Le réveil a été assez brutal. L'eau froide réveille à tous les coups, j'en suis la preuve. J'avais l'impression que ma tête pesait une tonne, et mon cou me faisait atrocement mal. J'avais un torticolis et une migraine comme je n'en avais jamais eu.
« - Oh ma tête...
- Toi aussi ils t'ont assommé ?
- Je...je sais plus bien. »
En ouvrant les yeux, j'ai vu quelques formes floues ressemblant à des visages. Au moins, je ne suis pas seul.
Ma vue s'est éclaircie petit à petit. Ils étaient neuf à me dévisager. J'ai eu un mouvement de recul, avant de leur demander :
« - Qui êtes-vous ? »
Ils se sont tous regardés entre eux, un à un. Un garçon, grand, blond, au sourire rayonnant éclairant son beau et doux visage s'est avancé. Ses taches de rousseur lui donnent un air enfantin, mais sa voix m'a ravisé : elle est belle et grave.
« - Salut ! Moi c'est Yosh, j'ai dix-sept ans. Je viens de New York, où j'étudiais dans un lycée français. Tu vois, t'es le dernier réveillé.
Il s'est reculé pour laisser place à deux jeunes filles brunes se ressemblant beaucoup. Elles avaient toutes les deux un sac en bandoulière en jean, des bottines bleu canard, un short et une coupe en carré pour encadrer leurs yeux marrons pleins d'assurance, ainsi que leur teint mi- bronzé.
« - Bonjour, commença celle de droite.
- Nous sommes Anne et Ana Miller. Nous avons dix ans.
- Nous venons du 16ème arrondissement, à Paris.
- Nous vivions chez nos parents, jusqu'à se retrouver ici...
Elles se sont mises à fixer le sol. Je suis déjà très chamboulé à dix-sept ans, alors imaginez à dix ans... Je crois qu'on ne le peut pas sans le vivre. Elles sont tout de même très courageuses et très fortes pour ne pas pleurer (moi je pleurerais toutes les larmes de mon corps, à leur place).
Une jeune adulte s'est avancée. Ses cheveux noirs avaient les pointes teintes en bleu pastel. Ses jambes étaient couvertes d'un large jean noir déchiré, couvrant à moitié ses Nikes noires. Un T-shirt ACDC très large rentré dans le jean, elle était très dark (je dois avouer que j'aime ça). Je me suis senti transpercé par son regard si profond...C'était comme si elle lisait en moi.
« -Yo.
- Euh...Yo ?
- Je m'appelle Allyney. J'ai dix-sept ans, je viens de Lille.
BOUM
Elle s'est soudain arrêtée net dans son élan pour se retourner et accourir auprès d'une jeune fille plus pâle que nature. Elle venait de s'écrouler dans le fauteuil situé derrière elle.
Elle s'était évanouie. Tout le monde s'est précipité vers elle, bien qu'ils ne soient pas loin du tout. Ils lui ont fait tourner la tête sur le côté gauche pour qu'elle ne s'étouffe pas.
« - Je l'emmène dans sa chambre !
- Je...je t'accompagne ! »
Ne me demandez pas pourquoi j'ai fait cela, il s'agit d'une pure impulsion. Je me suis saisi des jambes et Allyney des bras de cette pauvre fille. Son séjour commençait bien ! Allyney était très belle, et elle faisait beaucoup plus mûre que son âge (d'ailleurs on a le même, on pourrait peut-être bien s'entendre ?). Je lui aurais donné la vingtaine.
J'avoue ne pas avoir fait attention à la salle dans laquelle je me trouvais lors de mon réveil. J'étais tout simplement dehors. Au bord d'une splendide piscine.
Pour rentrer dans le grand bâtiment blanc qui nous entourait où qu'on soit, nous sommes passés par une porte affreusement étroite. Mais après cela nous sommes directement arrivés dans un long couloir au sol couvert de moquette bordeaux. Les lustres étaient richement ornés, et les portes en bois vernis. Tout était comme une villa ! Il y avait dix chambres (parfait nous sommes dix). Elle s'est arrêtée devant la n°10.
« - Pourquoi reste-t-on ici ? Dans cette villa ? Enfin je veux dire...On ne se connait pas et puis, c'est pas chez nous !
- On est obligés de rester.
- Ah bon ?
Elle a soupiré.
- Comment tu t'appelles ?
- Max.
- Eh bien, Max, sache que pendant que tu étais encore évanoui, on a fait des recherches. Tout le monde sentait le coup foireux, on voulait tous partir. Alors, on est allés explorer un peu partout, mais rien à faire : on est tous enfermés, car il n'y a absolument rien qui donne sur l'extérieur.
- La piscine donne sur le ciel, pourtant.
- Non, c'est un écran. Et les bruits de nature, il n'y en a pas. C'est aussi une preuve. »
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Pense Libellule
Misterio / Suspenso~ Un soir, Max reçoit un message très étrange. Il provient d'un numéro masqué, d'un inconnu qui semble parfaitement le connaître... ~ Commissaire May sera chargée d'enquêter sur la mystérieuse disparition de multiples adolescents. Seul obstacle : c'...