Episode 4: Innocences volées, corps brisés.

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Je me dirige alors vers l'arrière boutique pour récupérer un t-shirt saumon, suivie de Jerry dont je sentais le regard sur moi, le regard noir mais, je ne m'en occupais pas, ce n'est qu'un puceau frustrée. J'ouvre la lourde porte et je sursaute en voyant un visage très, trop près de mon visage, peint de façon extraordinaire. Un clown, je m'effraie en criant comme une hystérique et fais un bond de kangourou en arrière en tombant sur Jerry puis en enfonçant mon visage dans le creux de mes deux mains jointes et en les appuyant sur le torse de ce dernier. Il grogna en me balançant de côté comme un gros sac de patate puis en se leva et en tapotant ses vêtements alors que moi, mon corps était paralysé. J'entends alors une voix féminine et inquiète.

-   Oh nan, désolée Triss, ça va?

Je me retourne en reconnaissant la voix de Sophia, les larmes à flot sur mon visage.

Elle prend un air choquée et désolée avant de me serrer très fort dans ses bras.

-   Désolée ma grande, je voulais pas t'effrayer, pardon.

Son étreinte était chaleureuse mais, ne réussis tout de même pas à me calmer. Ne vous méprenez pas, je ne suis pas comme ces chochottes qui ont peur des clowns à cause de Joker ou bien de Ça, non, moi j'en ai peur car j'ai été traumatisé, il y'a 7ans. J'avais 9ans et, c'était le jour de ma fête d'anniversaire. Mon père avait fait venir un clown, exprès car il savait que j'avais toujours rêvé d'en avoir un pour ma fête d'anniversaire. Il était arrivé une demi heure avant le début de la fête. Je l'avais vu et avait directement plongée dans ses bras, il m'avait porté comme une Bébé et m'avait balancé dans tous les sens. Maintenant que j'y pense, il était jeune, selon mon père, il avait 19 ans, c'était un adolescent mais avec un corps pas très développé, contrairement au vieux monsieur que mon père m'avait promis. J'étais enthousiaste. La fête avait commencé et, il nous fit ses meilleurs tours, le coup de la fleur qui aspergeait de l'eau, le gâteau à la chantilly qui t'explose au visage ou encore, le pliage des ballons. C'était le meilleur jour de toute ma vie mais, lorsqu'il me prit sur son tricycle moi et ma meilleure amie de l'époque pour une balade spéciale, j'étais aux portes du paradis, ou plutôt de l'enfer. Nous sommes arrivés dans une maison abandonnée pas loin de la mienne. Je la connaissais et, elle m'avait toujours intriguée
Il nous a porté chacune par une main et nous avons pénétré dans la maison. Petite, j'ai toujours eu un faible pour la peur, j'adorais les films d'horreur et, cette maison était digne des films meilleurs car, ce qui se passa ensuite fut l'horreur absolue. L'homme nous amena dans une pièce, elle était dans le même état que la maison immense, délabrée, sale et vide, à l'exception d'un lit, un lit deux places au drap rose. L'homme ferma brutalement la porte puis tourna les clés avant de nous jeter au sol. Ce sol était dur et froid. Je regarda alors Sarah, mon amie de l'époque qui avait 4 ans de moi que moi, cette rousse aux yeux marrons. Son regard définissait la peur. Ne comprenant pas pourquoi ? Je détourna alors le regard vers le clown, je compris immédiatement. Il avait un regard noir et un sourire pervers. Il nous regardait comme si nous étions les plus belles choses qu'il n'ai jamais vu. Alors sans s'y attendre, il retira son costume de clown et on pouvait alors apercevoir son corps. C'était un jeune homme blanc et musclé. Il avait pour seul vêtement un bermuda retraçant son sexe. Sarah se leva alors et se mit a crier à l'homme qu'elle voulait sortir et rentrer chez elle. Sans un soupçon de pitié, il gifla bruyamment sa joue ce qui la fit virevolter avant de retomber à nouveau au sol près de moi, en un bruit fracassant. Je regardais alors ses yeux clos et sa joue rouge. J'avais peur. Tellement peur que je n'osais plus bouger, je n'osais plus parler alors, je restais assise là à regarder ma meilleure amie le visage reposé et à pleurer comme la gamine que j'étais pendant que l'homme lui, retirait tout ce qu'il lui restait sur le corps. Il me porta d'abord avant de me déposer sur lit et d'attacher mes deux mains sur le chevet. Je n'opposais aucune résistance, j'étais juste complètement apeuré et mon corps réagissait de lui même. Il attribua le même sort à Sarah. Il posa à nouveau ses yeux sur moi. J'avais une petite robe de princesse rose et un diadème posé sur ma crinière.« J'adore les petites noires, ce sont mes préférées avec les rousses » avait il dit en balayant le visage vers Sarah. « Je vais te faire jouir tellement fort que ton pauvre corps tout frêle ne s'en remettra jamais puis, ce sera le tour de ton amie ». Je n'avais pas comprit ces mots ce jour là mais, au fil du temps il me hantait toujours. Il leva ma robe puis retira ma culotte. Je savais ce qui se passait, pour une gosse de 9 ans, le mot « violer » était très clair dans mon esprit. Il se courba d'abord et fit promener sa langue sur ma partie génitale. Ça me faisait mal, très mal. Ça me brûlait et, les larmes se mirent à rouler de plus belle sur mes joues. Lorsqu'il se redressa, et qu'il me vit en pleurs, il étira un grand sourire avant de me dire « tu pleures déjà, mais, ma petite puce ça n'a fait que commencer » . Il me viola, je criais à l'aide mais personne ne répondait puis, c'était autour de Sarah. Elle était toujours inconsciente et je pleurais, tellement pour elle. C'était de ma faute. Il se rhabilla sous mes yeux en larmes. Après, il se redirigea vers le lit. Il détacha les cordes qui serraient mes mains depuis bientôt deux heures ensuite, il balança mon corps tout nu par la fenêtre. Alors que je croyais que c'était la fin pour moi, j'ai atterri sur un matelas qui était sur le balcon, un étage en dessous d'où nous étions. Quelques secondes ou minutes plus tard, je vis le corps de Sarah descendre à toute vitesse. Alors que j'attendais qu'il ne me rejoigne sur le matelas , le bruit sourd de sa tête se cognant sur la barre en fer autour du balcon m'effraya et, son corps continua sa route puis, j'entendis un bruit des plus déplaisants. Un « crac » sec et déchirant me poignarda. Je regroupa toute la force qui me restait pour me glisser vers la rambarde et, mon souffle se coupa. Sarah, totalement nue. Était au sol, ses longs cheveux roux, entourés de sang. Là, ça en était de trop. J'ai hurler son nom de toutes mes forces de toutes mes tripes, j'ai explosé en larmes. J'avais tellement mal par la vue de Sarah, écrasée comme un rien, que je ne me préoccupais même plus de la douleur qui était logée dans mon entrejambe. J'ai entendu un léger « merde, merde, merde, saleté de gosse » s'échapper au dessus de moi.

Il nous avait détruit de la pire des manières, il avait souillé notre corps, volé notre virginité, notre innocence. Il avait brisé les os de Sarah, celle que je considérais comme ma petite sœur et, avait également brisé les miens. Tout mon corps ressentait cette blessure. C'était de ma faute. J'aurais pu réagir plus vite, plus tôt quand nous sommes arrivées dans cette chambre, j'aurais pu m'abstenir d'exiger un clown pour mon anniversaire m, j'aurais pu arrêter son corps avant qu'il ne s'écrase pas terre. J'aurais pu nous sauver mais au lieu de ça, j'ai abandonné telle la lâche que j'étais. Alors, il ne me restait plus qu'une option, culpabiliser et semer ma semence.

Alors, j'ai pleuré encore et encore, et encore au point de m'en dormir sur ce foutu matelas qui sentais la pisse, le sang et la peur.


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Salut, Ah là, je suis sure de vous avoir étonnée avec ce flash back déchirant. Ça a été très dur de l'écrire, vous n'imaginez même pas à quel point se visualiser ces événements peut serrer le cœur.
Je vous dit à la prochaine avec un nouveau chapitre
Merci pour la lecture.  ❤️

Trissy MillerOù les histoires vivent. Découvrez maintenant