Chapitre 3 : Réveil difficile ou où on est ?

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Mes yeux sont lourds, mes muscles sont engourdis, j'ai la bouche pâteuse. Je ne sais plus vraiment ou je suis ou ce que je fais là. Peu à peu les souvenirs remontent et tout s'éclairci.

Je me rappelle de l'effondrement de Hil', de sa douleur, de l'accident, de notre enlèvement.

Quand tous mes souvenirs me sont revenus en tête, je me redresse et cherche à comprendre où je suis. Les premières choses que je remarque sont le fait que je n'ai plus le sac en toile sur ma tête, ni même les mains et les pieds attachés. C'est déjà ça. En face de moi, je vois un lit assez luxueux. En le voyant, je me rends compte que moi aussi je suis dans un lit du même type. J'avoue ne pas comprendre, pourquoi nous enlever pour nous mettre dans un tel luxe. Surtout après des liens super rugueux et un sac en toile qui nous empêche presque de respirer.

Je vois quelque chose bouger dans le lit en face.

-Hil' c'est toi ?

-Jo ? On est où ?

En entendant sa voix, je me lève, instinctivement, je quitte le lit dans lequel je me trouve pour rejoindre Hil'. En marchant pour le retrouver, je me rends compte que je suis pieds nus, qu'on m'a changé, je porte une espèce de chemise de nuit légère. Je suis complètement dégouté à l'idée que nos ravisseurs aient pu me voir nu. Durant mon court trajet, je me rends compte que j'ai toujours cette douleur dans mes jambes, mais j'essaye de passer au-dessus, je veux être dans les bras de Hil'. Je veux qu'il me rassure, qu'il me mente mais je veux qu'il me dise qu'on a une chance de s'en sortir.

Dès que je suis avec lui dans ses draps, Hil' me met doucement une partie de sa couette sur moi, pour que je n'ai pas froid. Malgré le fait que ces lits soient luxueux, ils sont pour une seule personne, alors je suis contrainte de me blottir contre Hil', ce que je fais avec plaisir. Mon dos se retrouve en contact avec son torse. En m'installant contre son torse, je me rends compte que lui aussi on lui a changé ses vêtements. Paradoxalement, ça m'énerve plus qu'on l'ait vu, lui, nu que moi.

-Tu vas mieux ?

Je demande à Hil'. J'espère que son sommeil du aux drogues à au moins eu cet effet sur lui.

-Je crois, je n'ai pas encore vraiment bougé mon corps, je n'ose pas. J'ai peur d'avoir de nouveau mal. Je fais super attention quand je bouge, je vais très lentement pour être sûr que la douleur ne se propage pas à nouveau.

Je comprends ce qu'il veut dire. Il fait délicatement passer son bras par-dessus ma hanche pour poser sa main contre mon ventre.

-Et toi, tes jambes ?

-La douleur est supportable tant que je n'utilise pas mes jambes...

-Pourquoi tu m'as rejoint alors ? Tu aurais dû me le dire, c'est moi qui aurais fait l'effort de venir dans ton lit.

-Parce que j'étais inquiète pour toi. Et que je voulais être dans tes bras au plus vite.

Hil' ne répond rien. En même temps qu'est-ce qu'il peut répondre à ça.

Un silence agréable s'installe dans la pièce. On ne dit rien mais on se rassure par nos caresses. Je ne vais pas mentir, j'ai peur. Et je pense que Hil' aussi, mais tant qu'on est ensemble, je ne cède pas à la panique.

J'essaye d'analyser la salle dans laquelle on est. Deux lits sont présents. Il y a un tapis au le sol, en face du lit de Hil' se trouve un miroir, je ne comprends pas pourquoi et à cotés sont disposé plusieurs vêtements sur des cintres.

La salle se referme avec une grosse porte en bois qui a un certain style, un peu vieux genre, mais je la trouve magnifique. Sans l'avoir touché ou quoi que ce soit, juste avec mes yeux à peine réveillés, j'estime que la porte est asses épaisse et plutôt résistante. Peut-être que c'est l'inverse, Je l'espère grandement, si c'est le cas ce sera plus simple pour s'enfuir.

Un petit détail qui m'a en revanche intrigué, c'est le fait que la pièce ne présente aucune fenêtre. Je ne saurais donc pas dire s'il fait jour dehors. En arrivant à cette conclusion, que je ne saurais absolument pas dire quelle heure il est. Il n'y a aucune horloge, réveil, montre ou quoi que ce soit qui indique le temps ici.

La pièce n'est même pas éclairé par de l'électricité mais par des torches enflammées. Les gens qui nous ont enlevé sont suffisamment riche pour nous donner des lits ultraconfortables, mais pas pour se procurer l'électricité. Paye ta logique.

Près de quinze torches éclaire la pièce, j'arrive à me poser la question de comment j'ai fait pour ne pas me réveiller plus tôt ? Ces torches auraient dû me réveiller bien plus rapidement... J'arrive à la conclusion que la drogue qu'ils nous ont administrés est très puissante.

Je sens Hil' se rapprocher de moi, si c'était encore possible... A travers son silence, et ses agrippements, je comprends ses pensées. Je pose alors mes deux mains sur sa main posée contre mon ventre. Je la caresse et j'essaye de le rassurer même si je suis dans le même état que lui.

-Tout va bien se passer...

Je murmure doucement, comme pour essayer d'atténuer mon mensonge. En vérité, je ne sais rien et c'est peut-être ce qui m'effraye le plus.

-Ne me ment pas s'il te plait. Tout va mal se finir pour nous.

Hil' me répond. S'il est négatif, je dois rester positive, pour qu'on ait un équilibre.

-Ne dis pas ça, on ne sait pas pourquoi ils nous ont enlever. Mais peut-être qu'ils ne nous veulent pas de mal, sinon pourquoi ils nous auraient fait dormir dans des lits aussi confortables ?

-Oh Jo, tu crois vraiment qu'on nous a enlevés pour nous faire une grosse surprise. Du genre maintenant les gagnants du loto se font enlever et droguer avant de découvrir qu'ils ont gagné !

-Je ne dis pas ça, mais peut-être ils ne sont pas aussi hostile qu'on le pense.

-Vraiment Jo ? C'est toi qui es en train de dire ça ?

-Ecoute, j'ai autant peur que toi, mais j'essaye de te rassurer, de me rassurer. Alors si ça veut dire voir le monde en mode bisounours et licorne, je le ferais jusqu'à ce qu'on soit plus confiant, plus calme. Jusqu'à qu'on puisse envisager un moyen pour s'en sortir. Alors peut-être que ce n'est pas ce que tu as envie d'entendre, mais moi, j'ai besoin de voir le chose de manière plus positives pour pouvoir avancer et me dire que je vais m'en sortir.

-Je suis désolé Jo, je ne disais pas ça pour t'énerver, mais j'avais l'impression que tu ne prenais pas les choses aux sérieux.

-Ça se voit que tu n'entends pas le chaos de pensées dans ma tête... Hil', je sais très bien à quel point les choses sont sérieuses, c'est pour ça que j'essaye de me calmer et de voir les choses de manière positive pour arriver à me déstresser et imaginer un plan pour sortir. Un putain de plan qui n'aura aucune chance de réussir parce qu'on n'est pas dans un putain de film, mais dans la vraie vie, et qu'à la place de s'en sortir vivant avec notre dignité intact, on va crever sans avoir rien pu faire ! Et en plus, plus je réfléchis, plus je me dis que toi tu peux t'en sortir si tu me laisses ici.

-Pourquoi tu penses ça ? Jamais je ne te laisserai !

-Parce que mes jambes handicapées ne feraient que nous ralentir et nous empêcher de fuir...

Hil' déposa des bisous dans mon cou pour me détendre, je ne m'étais même pas rendu compte que je m'étais tendu, mais penser à notre avenir maintenant alors que je ne comprends rien à la situation me stresse plus qu'autre chose.

-Habillez-vous ! Rapidement, nous venons vous cherchez dans dix minutes.

Une voix grave inconnue venait de parler à travers la porte. Elle appartenait sans hésiter à un homme.

A ce moment-là, ma peur s'amplifia de nouveau, me cerveau commençait comprendre et à accepter l'idée que la suite de mon avenir était plus qu'incertain. 

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