Quelques jours s'étaient écoulés, depuis que Vic s'était réveillé de son sommeil prolongé. Il arrivait enfin à manger de la nourriture, sans avoir besoin d'être alimenté avec une sonde. Malheureusement il avait quand même sa dose quotidienne de morphine avec presque toutes ses côtes cassées, encore d'autres os cassés. Mais heureusement, dans son malheur, à quelques micro centimètres près, certains organes auraient pu être perforés. C'est sûrement grâce à ça qu'il était encore en vie. Et puis cet après-midi, il allait enfin pouvoir retourner en chambre normale, ça ne serait pas forcément si différent sauf peut-être l'ambiance, si on le remontait ça voulait dire qu'il allait mieux et qu'il allait enfin sortir de l'hôpital. Pas trop tôt, il n'attendait que ça, que le médecin puisse lui dire la date de son départ, parce que depuis son réveil, il ne l'avait vu que deux fois, la deuxième c'était pour lui dire l'actualité de son état de santé. Ce qui ne l'avait par contre pas rassuré, c'est qu'il ne sentait toujours pas ses jambes. Le médecin l'avait directement rassuré, en disant que c'était normal et que ça pouvait prendre du temps, mais pour savoir combien de temps exactement, il allait d'abord passer de nouveaux examens. Justement les résultats arrivaient aujourd'hui-même, Vic était tout excité, comme un enfant de six ans choisissant ses bonbons dans une confiserie.
- Tu te calmes tout de suite, où je ne te donnerai pas une part de ma fabuleuse quiche, ordonna Anaïs d'un ton ferme.
En une simple phrase, la jeune femme avait réussi à couper Vic dans son élan. Il ne bougea plus d'un pouce et lui fit les yeux de chien battu, pour s'excuser et la supplier de quand même lui donner à manger.
- Je vois que tu es encore plus en forme qu'hier, ça fait plaisir. Elle se rapprocha de son lit et lui tendit la part de quiche. Tiens tu l'as mérité.
Sans attente les formules de politesse, Vic arracha la part de quiche, emballée dans du papier aluminium, des mains de son hôte. Anaïs n'eut même pas le temps, de le réprimander pour son manque de politesse, que Vic était déjà en train de digérer son repas.
- Merci ! C'était ROT délicieux. Oups désolé. Il tenta de masquer comme il pouvait le bruit qu'il venait de faire, mais lui et la discrétion ça faisait deux.
- VICTOR LANGOIS !!! ON TE T'A JAMAIS APPRIS QUE ROTER C'ÉTAIT MAL, PRESQUE PLUS QUE LA GLOUTONNERIE. Anaïs était en train de le gronder comme un enfant de trois ans pour de la quiche, alors qu'il était à l'hôpital, suite à un accident de voiture; trouvez la logique de cette femme... Aucune.
- Je suis désolée Anaïs, mais entre ta quiche et la nourriture ici, je préfère cent fois plus ta quiche, c'est du fait maison et il n'y a pas mieux. Il tenta de calmer Anaïs en "la caressant dans le sens du poil," mais aussi parce que c'était vrai.
Il vit que sa technique avait fonctionné, son habituel sourire était de retour et ça, ça valait toutes les côtes cassées du monde. Aucun des deux ne dit rien, donc pour ne pas se retrouver dans une situation malsaine, Anaïs décida de changer l'eau du vase de fleurs, qui se trouvait sur la table de nuit. Elle émietta le papier aluminium, retira les fleurs qui se trouvaient dans le vase, les égoutta, et les déposa sur le papier aluminium, mais hésitante elle stoppa son action.
- Ces fleurs sont magnifiques, mais vertes, Luc a vraiment eu une idée bizarre. En faisant une petite moue.
- Ton copain a toujours eu des idées bizarres, tu devrais le savoir depuis le temps. Mais ça ne change rien, ce ne sont pas des fleurs qui me feront changer d'avis. Je ne vais pas lui sauter dans les bras en lui disant merci pour ça, après ce qu'il m'a fait. Son ton qui était jusque-là joyeux redevint tout d'un coup glacial, presque haineux.
- Vic... Voir les deux garçons comme ça l'attristait vraiment.
- Quoi ? Oui tu vas le défendre parce que c'est ton petit ami, mais mets-toi trente secondes à ma place. On se connaît depuis vingt ans et je pense que j'étais la dernière personne à savoir ce qui se passait, et même par lui mais par Michel, en plus. Donc non je ne vais pas lui pardonner de si tôt ! Il était ferme sur ses propos, le petit garçon de tout à l'heure était parti on ne sait où.
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Sur Quatre Roues
Cerita PendekVic est une jeune garçon de vingt-huit ans, qui malgré ses difficultés d'emploi a toujours la joie de vivre et profite de chaque chose que le monde lui donne. Alors qu'il se prépare du mieux qu'il peut au prochain marathon, sa vie bascule un soir d'...