Episode 1: Le calme avant la tempête.

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Quelle magnifique journée, ensoleillée accompagnée d'une légère brise de vent, une journée idéale pour faire du vélo au parc, pour pique-niquer avec son chéri, pour boire un milkshake entre amies ou bien balader son chien. Moi, je n'ai ni vélo, ni chéri, ni amies et, mon chien, Lulu, est l'animal le plus paresseux que je connaisse. Non, moi j'ai une petite sœur de 1 an, Rosita, allias Roro, qui pleure et qui remplie sa couche à la vitesse de la lumière, un père quelques fois absent a cause du boulot et un appartement aussi petit que les toilettes des employés du château de Versailles, oui j'exagère peut-être. Ma mère s'est tirée quand j'avais 5 ans, elle est allée vivre je ne sais où en m'envoyant des cartes postales à la con heureusement que je n'en reçois plus depuis notre arrivée ici, qui finissent toujours à la poubelle de l'une de nos cuisines ou dans la benne à ordure de mon lycée merdique, papa me comparait plusieurs fois à elle, en me disant qu'on avait les mêmes yeux. Mon père, Jell que j'adore, s'est remarié avec une femme, la mère de Rosita, Margot, malheureusement elle est morte il y'a un an, en lui donnant naissance. Depuis, il est entré en dépression et, sans l'aide du docteur Xavier Morant, il sera sûrement encore couché dans le canapé à regarder des films d'amour et à boire du ice tea.

Aujourd'hui, c'est la veille de Pâques. Comme les autres années, nous fêterons Pâques ensemble, à s'empiffrer de chocolat devant une série pour ado. Je déteste vraiment la mauvaise habitude qu'a mon père de nous faire changer de lieu d'habitation en quittant des villas pour des 9 mètres carrés. Selon lui, il cherche un endroit magnifique, magique, l'endroit où il se sentira à l'aise et, évidemment je me retrouve à ne même plus déballer mes cartons de déménagement. Il a la sale manie d'adorer la perfection. Tout doit être rangé à sa place par ordre de couleur, de taille ou de je ne sais quel autre critère de rangement à la con. Je suis en congés de Pâques et les cours reprendront dans un peu plus d'une semaine.

Roro pénètre alors dans ma chambre alors que je regardait ce beau ciel bleu viré au gris « le calme avant la tempête » et, me sort littéralement de mes pensées en arrachant violemment mes écouteurs des oreilles et en faisant tomber mon MP4, mon bloc notes et mes stylos au passage. Je sursaute puis là foudroie du regard alors qu'elle tient encore mes écouteurs dans ses petites mains et contemple son œuvre la mine décomposée, s'attendant à être gronder par ma dite personne. Je remarque alors le biberon qu'elle tient dans son autre main, et comprend aussitôt ce qui lui arrive, il est pratiquement 13 heures et, la pauvre chérie n'a toujours rien mangé. Je ramasse mes affaires du sol et les dépose sur ma table de chevet puis, soulève Roro du sol pour l'amener au salon.

On s'installe confortablement dans le matelas douillet bleu marine du salon devant l'un des dessins animés préférés de Roro... des poneys qui parlent...on aura tout vu. Je lui donne son biberon en guettant vivement ses yeux dans l'espoir d'enfin les voir fermés et de pouvoir changer de chaîne une bonne fois pour toute avant que Twilligt la licorne violette ne m'assomme d'ennuis. Elle s'endort enfin et, j'ai a peine pris la télécommande quelques centimètres plus loin que la porte de l'appartement s'ouvre et papa y entre, une tonne de sacs plastique en main, évidemment, maladroit comme il est, il trébuche et fini au sol, en réveillant Roro de sa petite sieste.

- Papa...

Il se redresse difficilement. Il referme là porte derrière lui tandis que moi, je dépose Roro sur le canapé et lui prête main forte. Mon père n'a rien de viril, c'est l'un des papas doux et calme qu'on voit dans les séries Disney Channel, mais, sa colère n'a rien de doux ou de calme, au contraire. Elle est rare et fracassante.

- C'est quoi tout ça?

Je n'avais pas l'habitude de voir mon père aussi excité. Je ne comprenais vraiment pas pourquoi tous ses sacs alors, vu que la réponse se faisait attendre et que mon père me regardait en me signifiant que j'allais devoir le deviner, je plongea ma tête dans l'un des sacs. Chocolat noir, moule à plaquette, beurre, farine. Dans un autre, des moules à cupcakes et des ustensiles de pâtisserie, une tonne de citron et du Morito. Je le regarde alors perdu. Mon père n'a pas l'habitude de faire des choix de façon instinctive car, toute sa vie est rangée comme l'emploi du temps de la reine d'Angleterre. J'arque un sourcil en essayant de lui faire comprendre mon incompréhension, mais, ce dernier, toujours aussi nul pour déchiffrer les sentiments de son adolescente de 16ans, ne comprend évidemment rien. J'articule alors le plus distinctement possible

Trissy MillerOù les histoires vivent. Découvrez maintenant