Chapitre 8 : le retour de la libellule

5 3 0
                                    

Il fait encore nuit mais nous sommes largement au-delà de minuit. Allyney a demandé qui pourrait l'accompagner pour détacher Ana.

En effet, un fois la question posée, cette nécessité m'a parue évidente. Le tueur ou la tueuse ne pouvait pas être seul/e lors de son crime : il a bien fallu hisser Ana là-haut. Je me suis proposé pour la détacher.

Je sais que suis assez sensible, et que de m'approcher encore plus d'Ana pourrait me traumatiser, mais je voulais le faire pour elle. Mon subconscient devait aussi se dire que, à sa place, je n'aurais pas apprécié que mon corps reste ainsi.

Donc Allyney et moi sommes allés dans la réserve chercher l'échelle, avant de la mettre debout pour accéder au lampadaire.

Je tremblais comme une feuille, et je n'ai presque rien fait. En même temps, Allyney se débrouillait très bien toute seule, jusqu'au moment où nous avons dû descendre Ana.

Et c'est là que nous l'avons vu. Ce morceau de papier. Il était blanc, et les bords montraient qu'il avait été arraché, déchiré d'une page. Il est tombé de la poche d'Ana, et Key qui était en bas pour nous tenir l'échelle l'a rattrapé, ouvert, puis lu.

« - LA LIBELLULE TUE POUR VIVRE, COMME VOUS... »

J'ai dégluti avec difficulté. Encore cette libellule...serait-ce le surnom du criminel ? Ou du groupe de criminels ?

Peu importe, à présent je les appellerais ainsi. De toute façon, je vais bien devoir le/a/es nommer.

Ce message est très angoissant, et très fort en sens. Le « comme vous », veut-il dire que nous devons tuer ? Que nous devrons tuer ? Ou que nous devrions tuer ? Est-ce un jeu où la règle est « meurt ou fais mourir » ? Ça y ressemble beaucoup...

Une fois Ana descendue, Allyney a pris le papier, et l'a posé sur la table du salon.

« - Comme ça, tout le monde le verra en temps voulu, affirma-t-elle.

- Oui je pense qu'on devrait aller se coucher, on est tous crevés.

- C'est vrai mais je n'ai plus sommeil.

- Moi non plus.

- Bon, comme vous voulez. Moi je vais dormir. A... dans quelques heures !

Et c'est ainsi qu'Allyney et moi nous sommes retrouvés tous les deux.

- On va mettre les pieds dans l'eau ?

- Okay, juste deux secondes, je reviens. »

Pendant qu'elle s'en allait vers la piscine, je suis allé dans la cuisine. Évidemment, rien pour faire des cocktails. Je suis assez déçu, car je comptais en partie là-dessus pour l'impressionner. Tant pis, je vais lui amener un verre d'eau.

Elle plongeait son beau regard dans l'eau chlorée quand je suis arrivé et lui ai tendu le verre.

« - Tiens.

- Merci.

Elle a bu son verre cul sec.

- Tu sais, je voulais te faire un cocktail, mais il n'y a rien de comestible dans la cuisine, m'excusais-je.

- Mais t'inquiète pas.

Elle s'est rapprochée de moi, avant de me demander :

- Ça te dis un bain nocturne ?

- Toi d'abord !

J'ai mis ma main dans son dos, et je l'ai poussée dans l'eau. Elle a fait un plat monumental, et pendant que j'étais plié de rire elle a saisi mes jambes et m'a entraîné dans l'eau froide. Je n'avais jamais fait de plat, à présent je peux affirmer que c'est douloureux. Je riais, mais mon sourire s'est soudain évanoui.

- Quoi ?

- Anne...

Elle a cessé à son tour de sourire. Nous sommes tous deux sortis de cette piscine, nos habits collaient à notre peau. Nous grelottions tous les deux.

- Viens, j'ai des serviettes dans ma chambre.

Nous avons traversé le couloir pour se rendre à la chambre n°7 sans échanger un seul mot. Nous étions tous les deux épuisés.

Et quand nous sommes arrivés dans sa chambre, nous nous sommes écroulés sur son grand lit blanc, placé en son centre. Nos chambres à tous sont semblables.

Ça faisait du bien de se détendre, surtout aux côtés d'Allyney. Alors, je me suis d'autant plus détendu, jusqu'à me téléporter au pays des rêves.

Vous avez atteint le dernier des chapitres publiés.

⏰ Dernière mise à jour : Sep 07, 2021 ⏰

Ajoutez cette histoire à votre Bibliothèque pour être informé des nouveaux chapitres !

Pense LibelluleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant