Episode 6: Toi

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En gros, dans cette ville penchée vers la gauche, il y'a lieu un festival chaque fin d'année pour Noël, pendant laquelle les différentes boulangeries et pâtisseries se regroupent en stand dans le centre ville, pour présenter leur réalisation. Un budget est fixé pour chaque stand et le même nombre de desserts doit être servi. Cette année, le budget est de 25000 Euros, moi qui trouvait ça beaucoup, les autres employés ont eu un air choqué en l'apprenant. Moi personnellement, je m'en fous de tout ça mais, bien sûr je suis obligée d'y participer. Vous vous rappelez du contrat? Bah, il m'oblige à participer à tous les événements auxquels participent mon lieu de travail. Le festival « chocolat blanc », le thème de cette année, est apparemment très attendu et le trophée est convoité car, il est exposé dans la partie restau du cafet. On a finalement reçu des clients plutôt tard, vers midi car, c'est le lendemain de Pâques, et tout le monde est épuisé le lendemain d'une fête. La journée était pas très chargée et, elle m'a permis de décompresser et d'oublier quelques heures ces souvenirs qui ont resurgi à cause du masque de clown de Sophia. La fermeture se fait encore une fois en musique et dans la bonne humeur. Sauf pour moi, je suis « apparemment » de corvée poubelle cette semaine. La. Bonne. Blague...

Je ne sais pas ce qu'ils mettent dans leur bouffe pour que les poubelles soient aussi lourdes mon Dieu. Je suis enfin à la dernière poubelle quand j'entends des bruits dans la ruelle. Un pervers sexuel? Un voyeur? Un agresseur? J'ai même pas d'argent sur moi, mon sac et mon porte monnaie sont  à l'intérieur. Alors que les bruits s'arrêtent, je guette toujours la ruelle sombre à la recherche d'une quelconque silhouette mystique, une fourchette en plastique, que j'ai chopé dans une poubelle, à la main. Je l'arrête comme un poignard en cassant légèrement les poignets, croyez le ou non, je sais, désormais très bien me défendre car, après mon viol, j'ai fait des arts martiaux, mais je doute qu'un bout de plastique puisse m'aider en quoi que ce soit. Des bruits de pas se font entendre et me sortent immédiatement de mes pensées alors, je resserre mes doigts autour de La Fourchette.

- Qui est là? Je suis..., je tourne la tête vers la fourchette et arque un sourcil,...armée. Plus ou moins. J'ai chuchoté cette dernière phrase pour moi même.

Aucun bruit, aucune réponse. Je fais un pas en avant et, je m'effraie en entendant ces quelques mots.

- Ce chat vient... vient de se faire renverser par une voiture,..... il faut l'aider. Dit une faible voix.

La voix est tellement faible que je ne parviens pas à distinguer si c'est celle d'une fille ou d'un garçon.

- Un chat? J'arque un sourcil en essayant de discerner l'inconnu dans la pénombre. J'entends alors un lourd bruit, il vient de s'effondrer au sol. Je précipite ma main libre dans la poche de mon tablier pour y sortir mon portable. Oui, je ne m'en sépare jamais.

J'allume alors la lampe torche et je vois un corps inerte allongé. Je l'inspecte de loin en me posant mille et une question.

- Vous allez bien?

Aucune réponse. Pendant que je progresse lentement vers le haut, je remarque le chat dans les bras de l'individu. Il a des poils jaune, je pense qu'il est roux ou un truc comme ça. Il est couvert d'un liquide rougeâtre qui lui donne un air mal en point. Je continue mon inspection et découvre le visage d'un homme, d'un jeune homme, dans la vingtaine je suppose vu sa barbe et sa moustache. Il est très pâle mais, d'ici je ne parvenais pas à voir grand chose. J'ai avancé d'un pas, puis plisse légèrement les yeux. J'étais totalement paniqué. Cet homme avait le corps affalé sur le sol et le dos contre le mur. Il était couvert de sang sur le visage et, il lui en avait qui sortait de ses narines et sa bouche. Sa tête était inclinée vers la gauche et des gouttes de sang y coulait. Il avait des plaies le long de son visage et des traces violettes. J'ai immédiatement lâché mon téléphone qui s'est écrasé par terre dans un fracas et je me suis avancée en courant vers l'inconnu. J'ai jeter la fourchette plus loin, une fois arrivée à son niveau, avant de m'accroupir près de son corps et de celui du chat. Mon calme, je savais le calmer quand mon père me punissait ou quand mon dirlo me criait dessus mais, devant ça, ça, je ne pouvais tout simplement pas. Alors, les larmes n'ont pas tarder.

Trissy MillerOù les histoires vivent. Découvrez maintenant