V- Dies irae, Dies illa

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Mon angoisse me réveilla. IL était à mes côtés. Ce n'était pas un rêve. J'étouffais. J'avais laissé libre cours à mon envie. J'étais ébahie par mon comportement pourtant, je ne regrettais pas. Malgré tout, j'étais consciente que ce n'était pas bien. Je ramassais mes affaires me habillant, à la va vite, et fila hors de cette chambre. Il était environ 10 heures du matin.

J'avais envie de pleurer, hélas, les larmes ne sortaient pas. J'avais récupéré mon véhicule auprès d'un voiturier. J'étais heureuse d'avoir une automatique car je pouvais conduire sans difficulté. Après, environ 45 minutes de route, j'étais rentrée. La seconde voiture était déjà partie. J'étais seule. Une fois à l'intérieur, je mis mes vêtements à laver et je pris une douche. J'avais son odeur sur mon corps et je n'avais qu'une envie, c'était de la supprimer.

Il fallait que j'oublie ce qu'il s'était passé, que j'en fasse abstraction. S'il restait une preuve, je serais foutue. Ce n'était pas la peur que Mr l'apprenne. Je n'avais pas l'intention de lui dire non plus. Ma hantise était de redevenir irrationnelle. À l'époque où nous étions amants, sa personnalité taciturne me rendait folle.
Le résumé était simple : il parle peu et suggère beaucoup. Je ne questionne pas et présume beaucoup. C'était un fiasco monumental.

Je devais ne pas perdre la raison, en effaçant tout, ça sera comme un de mes rêves. Je peux continuer et faire de cette nuit une chimère. Si je me mentais, de cette façon et assez fortement, j'en ferai une vérité, ma vérité. Tout ça ne serait jamais arrivé.

J'enfila mon jogging et je descendis me faire un café. Dans ma tête, je m'entendais dire "Un café Latte en déca...double shoot." Je me moquais de moi en prenant le lait dans le frigo. Je le versai dans le mug, pris ma tasse en m'effondrant dans le canapé. Mon téléphone sonna "Ma Best <3" sur l'écran.

- Salut Chewiie !

- Salut ma femme ! Répondis-je

Ça faisait plus de 10 ans que cette femme était ma moitié. Elle était tel un volcan. Jamais vous ne saviez quand elle allait vous surprendre. Elle avait cette capacité de créer un cataclysme sans aucune sommation. Son impulsivité nous avait menée à des situations folles dans notre jeunesse. Elle était capable de faire 100 Km pour me voir car je n'avais pas répondu à ses messages ou ses appels. Elle débarquait, alors, pour me sauter dans les bras en sanglotant car elle me pensait blessée ou morte quelque part. Dans ces moments-là, elle me grondait, et nous finissions par faire la fête à coup de shots de Téquila. Ses comportements excessifs s'étaient calmés après avoir rencontré son mari. La vie de famille l'avait canalisée. Dernièrement, elle avait perdu son emploi. La perte de revenu n'était pas un souci. Son conjoint avait un salaire important. Cela n'avait pas influencé leur train de vie, non plus. Lumi avait, malgré tout, été traumatisée par son licenciement. Sa boîte avait été rachetée. Une restructuration avait été lancée. Elle avait fait partie des postes non essentiels à la conduite de ce changement. Elle avait vécu cette épreuve comme un violent rejet. Elle adorait son travail et s'investissait énormément dans ses missions. Depuis, son moral était devenu plus colérique que d'habitude.

- Alors c'était bien hier ?

- Ouais, ouais !

Je voulais rester au maximum évasif sur les événements de la veille

- C'est tout ce que tu as à dire ?

- Désolée... Je suis encore dans le gaz..."pieu mensonge"

- ON m'a raconté que tu avais vu IL... "Merde ! C'est vrai"

- Les nouvelles vont vite...

- Alors .... Raconte !!!"Tu es trop excitée par tout ça chérie "Pensais-je.

- Rien de bien intéressant. Bu, rentrée, couchée " Le secret d'un bon mensonge tient dans sa véracité !"

ObsessionOù les histoires vivent. Découvrez maintenant