Episode 7: Le bois remplace le verre a la perfection.

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Mes poumons étaient en feu quand je suis arrivée dans à la maison. J'ai brutalement ouvert la porte de l'appartement après avoir galéré a enfiler les clés dans cette maudite serrure. Je m'attendais à entendre des cris, des pleurs de Roro mais, au lieu de ça, je retrouva une jeune femme assise en face de la télé, elle semblait épuisée et, très peu intéressée par le programme télé en face d'elle. Lorsque nos deux regards se croisaient, elle sourit de toutes ses dents façon publicité Colgate puis, articula avec son accent italien que j'adore dû à sa douceur

- Enfin Triss, t'étais censée être rentrée à 23 heures au plus tard, là, il est pratiquement 02 heures et demi du mat'. Ton père ne répond même pas à mes appels, je commençais à vilainement me lasser de cette salope à la tête de vache dans « qui veut gagner un million ».

C'est Sarah, la baby-sitter  de Rori. Je la connais depuis que je connais le monde. Elle a été plus présente pour moi que mes propres parents. Elle est à moitié italienne et à moitié américaine. Elle est très proche de mon père car, ils ont apparemment fait le lycée ensemble en Italie. Mes yeux brûlaient et étaient exagérément rouges et globuleux. J'avais eu mon quota pour aujourd'hui. J'avais mal à la tête, au ventre, j'avais mal partout. Pas une seule de mes cellules n'avaient été épargnées. Je ressentais ma peau sur mes os et, je ne pense pas nécessaire de dire à quel point les deux me faisaient atrocement souffrir. Je regardais toujours Sarah dans les yeux. Sans que je ne m'en aperçoive, je pleurais. Je ne me pensais pas si faible, je ne me pensais pas si fragile. D'abord le clown de Sophia de ce matin, puis cet homme à moitié mort dans la rue arrière de la boutique et, maintenant ça, mon père avait une sorte « d'amante » l'empêchant de remplir son devoir parental comme il se doit. Je repensais alors à ses mots:  « une gosse dans un hôpital ». Une gosse. C'est tout ce que j'étais, une gamine minable et faible ne pouvant pas garder son sang froid dans des situations de crise. Quelle piètre humain je fais.

- Ça va, c'est pas grave. Après tout, 3 heures en plus ou en moins, ça ne change rien.

Sarah était déjà près de moi. Elle m'avait enlacé dans ses bras et avait entourée mon visage de ses cheveux lisses et noires comme de l'encre. Elle retire doucement ma tête de son buste avant de plonger son regard noir, du même que ses cheveux, dans le mien, gris épuisé, pâle et meurtri.Puis, elle déposa un léger baiser sur mon front avant de se séparer définitivement de moi et de rassembler ses affaires.

- À plus tard ma puce. Et n'oublie pas de prévenir ton père.

Elle sortit de l'appartement d'un pas pressé laissant derrière elle, une Trissy quelque peu calmée. Ma tête surchauffait. J'avais sommeil je voulais prendre un bon bain puis, me vêtir de mon pyjama et m'enrouler dans mes couettes, mais, je n'avais pas cette force là. Alors, je me suis étalée sur le canapé en angle.

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C'est le dernier jour des congés. Demain, je vais à l'école, au lycée Jean-Rosée de La Croix. Une école catholique pour gosse pourri gâté, mon cher père n'ayant pas trouvé un lycée public.

Mon état mental était apparemment un traumatisme dépressif, en reprenant les termes exacts du docteur Xavier. Depuis la nuit de l'incident avec cet inconnu, mon sommeil était agité et plus ou moins absent ou alors interrompu. Je n'avais vraiment plus l'appétit et, à de nombreuses reprises, mon père m'avait sorti une phrase du genre:

- Où est passé ma fille joviale et au regard si tendre?

« Demande à ta petasse » m'avait plusieurs fois effleuré l'esprit mais, je ne lui parlait plus. On avait suivi une thérapie afin de s'expliquer et, je peux conclure qu'elle n'a pas été efficace. Le lendemain quand je me suis levée du canapé. Mon père était assit sur la table basse et me fixait avec intensité, les cheveux en bataille. J'avais fixé le plafond quelques secondes le temps de faire le point des événements d'hier dans ma tête. Les minutes qui avaient suivis étaient d'une atrocité sans pareil. J'avais fait la plus grosse crise de nerfs de toute mon existence. On s'est disputé et, j'ai cassé des vases et, même la table basse en verre en jetant une petite table de chevet dessus et en emmerdant toute cette terre sous le regard et les mots poignant de mon père:  «  je suis un adulte » « c'est ma vie » «  je fréquente qui je veux » «  c'est toi qui était responsable de Roro » « tu ne peux t'en prendre qu'à toi même », pas une fois, il ne m'avait demandé ce qui c'était passé. Je brûlait littéralement de l'intérieur. Je suis sortie en claquant la porte et, ce jour là, j'ai fait quelque chose que je n'avais pas fait depuis mes treize ans, je me suis fumé une clope. J'en garde toujours quelques unes dans mon tiroir de dressing, le tout dernier a gauche. J'avais fumé pour la première fois à cause d'une mauvaise compagnie, Amex, un bad boy de 14 ans qui voulait sûrement me mettre dans son lit. Je suis allée dans un parc littéralement à l'opposé de mon quartier et j'ai fumé exactement tout pour tout deux clopes et j'ai bu quatre canette de Vodka. Contrairement à ce que vous pensez, j'exagère certainement mais, c'était vrai, j'étais dépressive.

Trissy MillerOù les histoires vivent. Découvrez maintenant