Pearl Harbor

Chapitre 2

Marie se réveilla en sursaut. Ses parents criaient, en bas. Elle attrapa sa lampe torche et éclaira son horloge. Il était 3 heures du matin. Elle était fatiguée mais descendit quand même pour savoir ce qui se passait.

- Papa ? Maman ? Pourquoi vous criez ? Vous allez réveiller les voisins...

"Et moi au passage, pensa-t-elle, même si c'est déjà fait..."

- Pardon ma puce, s'excusa sa mère. Ton père a reçu une lettre, il doit être à Pearl Harbor demain à 20h, mais nous ne pouvons pas laisser la maison comme ça...

- Chérie, je le sais aussi bien que toi, mais je n'ai pas le choix, ce sont les ordres.

- Pourquoi n'y vas-tu pas tout seul ? Maman et moi pourrons te rejoindre plus tard, non ?

- Oh ! Je me demande vraiment pourquoi nous n'y avons pas pensé plus tôt... Je vieillis mal ! rigola sa mère de façon nerveuse.

"Et moi je suis trop bien réveillée pour pouvoir dormir à nouveau..."

- Tu veux aller te coucher, chérie ? proposa son père. Je vais aller préparer mes affaires.

- Je ne pense pas pouvoir m'endormir... Maman va te préparer un repas, non ? Je vais l'aider.

- C'est gentil, mais tu ferais mieux d'aller lire, je vais seulement lui préparer un sandwich.

- D'accord. Bonne nuit, à demain. À bientôt, papa.

Marie remonta les escaliers et fouilla dans la bibliothèque de sa chambre. Elle avait déjà entendu ce titre... Oui ! Dans le film "La voleuse de livres", la jeune fille l'empruntait. Et celui-là aussi... C'était assez perturbant, entre ça et tous les éléments de "Pearl Harbor", elle avait vraiment l'impression que sa vie se transformait en un film... Dont elle ne connaissait ni le déroulement ni l'issue. Quoique...

L'Amérique qui doutait du Japon ? Pearl Harbor ? 1941 ? Est-ce que tout allait se dérouler comme dans le film ? Si oui, il allait falloir qu'elle agisse en conséquence... Et sans faire de bêtise par rapport à ses parents. Il allait falloir regarder discrètement les billets d'avion pour connaître le nom de famille de Marie, sans donner pour excuse "Ça fait longtemps que je n'avais pas vu un tel billet" puisqu'ils avaient peut-être pris l'avion il y a peu de temps... Tout devait être calculé.

Marie secoua la tête et attrapa un livre au hasard. Elle essaya de le lire mais elle bouillonnait de questions. Elle se tapa la tête contre son oreiller et étouffa un cri dedans. Il fallait dormir. Ne pas se poser de questions pour ne pas se poser les mauvaises. Voilà. Éteindre... Fermer les yeux...

Peut-être les personnages de Pearl Harbor allaient-ils aussi être présents ? Cela aurait été tellement bien...

Non ! Dormir.

Danny, Rafe, Evelyn, Doolittle, et elle en passait...

Non, ça n'allait pas, il fallait absolument dormir...

Marie tenta de méditer, mais sa tentative échoua. Alors elle ferma simplement les yeux et laissa les images et les noms défiler dans sa tête. Lorsqu'elle se réveilla, le soleil était déjà haut dans le ciel, et elle n'avait jamais aussi bien dormi de toute sa vie (mais laquelle ?).

Sa mère écoutait la radio, anxieuse. Elle essaya de paraître enthousiaste mais c'était visiblement difficile. Marie tenta de la rassurer, de la distraire, mais rien n'y faisait, madame Koops était stressée pour son mari.

- Maman, tu stresses trop. Tes cheveux vont tomber.

- Je sais...

- Si tu stresses autant, pourquoi ne pas le rejoindre dès demain ?

- Quoi ? Mais et les valises, et nos amis, et notre vie...

- Mais on devait y aller de toute façon ! On aurait tout abandonné dans tous les cas, non ?

- Oui... Tu as raison. On prépare nos affaires alors ? dit-elle avec un grand sourire, sincère cette fois.

Alors elles le firent. Et comme il leur restait tout un après-midi pour elles toutes seules, elles allèrent se balader et faire un peu de shopping.

Le lendemain, elles étaient dans l'avion, excitées comme deux jeunes amoureux qui partiraient en lune de miel.