ANGE ET DEMON, UNE LEGENDE D'ASGARD - TOME 3

Chapitre 16

Tôt ce matin, je me suis réveillée spontanément malgré une nuit particulièrement courte. Sans savoir pourquoi, je me sens particulièrement angoissée, comme si une sombre menace planait au-dessus de moi. Cette étrange sensation, particulièrement oppressante, m'empêche de respirer correctement, à la limite du malaise. Je ne peux compter sur le soutien de Loki, qui ne doit pas rentrer avant la fin de la matinée, et, malgré leur gentillesse, je n'ose aller déranger Kay et Samia. J'aimerais pouvoir me confier à mon amie Arielle mais cette dernière est malheureusement repartie sur ses terres sitôt la fête terminée. Je m'en veux parfois d'être aussi fragile et de me comporter comme une enfant effrayée alors que je suis la reine d'Asgard...

(Loki songe)

L'inspection de mes armées revêt un caractère primordial en ces temps de tension avec les géants des glaces, notre préparation pouvant avoir un caractère décisif sur l'issue d'un éventuel conflit. Pourtant, je peine à me concentrer sur les précisions que me fournit avec une grande rigueur le général en chef de mes armées. Je ne pense qu'à ma nièce et ses folles revendications. Pour ma part, il était clair dès le début de cette liaison qu'il ne s'agissait que d'un intermède sensuel ne pouvant avoir aucun avenir. Jamais je n'aurais imaginé que Tallia puisse me demander de répudier Marie et de révéler notre relation aux yeux de tous ! Je dois absolument trouver les mots justes pour la faire renoncer à ce projet absurde sans qu'un scandale n'éclate. Mon couple ne survivrait sans doute pas à une telle confusion. Je prévois donc d'aller retrouver mon élève dès la fin de ma visite afin de lui faire entendre raison.

Vers onze heures enfin, une fois libéré de mes obligations, je me rends immédiatement dans les appartements de ma disciple. Alors que je frappe à sa porte, la jeune femme vient m'ouvrir sans attendre :

- « J'étais sûre que c'était vous. En fait, je vous attendais, mon oncle. Avez-vous réfléchi à notre discussion ? »

Je m'éclaircis la voix avant d'exposer mes arguments d'un ton particulièrement ferme :

- « Absolument. Et je vais être très clair. Tallia, je suis conscient d'avoir mal agi envers toi. Je n'aurais jamais dû céder à tes avances. Tu es si désirable que je n'ai pu résister. Mais la seule femme de ma vie est Marie et jamais je ne la répudierai. Vois-tu, elle était toute jeune quand elle m'a été offerte et je suis tombé amoureux d'elle au premier regard. J'ai tout fait pour résister à cette improbable attirance, je l'ai maltraitée, violée, sans aucun effet. Tout m'a toujours ramené vers elle. C'est une femme merveilleuse qui, je te le rappelle, t'aime de tout son cœur... J'ai de l'affection pour toi, bien sûr, mais pas dans le sens où tu l'entends. Nous devons oublier notre aventure et y mettre un terme. Tu rencontreras plus tard l'homme de tes rêves mais ce ne sera pas moi. »

- « Comme c'est commode, mon oncle ! Vous me dépucelez sans aucun égard pour mon rang puis vous débarrassez de moi lorsque cela vous arrange ! Mais je ne suis pas une esclave et l'on ne traite pas de la sorte la fille de Thor. D'ailleurs, pourquoi appréciez-vous autant votre épouse, une femme insoumise qui ne fait que vous désobéir ? »

- « Tu ne sais pas de quoi tu parles. Marie et moi ne partageons certes pas les mêmes idées mais je reconnais ses qualités de générosité et d'empathie envers les autres. Elle n'est rebelle que pour défendre ses convictions et je crois qu'au fond de moi je respecte cela. »

Tallia me fustige du regard. Je vois bien qu'elle se sent terriblement humiliée par ma détermination. Elle reste un instant silencieuse puis reprend d'une voix glaciale :