Chapitre 7

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Victor avait attendu plusieurs jours, en espérant que Louisa se présente d'elle-même en thérapie, ou dans toutes autres situations où ils auraient pu se croiser, malheureusement ce ne fut pas le cas et de lui-même il n'avait plus à y aller. A chaque fois qu'il s'approchait, il avait peur d'être accueilli par un être aux yeux capables de tuer d'un seul regard.

Après, c'est vrai que je n'ai pas été honnête avec elle... Mais comment l'a-t-elle su ? Elle est devin, non télépathe... Cette pensée le fit frémir, d'imaginer qu'elle puisse savoir ce qu'il pensait. Non elle n'a pas le droit, c'est ma vie privée... Mais qu'est-ce que je raconte, les télépathes ça n'existe que dans les films... Oui mais... Lui ne le voyait pas mais les expressions et les gestes qu'il faisait étaient plutôt amusants, on aurait un comédien travaillant une tragédie. Outre sa vie privée, il n'était pas sûr qu'elle soit vraiment télépathe... Mais non !! Elle apprécierait de savoir ce qu'il pensait jusque là d'elle. C'est vrai que malgré leur peu de temps passé ensemble qui se résumait à du presque nul, il avait quand même pris le temps de l'observer.

Cette Louisa était une jeune femme aux cheveux bruns et frisés, et avait les yeux d'un gris poivré. Vic supposait qu'il devait avoir environ le même âge, c'est-à-dire pas loin de la trentaine. Par contre ce qui le marqua le plus c'était sa maigreur, on aurait dit qu'elle n'était pas loin d'avoir la peau sur les os. Pour sa taille qui devait plus que la moyenne, elle était si fine. Ce qui semblait encore plus bizarre qu'elle soit ici, car vu tout le sport que l'on peut y faire, et la qualité des plats servis lors des repas, c'est pas dans cet établissement que l'on va réussir à reprendre des kilos.

Avec beaucoup d'appréhension et une certaine boule au ventre, Victor se dirigea à nouveau vers la chambre de Louisa. Mais encore une fois, et ça devait être la troisième cette semaine, il s'arrêta à trois mètres de la porte, en faisant bien attention de ne pas se faire remarquer, ni par le bruit, ni par son ombre ni par la l'occupante de ladite chambre. Cette fois encore il abandonna et s'en retourna, il se dirigea vers l'ascenseur pour sa séance quotidienne de kiné. Les portes de celui-ci s'ouvrirent, il y entra et appuya sur le bouton menant au rez-de-chaussée. A ce moment, les portent commencèrent à se refermer sur la mine triste et abattue de Vic. Jusqu'à l'instant où il fut sorti de sa rêverie par une voix suppliante :

- Attendez s'il vous plaît, je descends aussi !

La jeune femme se précipita pour tenter de le rattraper mais c'était trop tard. Son visage s'assombrit, puis elle entendit un petit DING et la porte se rouvrit. Son visage s'illumina, jusqu'à ce qu'elle voie qui avait appuyé sur le bouton "portes ouvertes" de l'engin. C'était Vic ! Elle ne savait comment le prendre, alors pour qu'il évite de s'imaginer quoi que ce soit, elle était devenue une spécialiste, surtout que cette expression faisait vraiment peur au jeune homme, ça se voyait et elle s'en amusait bien.

Quand Vic comprit que c'était Louisa qui avait demandé de stopper l'appareil, il ne sut pas s'il devait être content de la revoir enfin, ou s'il devait avoir peur qu'elle ne se remette à nouveau en colère. Au vu du regard noir qu'elle lui lança, il opta pour un baissement d'yeux.

Ne voulant pas attendre le prochain, Louisa décida finalement de prendre celui-là, elle y entra assise dans un fauteuil, appuya sur le bouton du sous-sol et se plaça au fond, puisqu'elle était la dernière à sortir.

Victor ne remarqua pas de suite que quelque chose était différent de d'habitude, puis quand il le comprit l'ascenseur s'ouvrit sur sa destination. Il sortit, mais au moment du départ pour l'étage du dessus, Vic bloqua la fermeture.

- Je suis désolée, c'est vrai que je t'ai menti. Sa mine était tellement tristounette que sa voix en était presque inaudible, mais il osa quand même regarder la jeune femme dans les yeux.

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