II - I've crossed the last line

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Je ne voulais pas bouger, j'étais honteuse. J'aurais souhaité perdre connaissance.
"

OMO, omo, omo......" La voix masculine venait d’au-dessus de moi. J'étais encore dans les frimas du choc. Ce poids écrasant tentait de se soulever, et ses mains cherchaient désespérément des appuis sur mon corps pour se redresser me faisant geindre de douleurs.
-Sash !!! Est-ce que tu vas bien ?
La phrase retentit de façon grave et profonde mêlée d'une pointe d’inquiète. J'étais libérée de cette masse toutefois ma tête était ailleurs."Sash ? Sash ? Qui ça peut bien être ? Personne ne m’appelle plus comme ça depuis longtemps…" Je me demandais qui pouvait me connaître ici. J'étais étourdie. Des bras forts et puissants m'avaient ramassé. Je les laissai faire. Telle une princesse endormie, ils m’avaient emmenée, loin de cette débâcle, sauvant mon honneur. Un parfum émanait de ce torse sur lequel venait de se nicher ma tête. Cette odeur m'avait vite dépassée, un flot d'émotions m’électrifia. J'étais repartie 10 ans en arrière.

Derrière, une voix masculine parlait un anglais haché, posant des questions à l'homme qui me portait. Je n'en comprenais rien dans la forme, j'en captais seulement le fond. C'était touchant. Il s' informait de mon état. Mon sauveur grogna afin de repousser l'importun. J'entendis la porte d'un ascenseur. Je sentis la lumière se voiler derrière mes paupières. « Où on m'emmène-t-on ? » Alors que je sentais le soubresaut de la montée de la cabine, mon nez collait sur le costume que j'inspirai profondément. « Mon dieu ce parfum, cette odeur... »  Ce fut ma dernière pensée.

La bouche étaint sèche, âpre et pâteuse. cela me tira de mon engourdissement. Mes yeux pour l'instant refusaient de s'ouvrir. "Où suis-je ? À la maison ? Quel rêve étrange..."
 
-Sash ?... Sash ?... Tu m’entends ? Discernais-je faiblement.
"Je ne dois pas être tout à fait réveillée, j'entends encore sa voix, reste comme ça, c'est agréable. Le cerveau est vraiment une formidable création". Je me positionnai pour me rendormir, cherchant à me mettre sur mon côté gauche comme à mon habitude.
- Ahhhhh Aiiieeee !!!!!
Un cri incontrôlable sortit de ma gorge. La douleur me traversa, irradiant depuis la cheville jusqu'à dans les reins.
-Sash ! Ne bouge pas, tu as une entorse.
"Purée, oui je viens de m'en rendre compte !!!Purée ou plutôt PUTAIN ! Ce n'était pas un rêve ...Qu'est-ce que je dois faire ? Je n'ose pas ouvrir les yeux..."
- Sash... Parle-moi, tu vas bien ?
- Mhhhh ....
 - S'il te plaît, ouvre les yeux.
-.....
-  Regarde-moi. Insista-t-il sans lever le ton.

IL était là. À mon chevet, IL m'avait veillé. J'étais de nouveau consciente. Son odeur imprégnant mes narines, je sentais éclore en moi le désir. Mon bas ventre s'engourdit d’un violent excitement. Je sentis mes tétons se raidirent dans ma lingerie. La dentelle les contraignit dans leurs maillages. Ce frottement ne faisait que gonfler mon envie de lui.
Je n'avais toujours pas ouvert les yeux. Je ne savais pas à quoi il pouvait ressembler maintenant. Malgré tout ça, je sentais une humidité s'installer dans ma culotte. Il fallait que je me reprenne.
"J'ai dû cogner ma tête au sol. Je ne dois pas être totalement éveillée...Ouvre tes yeux et brise cette image fantasmée que tu as de lui !"
 
- Sash, est -ce que tu vas bien ? Tu sembles un peu chaude... Tu as de la fièvre ?
Ses mains étaient fraîches sur mon cou et mon front. "Mon dieu quel supplice et oui je suis en chaleur à cet instant"
- Oui, oui ça va... repoussant ses mains avec les miennes.

Mes mains dans les siennes, depuis combien de temps ce n'était pas arrivé. Mes yeux se sont ouverts, enfin, sur cette vue d'une époque révolue. Ses doigts puissants et calleux surmontaient ses mains à la peau mate et tannée par son travail manuel en extérieur. Les miennes pourtant pas si fines semblaient minuscules en comparaison.  Mes ongles manucurés et vernis de rouge faisaient encore ressortir encore plus intensément la couleur pâle de ma peau contre la sienne. J'allais enfin le regarder.

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