Chapitre 2

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C'est le Prince Ethen. 

Les gardes font une révérence mais moi je ne peux pas, ou je n'y arrive pas. Je reste debout, la bouche ouverte à fixer le prince qui passe, lui aussi, par là. 

Au début il ne fait pas attention à notre petit groupe mais lorsqu'il voit qu'une tête dépasse des autres il s'arrête et nous regarde. Les gardes me tirent sur les bras et me font faire une révérence de force. Mais ils tirent tellement fort sur mes membres que je m'effondre parterre et cette chute spectaculaire n'échappe pas aux yeux du Prince. Je crois qu'il va se souvenir de nous un petit moment. J'appuie sur mes bras pour me relever et je vois une main apparaître devant mes yeux. 

Pensant que les gardes ne tiennent pas à ce que je m'humilie plus, je l'attrape et me relève. Je tape un peu mes habits et lève la tête. 

C'est le prince qui m'a tendu la main pour m'aider. Il n'est peut-être pas aussi prétentieux que ce que je pensais.

Je me dépêche de me baisser pour faire ma révérence avec un peu de retard. Il fait un signe pour que l'on se relève.

G: Excusez-nous Votre Altesse, c'est une nouvelle. Elle n'est pas encore habituée.

P: Ne vous inquiétez pas, je comprends tout-à-fait.

Les gardes me prennent par les bras pour pas que je ne fasse une autre idiotie. Ils me serrent très fort et je lâche des petits cris de douleur sans le vouloir. Le Prince nous demande de nous arrêter.

P: Excusez-moi !?

G: Oui Votre Altesse ?

P: Où conduisez-vous cette jeune fille ?

Je baisse la tête de peur que quelqu'un ne me voit rougir.

G: Nous devions l'emmener aux cuisines mais maintenant nous allons l'emmener au fouettage !

Je lève brusquement la tête pour regarder, apeuré, les deux gardes puis mon regard s'arrête sur le Prince.

P: Je vois. Laissez-la-moi.

Les gardes sont surpris de son intervention et ne savent pas s'ils ont le droit de faire ça.

G: Mais... Votre Altesse ? Cette jeune fille a commis une infraction !

P: Je sais. Je vais la fouetter moi-même.

Il dit cela dans un calme olympien, comme s'il faisait cela tous les jours.

G: Mais nous devons l'emmener ! Ce sont les ordres ! Toute personne...

P: Je connais les ordres Messieurs !

Le ton commence à monter. Je ne sais plus où me mettre... Les gardes sont en colère qu'on leur prennent leur travail.

G: Très bien Votre Altesse.

Ils font une révérence et sortent de la pièce. Je tourne la tête de tous les côtés. Nous sommes seuls dans cette pièce. 

Je me sens rougir et recule légèrement pour m'éloigner de lui. 

Je ne sais pas ce que je dois faire. Je viens d'arriver ici et tous ces ordres me sont inconnus. 

Enfin ils ne le seraient pas si je n'avais pas dormi pendant la leçon. Je n'ai pas remarqué, mais le Prince se rapproche de moi avec des pas assez rapides. 

Pourquoi tient-il à me fouetter lui-même ? Pourquoi veut-il me fouetter ?

P: Eh bien ?

Je ne sais pas ce qu'il veut que je fasse alors je ne sais pas pourquoi mais je me mets à faire une révérence. Il me prend par les épaules et me relève.

Il est à présent très proche de moi, ce qui me met mal à l'aise. Mon cœur s'accélère. J'ai peur, va-t-il vraiment me battre ? De ses propres mains ?

P: Vous n'avez pas de langue ?

A: ...

On m'a dit que je ne devais pas leurs parler, pour une fois que je respecte les ordres. Mais il a l'air d'insister.

A: Si.

P: Alors je vous écoute.

Il retire enfin ses mains de mes épaules et je souffle un peu.

A: Vous voulez que je dise quoi ?

J'ai l'impression qu'il s'énerve un peu.

P: J'ai empêché que vous vous fassiez battre, mais c'est vrai que ce n'est rien.

Alors il a fait ça pour pas que je me fasse battre ? C'est gentil de sa part mais cela me surprend. Les remerciements ce n'est pas mon fort... Je crois qu'en fait il est juste vexé. Il se tourne.

A: Merci ?

Il se retourne vers moi et souris.

P: Respirer, je ne vais pas vous faire de mal.

Je fais oui de la tête. Il me sauve la vie. Je décide de me détendre un peu.

P: Alors comme ça vous venez juste d'arriver ?

Je ne comprends pas où il veut en venir.

A: Euh... Je devrais peut-être y aller ils vont m'attendre en cuisine.

P: Je vais vous raccompagner ne vous inquiétez pas.  Vous pouvez m'accorder deux minutes quand même.

Lui ? Me raccompagner ? En cuisine ?

Il n'a rien à faire en cuisine, c'est le Prince !

A: Oui bien sur. Mais vous devez être débordé avec toutes les filles qui vont arriver.

Il réfléchit un instant.

P: Pas temps que ça. Père m'a donné une journée pour me reposer avant leur arriver.

Je m'en fiche un peu mais bon je vais pas lui dire.

Ce n'est pas si fatiguant que ça d'avoir 25 jolies filles chez soit. Il devrait être content plutôt qu'autre chose ! Faut qu'il arrête de se plaindre quand même. Il se rapproche de moi et [...]

À suivre...

Une vie de château [ En Réécriture ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant