Chapitre 3: Les Carrows

69 2 0
                                    

(Décidément, je crois que c'est le plus long chapitre de cette fanfiction jusqu'à présent ! Il m'a pris beaucoup de temps à écrire et avec la reprise des cours, c'était pas facile. Mais il est là, en temps et en heure !
Bonne lecture, Ninasphodel 💚)

Le lendemain, Aelyn et Leven se rendirent au cours de sortilèges puis en arithmancie pour la jeune fille. Elle retrouva son ami au déjeuner et ils prirent leur repas à la table des Griffondors en compagnie de Neville, Ginny et Seamus.
"Dean n'est pas là ?" demanda Leven, se demandant où était le jeune homme qui avait l'habitude de passer ses journées en compagnie de Seamus.
"Il est né-moldu", répondit ce dernier et personne ne parla pendant dix bonnes minutes, un silence gêné s'installa.
"On devrait recommencer l'A.D," proposa Neville en parlant d'un ton bas pour ne pas être entendu.
Tous le dévisagèrent sans comprendre.
"Il a raison", approuva Ginny. "Au lieu de mener une révolte contre Ombrage, on tiendrait tête aux Carrows."
"Ombrage était un cas extrême, elle était bien pire", déclara Leven. "Non ?" ajouta-t-il devant les expressions faciales de ses amis.
"On voit que tu ne les as pas eus en cours", lança Ana en s'installant à côté de son frère.
"C'est le pompon", renchérit Tay.
"La crème de la crème", surenchérit Ana.
" 'Je ne vois pas pourquoi on devrait apprendre à se défendre face aux forces du mal ! Elles sont nos amies, la preuve de notre puissance !' " lança Tay dans une parfaite immitation d'Amycus Carrow.
Tous éclatèrent de rire.
Alerté par les rires, ce dernier approcha.
"Quand on parle du loup", fit remarquer Ana.
"Pourquoi parliez-vous de loups ?" interrogea le professeur, perplexe.
Dans un même mouvement, tous le dévisagèrent et affichaient la même expression du visage.
Était-il bête à ce point ?
"Les loups sont de très intérressantes créatures, professeur", expliqua Tay.
"Elles devraient cependant se nourrir plus, je trouve", dit Ana. "Deux ou trois cerveaux en plus ne leurs feraient aucun mal".
Aelyn se retint de rire.
"Saviez-vous professeur, que, comme pour les chiens, il existe plusieurs races de loups ? Les loups à poils longs ressemblent à des yétis monstrueux tandis que –"
Amycus Carrow le dévisagea un instant, avant de tourner les talons.
"Bien sûr, ça n'existe pas, mais il n'est pas obligé d'être au courant de cette dernière information", ajouta Tay peu après.
Les adolescents finirent leur repas en riant, plus discrètement, cette fois.
Le cours suivant, par le plus grand des hasards, s'avéra être Étude des Moldus, une discipline étudiée par tous les élèves depuis cette année.
Les élèves s'installèrent et le cours commença. Alecto Carrow ne prit même pas la peine d'appeler les élèves et commença son discours sur les moldus.
Elle leur vanta la puissance des sorciers et expliqua que les moldus devraient être traités comme inférieurs, comme des animaux.
"Leur unique souhait serait de gouverner le monde, de nous trouver et nous brûler un par un. Car oui ! Les moldus ont peur ! Peur de notre puissance incontestable ! C'est notre devoir de leur rappeler leur place et de nous hisser à la nôtre", déclara-t-elle.
Pauvre folle, pensa Aelyn.
"Professeur ?" tenta un Serdaigle.
Il signe son arrêt de mort, se surprit à penser la jeune fille.
"Quoi ?" aboya le professeur.
"Les moldus n'ont jamais demandé à nous gouverner", dit-il. "Ils ignorent jusqu'à notre existence elle-même".
Elle le toisa comme s'il était la chose la plus absurde qu'elle aie jamais vue, puis poursuivit son cours en l'ignorant, jusqu'à ce que la cloche sonne.
"Qui dans cette classe s'appelle – Aelyn Evans ?" interrogea-t-elle alors que les élèves rangeaient leurs affaires.
"Moi", répondit simplement Aelyn.
"Vous devez me suivre", expliqua-t-elle. "Les autres, dehors !" aboya-t-elle.
"C'est à quel sujet ?" demanda Aelyn.
"Ça", dit-elle en attrapant son poignet. "Ce qui coule dans vos veines."
"Du sang, je présume ?"
Alecto Carrow lui jeta un regard noir avant de se hâter jusqu'au griffon d'or qui gardait l'entrée du bureau du directeur.
"C'est quoi son code bidon déjà ?" s'exaspéra le professeur. "A–quelque chose."
"Je peux attendre qu'il sorte, ne vous en faites pas", dit Aelyn.
"Je m'inquiète pas, mais je te préviens, il ne sors jamais,"çui'la."
Elle s'éloigna, de son pas irrégulier et tourna à l'angle du couloir.
"Asphodèle", tenta Aelyn, après un instant.
Le griffon tourna et elle s'engouffra dans l'escalier en colimaçon. Elle entra dans le vaste bureau qui avait appartenu, il y a peu, au professeur Dumbledore.
Snape se tenait assis derrière le bureau en bois massif. Derrière lui, se tenait le tableau du précédent directeur.
Aelyn ferma la porte, croisa la bras sans avancer et lança:
"Tu me dois une explication, je me trompe ? Tu l'as tué, tu m'as laissé seule, sans nouvelles."
Elle ne parvenait à contrôler sa voix qui tremblait.
"Un père n'aurait pas fait ça. Tu aurais pu dire non, ou simplement m'en parler ! Non, tu as préféré l'assassiner ! C'est vrai que c'était la meilleure solution !" se moqua-t-elle. "J'étais là, j'ai vu la scène, tu te rends compte, je t'ai vu de mes propres yeux, je t'ai vu commettre un meurtre !"
Les larmes commençaient à monter. Elle ne savait pas quoi faire, alors elle lui criait dessus depuis la porte.
"Aelyn," commença-t-il en s'approchant. "Je,  j'ai tenté –" 
"Ne m'approche pas !" s'écria-t-elle en reculant encore.
"J'ai tenté de lui dire non", déclara-t-il d'un ton suppliant. "Il était voué à une mort bien pire. Il le voulait. Grâce à cet acte, le seigneur des ténèbres me croit de son côté".
"Et il n'est pas le seul", fit remarquer la jeune fille.
"Je t'en supplie, fais moi confiance !"
"Faire confiance, hein ?" répéta Aelyn. "Tu l'as tué et tu me demandes de –"
Elle ferma les yeux, pour ne pas s'énerver.
"Prouve-le, alors", le défia la jeune fille.
Il acquiesça et lui fit signe d'approcher.
Il lui désigna la pensine et la jeune fille plongea la tête à l'intérieur.
Elle assista alors à une scène entre Dumbledore et Snape, assis face à face dans le même bureau qu'elle venait de quitter.
"Cela rend les choses plus simples", déclara Dumbledore. "Le plan de Lord Voldemort est de laisser le pauvre Malfoy me tuer".
Il y eut un silence rompu par Snape.
"Le seigneur des ténèbres ne s'attend pas à ce que Drago réussisse. Ceci est une punition pour ses parents, pour les erreurs commises par Lucius. Une longue torture pour ses parents qui devront le voir essayer en sachant que c'est peine perdue."
"En bref, ce garçon à la même espérence de vie que moi", résuma Dumbledore. "J'ai pensé que Voldemort devrait avoir une idée de qui aura la tâche de me tuer si notre jeune ami n'y parvient pas."
Il y eut une pause.
"Vous", décréta Dumbledore.
"Je pense que c'est le plan du seigneur des ténèbres, en effet", avoua Snape après un long moment de silence.
La scène changea légèrement, comme si Aelyn avait fait un bond d'une dizaine de minutes dans le futur.
"Vous allez donc laisser Drago vous tuer ?" interrogea Snape, sidéré.
"Certainement pas. Vous devrez le faire".
Il y eut un long silence.
"Et voudriez-vous que je le fasse maintenant ou aimeriez-vous avoir le temps d'écrire votre testament ?"
Dumbledore ne fit pas attention au sarcasme de son interlocuteur et poursuivit:
"Je pense que le moment se présentera."
"Si vous vous fichez de mourir, pourquoi ne pas laisser Drago vous tuer ?" demanda Snape qui semblait perdre son calme.
"L'âme de ce garçon n'est pas encore endommagée. Je ne voudrais pas qu'il porte ma mort sur la conscience."
"Et mon âme, Dumbledore ? La mienne ?"
La scène changea une nouvelle fois, Snape et Dumbledore étaient debouts dans le bureau.
"Vous m'avez utilisé".
"Que signifie donc cela ?"
"J'ai espionné pour vous, et menti pour vous, mis en danger ma propre vie pour vous. Tout était mis en place de sorte à ce que le fils de Lily soit sauf. Et maintenant, vous me dites que vous l'avez élevé –"
"Tout cela est très touchant, Severus", dit Dumbledore. "Êtes-vous en train de me dire que vous ressentez de l'affection pour le garçon ?"
"Pour lui ?" s'écria Snape. "Expecto Patronum !"
Du bout de sa baguette s'échappa la biche argentée qu'Aelyn connaissait tant. Son propre patronus et celui de Lily.
Dumbledore la regarda s'envoler par la haute fenêtre puis se tourna vers Snape.
"Lily ?" interrogea-t-il. "Après tout ce temps ?"
"À jamais", répondit Snape.
Aelyn se retrouva de nouveau face à son père, à l'extérieur de la pensine.
Sans réfléchir, elle se jeta dans ses bras en pleurant. Il l'aimait vraiment. Et pour toujours.
"Je veux savoir la vérité", dit-elle en se dégageant. "Pourquoi maman a-t-elle choisi James si tu l'aimais tant ? Si vous vous connaissiez depuis si longtemps ?"
Il ne répondit pas de suite.
"Lily détestait James. Enfin c'est ce qu'elle disait. Tout le monde voyait bien qu'elle ne le détestait pas autant qu'elle le laissait paraître. De mon côté, je tentais de me persuader qu'elle le haïssait", commença Snape. "Et puis tout a basculé un jour. Tout est parti de travers. Les plus belles années de ma vie, parties en fumée. À cause de moi. J'ai tenté de m'excuser mais c'était impardonnable, et je le savais."
"Qu'as tu fait ?"
"Dans un excès de colère, alors que je voulais simplement que Potter et sa bande me laissent tranquille, et que personne n'intervienne, elle est intervenue. Et j'ai déclaré haut et fort que je n'avais pas beosin de l'aide de –d'une sang-de-bourbe.
Il prononça ce dernier mot dans un souffle, comme s'il lui faisait du mal physiquement.
"Si elle ne t'a jamais pardonné, comment expliques-tu le fait que je me tienne devant toi ?" demanda Aelyn.
"C'était un soir, très tard mais je n'étais pas au lit. Elle était en pleurs. J'ai d'abord été très étonné puisqu'elle n'avait pas pris de mes nouvelles depuis des années. Elle était étrange, comme perdue. James n'était pas chez eux, il était chez Black ou Lupin, je ne sais plus. Lily était dévasté et, elle a voulu –enfin tu peux deviner le reste."
"Ouais, on va se passer des détails", approuva Aelyn.
"J'ai pensé que c'était un rêve, mais les lettres prouvaient le contraire."
Dans son tableau, Dumbledore ouvrit un œil et Aelyn comprit qu'il avait fait semblant de dormir la plupart du temps.
Aelyn assimila, ou tenta du moins, tout ce qu'elle avait apprit puis décida d'aller trouver Leven. Elle avait besoin de compagnie.

Aelyn Evans, septième année à Poudlard Où les histoires vivent. Découvrez maintenant