, du coup.

- Euh on peut dire ça.

- On mange ?" s'est impatienté une jeune fille au bout de la table.

Je ne la connaissais pas mais je ne l'aimais déjà pas, elle ressemblait fortement à Thomas. Elle était habillée simplement : jean et t-shirt.

On s'est alors tout jetés sur la nourriture. Maintenant que j'y pense, si ce pad thaï était empoisonné ce soir, nous serions tous morts. Ce plat était une bonne nouvelle pour tous, qui avions super faim (en plus il était délicieux).

Après le repas (qui a été très complexe pour moi, qui n'avait pas la science infuse pour tenir les baguettes), j'ai bien cru que mon ventre allait exploser. Je suis allée me reposer dans ma chambre la n°9.