Aelyn Evans, septième année à Poudlard

Chapitre 10: Adieux

Elle chercha l'esprit de son frère. Quand elle effleura des pensées de plus en plus claires elle pénétra l'esprit étranger comme elle s'était entraînée à le faire dans le bureau de Dumbledore en sixième année.
Harry était caché et écoutait une discussion entre Voldemort et –Snape.
Dans le tumulte de la bataille, elle n'avait pas une seconde eut le temps de penser à son père. Et pourtant, il était là.
Elle sortit de l'esprit de son frère jumeau et décida d'aller le retrouver. Elle courut dans les couloirs du château, courut et courut encore avant de tomber, au détour d'un couloir, sur un visage familier.
Drago.
Aelyn s'arrêta net. Ses cheveux blond clair étaient couverts de suie des débris et ses yeux glaciers étaient restés les mêmes. Si profonds, si bleus, et si tristes.
Elle sentit une larme couler sur sa joue.
Drago fit un pas vers elle et sécha sa larme d'un mouvement délicat.
"Je suis désolé", déclara le jeune homme.
Aelyn ne savait pas que dire. Il était toujours désolé mais avait-il tenté de faire ce qu'il fallait pour ne pas l'être ?
Oui, se ravisa la jeune fille. Il a tenté. Mais il a été rattrapé par une destinée trop ambitieuse pour lui.
"Drago, je –"
Elle ne parvenait pas à trouver les mots. Elle avait tant de choses à lui dire. Mais aucun son ne sortait des sa bouche. Les lettres, mots et phrases se mélangeaient dans sa tête.
"Veille sur toi, Aelyn. J'espère que je ne te parle pas pour la dernière fois", dit-il la voix brisée.
Aelyn le regarda partir comme il était venu. Sans rien ajouter. Il était un garçon si teise, perdu et elle ne lui avait rien dit. Pas un mot réconfortant, pas un –
Elle le rattrapa et se jeta dans ses bras.
"Promets moi de ne pas mourir," dit-elle entre deux reniflements. "S'il te plait".
D'abord surpris, il se détendit.
"Leven est peut être mon petit copain, mais je crois que tu es mon meilleur ami, Dray. Je ne peux pas te perdre non plus."
Drago parut touché par ses mots et ses yeux pétillèrent un instant.
Aelyn le laissa repartir et se ressaisit.
Elle reprit sa course et arriva devant le saule cogneur. Une vague de souvenirs surgit mais elle devait faire vite, ne pas se déconcentrer. Elle monta à l'étage de la cabane hurlante, où elle trouva Harry, Hermione et Ron. Elle fut soulagée, il était vivant ainsi que ses deux amis.
Son soulagement fut de courte durée, Harry était agenouillé aux côtés d'un homme.
Snape.
Aelyn sentit ses membres se ramollir. Son cœur sembla exploser.
"Regarde... Moi... ", souffla Snape à Harry.
Il allait fermer les yeux quand Aelyn se laissa tomber à sa droite.
"Non... Non.. S'il te plait, je t'en supplie", dit-elle les larmes aux yeux.
Son cou était en sang, une sorte de morsure.
Le maître des potions regarda sa fille dans les yeux, un regard profond, empli de mots imprononcés.
"Lis... La lettre... Ma poche... Je t'aimerai toujours..." furent ces derniers mots. Elle le lui promit et le supplia de s'accrocher.
"Papa, s'il te plait... Je t'aime, accroche toi, je t'en supplie. J'ai besoin de toi !" souffla-t-elle.
Une main se posa alors sur son épaule, Aelyn leva ses yeux pleins de larmes et vit Hermione qui lui adressait un regard plein d'affection. Harry semblait loin.
"Je t'aime. Je t'aime... Reviens... Je t'en supplie... Je t'aime..." répétait Aelyn en inondant sa chemise de larmes.
Aelyn pleura pendant ce qui lui sembla durer des heures. Harry, Hermione et Ron s'étaient éclipsés lorsqu'elle décida de se lever. Elle sécha ses larmes et promit à son père, comme s'il pouvait l'entendre :
"Je te promets, papa. Je vais me battre. Pour toi, pour Tay, pour Fred et Lupin. Je ne t'abandonnerais jamais. Je te vengerai, c'est une promesse."
Elle se glissa à l'extérieur sans se retourner, de peur de craquer. Elle usa de toute sa volonté pour ne pas pleurer à nouveau.
La cour de Poudlard était déserte et Aelyn se dirigea vers la Grande Salle, sa chemise blanche couverte de sang. Sa cravate verte était tachée et ne ressemblait plus à grand chose. Sa jupe était déplissé et ses cheveux, pourtant attachés, étaient en bataille. Peu lui importait, elle était en vie.
Lorsqu'elle passa la porte de la Grande Salle, elle trouva tout le monde. Ses amis, leurs familles, l'Ordre, les professeurs.
Les blessés et les morts avaient été allongés là et Aelyn chercha Leven des yeux. Certains se réconfortaient, d'autres buvaient un thé réparateur. Tous semblaient épuisés.
Les Weasleys pleuraient sur le corps de Fred et Aelyn sentit ses larmes remonter.
À côté de lui reposait Lupin et Tonks et Aelyn ne put s'empêcher de penser à Teddy, seul et à présent orphelin. Il grandirait seul, sans ses parents.
Plus loin, Aelyn reconnut les cheveux blonds de Tay. Ana était étendue à côté de lui et lui caressait les cheveux, blottie contre son frère, parti trop tôt.
Le reste des Silenus était là, à pleurer la perte de leur jeune fils. Aelyn ne sut que faire et rester plantée là.
Le professeur McGonagall vint à sa rencontre et posa une main protectrice sur son épaule.
"Tu es blessée, Aelyn ?"
"Non," dit Aelyn en reniflant. "C'est le sang de mon père".
À l'évocation de son père, elle fondit en larmes à nouveau, tremblante.
"Je suis sincèrement désolée, Aelyn", dit le professeur McGonagall, même si Aelyn en doutais. Depuis qu'il avait tué Dumbledore, elle détestait Snape. "Tout le monde a perdu quelqu'un ce soir. On doit continuer de se battre pour eux".
Aelyn hocha la tête, elle devait être forte. Montrer à Ana qu'on pouvait vivre malgré la perte d'un être cher.
"Auriez-vous vu mon frère ?"
"Il est parti en courant", dit McGonagall.
Une sombre pensée traversa l'esprit d'Aelyn. Était-il parti se rendre ?
Non, c'était impossible. Il était avec Hermione et Ron quelque part à l'abri.
Soudain, Leven accourut et la serra dans ses bras.
Elle en oublia le monde alentour. Tout était si simple dans les bras de celui qu'elle aimait. Elle vida ses larmes dans la chemise de Leven qui ne parla pas.
Et puis, elle n'eut plus rien à pleurer. Comme si elle était vidée. Elle avait tant pleuré, pour Tay, pour son père, pour Lupin et Fred.
C'était comme si une partie d'elle même était morte avec eux.
Elle ne parvenait pas à se dire qu'ils étaient partis pour toujours.
Puis elle se rappela des derniers mots de son père. La lettre. Elle lui avait promit et elle devait tenir sa promesse. Elle vivrait. Pour la lire.
Et pour cela, elle devait trouver Harry.
Pour en finir. Pour mettre un terme à cette guerre qui ne cessait de tuer des innocents.
Elle pénétra l'esprit de son frère et tenta de trouver sa location.
Cela sentait les arbres. La forêt.
Elle entendit alors une voix reconnaissable entre toutes.
"Avada Kedavra!"