Tome 2 : Chapitre 1

3.8K 235 0
                                    

Je m'habille de la petite robe blanche que je porte habituellement pour ma nouvelle fonction. Maintenant, je passe mes journées avec deux petites filles, à faire tous leurs désirs. Les journées sont longues, mais j'aime beaucoup être avec elles. J'ouvre les rideaux pour réveiller Cléa.

A: Aller debout !

C: Mmmmm....

Je crois qu'elle essaye de communiquer avec moi, mais elle a la tête dans l'oreiller donc je ne comprends rien. Je rigole.

A: Oui tout à fait j'aurais pas dit mieux. Sinon tu peux redire sans avoir la tête dans l'oreiller ?

Elle lève la tête et me regarde avec de petits yeux.

C: Je veux rester coucher ! Ferme les rideaux.

A: Comme tu veux ! Mais si tu te fais renvoyer, je ne serai pas coupable.

Je hausse les épaules en m'accrochant les cheveux. Elle soupire un grand coup et s'assoit en se réveillant doucement.

A: On se voit plus tard !

C : Oui oui.

Je l'embrasse sur le front et sort de la chambre.

Je prends mon plateau avec mon petit-déjeuner et je vais m'asseoir à une table toute seule. À cette heure là, tout le monde est en train de se préparer pour aller travailler. Je salue seulement Owen qui prépare le planning de la journée. Nos relations se sont améliorées depuis que je ne suis plus femme de chambre.

Personnellement, ma journée commence beaucoup plus tôt car je dois aller m'occuper du réveil et de la préparation des princesses Lina et Joy. Je ne parle pas beaucoup avec les personnes des autres services, mise à part Cléa, depuis la dernière attaque. Certains sont jaloux que je sois monté en grade, maintenant je suis officiellement la dame de compagnie de petites princesses. Je ne sais pas si on peut réellement appeler ça monté en grade, mais j'aime beaucoup ce que je fais maintenant. Ma présence au château est moins désagréable.

Je finis mon petit-déjeuner et débarrasse. Je rejoins les escaliers qui mène au troisième étage. Après un tournant, je tombe nez à nez avec Ethen. Je suis surprise et recule de quelques pas.

E: Salut !

Prise de panique, je fais une révérence. Ça faisait longtemps que je ne lui en avait pas fait. Je n'en fais plus avec les filles et Lewis. Je ne sais pas ce qui me prend. Il rigole et est un peu embarrassé.

A: Bonjour.

E: Je pensais qu'on avait dépassé ce stade.

A: Oui je sais. Je ne sais pas pourquoi je l'ai faite en réalité.

Je suis extrêmement gêné de la situation. Un petit sourire s'affiche sur son visage. Je l'imite et réfléchis à comment partir. Nous restons là, l'un en face de l'autre à se regarder. Je me mets à rigoler sans savoir réellement pourquoi. Il se joint à moi et me fixe sans rien dire.

E: Alia...

A: Oui ?

E: J'aimerais bien qu'on se revoie.

Je me mets à rougir et détourne la tête. Il met sa main sous mon menton pour que je le regarde.

E: Tu me manques, tu sais.

Je rougis encore plus. Je ne sais pas quoi répondre. Lui aussi me manque, mais la situation est tellement compliquée.

A: Je ne penses pas que se soit le bon moment...

Il hoche la tête.

E: Et se sera quand le bon moment a t'on avis ?

A: Ecoute Ethen, je t'aime beaucoup, je ne peux pas le nier. Mais je ne veux pas te perdre et tu vas te marier bientôt.

Il soupire et appuie son épaule contre le mur en me regardant. Je ne l'ai jamais vu faire ça. Il se reprend immédiatement et ajuste sa cravate.

E: Le mariage ce n'est  pas pour tout de suite tu sais.

Je hausse les épaules.

A: Ca ne change rien.

E: Pourrais-t-on au moins être ami ? Ton amitié me manque énormément.

Je me mords la lèvre. J'ai très envie de dire oui car il me manque aussi, mais je ne pense pas que se soit une bonne idée. Je l'observe en réfléchissant. Je vois les cernes sous ses yeux qui avant n'étais pas là et ses épaules légèrement affaissées. Je pense que travailler avec son père ne lui réussi pas.

A: On peut essayer, voir ce que ça donne. 

Un grand sourire traverse son visage. Il est communicatif, je me mets à sourire aussitôt.

E: Je peux te proposer une balade dans le parc tout à l'heure ?

A: Je peux essayer de prendre une pose. Tes cousines devraient être faciles à convaincre.

Il rigole.

E: J'espère qu'elles seront coopératives, je croise les doigts.

Il me fait le signe en rigolant.

E: Je te dis à tout à l'heure alors ?

A: Oui, à tout à l'heure.

Il me fait un grand sourire et disparaît derrière le mur. J'arrive enfin à la chambre des filles. Je m'approche des rideaux et les ouvre, comme pour Cléa. Je crois qu'il n'y a pas de méthode plus efficace.

A: Debout tout le monde !

Des protestations se font entendre.

A: C'est l'heure d'aller manger ! Sinon vous allez être en retard.

Tout à coup, les filles sortent de leur lit et court dans la salle de bain. Quand il s'agit d'aller manger, il y a du monde. Je rigole toute seule. Je leur donne des robes, elles se lavent et s'habillent.


Les filles enfin prêtes,  je les accompagne à la salle à manger. Elles entrent et moi je vais dans la cuisine. Je trouve Cléa, affaler sur un canapé, à regarder la télé. Je m'assois à côté d'elle.

C : Alors pas trop dure le réveil ?

A: Comme le tient !

C : Les pauvres !

Elle explose de rire et je la frappe avec un coussin.


Après qu'elles aient mangé, nous sommes retournées dans leur chambre. Joy est sur son lit à lire un livre et Lina est en train de jouer avec figurines en bois. Pour ma part, j'écris sur une partition un morceau que j'avais composé quand j'étais encore chez mes parents. Ça me rappelle mes premières leçons de solfège. Je n'ai pourtant pas touché à une partition ou un instrument depuis. Mais entendre les belles musiques qui se jouent lors des événements importants au château m'a donné envie.

L: Alia ?

A: Oui ?

Je lève la tête vers Lina.

L: Tu nous joues un morceau ?

A: Ici ?

Je pointe le piano, qui est près de moi, du doigt.

J: Oui ! De toute façon nous on ne sait pas jouer.

J: Oh oui de la musique !

A: Je ne sais pas si j'ai le droit de l'utiliser.

L: Nous on dit que oui !

Les deux soeurs se regarde en souriant et s'approche du piano.

Je souris. Je prends la partition que je viens de finir et m'installe au piano. Je frôle le bois du bout des doigts et l'ouvre. On dirait qu'il n'a jamais servi. Mon sourire ne cesse de grandir. Depuis le temps que j'attendais ça. Je joue une note et elle résonne dans la chambre. Je le touche à nouveau et je ne regarde presque pas la partition, c'est comme si le morceau était en moi. Je suis emporté par la musique. Lorsque j'ai fini, je laisse mes doigts sur les touches pour profiter de ce moment. On m'applaudit. Je me retourne et [...]

A suivre...

Une vie de château [ En Réécriture ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant