Chapitre 6

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[Flashback]
Alors qu'elle se promenait sur la plage après une journée animée à la mi-avril, deux soldats passèrent près de Marie en courant. Comme ils discutaient, ils ne l'avaient pas remarquée et l'un d'eux la bouscula. Elle avait beau être fine, elle n'était pas chétive. Mais comparée à un énorme tas de muscles, elle ne faisait pas le poids. Alors oui, elle tomba sous le choc.

Le soldat s'arrêta net et se précipita pour l'aider à se relever.

- Ça va merci, je peux me relever toute seule, je ne suis pas blessée.

- Veuillez me pardonner mademoiselle, je ne regardais pas devant moi et... Et vous êtes apparue... Telle un ange...

- Pardon ?

- Oh mince ! Non pardon, ce n'est pas ce que je voulais dire, veuillez me pardonner, je...

- Ça fait beaucoup de choses à vous pardonner, sergent. Que diriez-vous de vous racheter en m'invitant à dîner un de ces jours ?

- Oh mais, très volontiers ! Tout ce que vous voudrez, mademoiselle.

- Hailey.

- Oh. Johnny, pour vous servir.

- Enchantée, Johnny. À vendredi !

Et elle repartit d'un pas guilleret.

- Elle t'a menée pas le bout du nez mon pauvre gars, dit le deuxième soldat qui avait observé la scène de loin.

- Tais-toi et cours, maugréa Johnny.

•Ellipse•

Nous étions vendredi et Marie se dirigeait vers le restaurant où était censé l'attendre Johnny. C'était un figurant qui n'avait aucune importance dans le film qu'elle aimait dans son ancienne vie alors elle espérait pouvoir changer un peu le cours des choses en lui donnant de l'importance.

Elle le vit enfin arriver en courant.

- Bonsoir ! Désolé de vous avoir fait attendre, j'essayais d'arriver en avance mais vous l'étiez plus que moi... Comment allez-vous ?

- Bien, merci. Et vous ?

- Très bien ! Où voulez-vous aller manger ?

- Eh bien, j'ai déjà réservé, me suivrez-vous ?

- Avec plaisir !

Ils discutèrent beaucoup et le courant passa parfaitement. Ils se revirent quelques jours plus tard et se rapprochèrent au fur et à mesure. Il devint naturel qu'ils étaient un couple mais ce fut Marie qui voulut mettre le mot dessus.

- Johnny, honnêtement... commença-t-elle, allongée sur son torse à la plage et profitant de la main de Johnny qui se baladait sur son ventre. Je déteste quand les choses ne sont pas claires. Nous sommes un couple, n'est-ce pas ?

- Oh... Mais bien sûr que oui ! Je suis désolé, je pensais que nous n'avions pas besoin de le dire pour l'être mais si tu préfères comme ça alors ca me va ! Nous sommes un couple, et officiellement.

Sur ce, il se pencha sur elle pour l'embrasser, leurs sourires se rencontrant.
Nous étions début mai.
[Fin du flashback]

Marie jeta un coup d'œil à sa montre. 20h03. L'amiral était en retard. Elle vit soudain une voiture à l'air officiel arriver et eut un semblant d'espoir. Mais ce fut Gooz qui en sortit. Elle lui fit un signe de la main et fixa à nouveau la route. Soudain elle vit l'amiral, et poussa un long soupir pour se détendre.

Toujours aussi fier, dans son costume blanc.
Toujours aussi hautain, par ses fonctions.
Mais... Comment lui en vouloir ? Elle profiterait elle-même de son pouvoir ce soir.

Alors qu'il approchait, elle se mit au garde-à-vous. De sa voix sèche et rude, il lui dit :

- Hm, bonsoir. Repos. J'ai une réunion dans très exactement... 40 minutes. Alors soyez concise, je vous en prie.

- Oh, oui, bien sûr...! Tout d'abord, merci d'avoir accepté. Hm, par où commencer...

Et c'est ainsi qu'elle débuta son récit. Elle n'oublia aucun détail. Ni son ancienne vie, ni sa nouvelle, et encore moins ses différentes identités. Elle ne vit pas le temps passer, mais une chose était sûre : l'amiral partit à temps pour sa réunion.

Lorsque Marie eut fini, l'amiral, qui l'avait regardée de travers tout au long de son récit, tourna la tête et inspira longuement.

- C'est... totalement absurde.

- Non, amiral, je vous en prie, croyez-moi ! Dans quelques mois vous recevrez des messages codés provenant du Japon, peut-être même en recevez-vous déjà !

- Il se pourrait effectivement... Admettons que votre histoire soit vraie, ce qui me semble assez invraisemblable. Pourquoi m'en avoir parlé ?

- Je veux éviter le massacre qui s'est produit à Pearl Harbor. Je ne sais pas si je changerai le cours de l'histoire ou seulement le scénario du film mais... Ces innocents ne méritaient pas de mourir. Ils méritent une deuxième chance. Et je la leur donnerai, quoi qu'il m'en coûte.

- Votre détermination me plait.

- Merci.

- Mais je ne peux pas accepter. J'aimerais pouvoir croire à votre histoire et vous aider, mais sans preuve... Comprenez, les gens haut placés ne se contentent pas d'un simple discours, aussi convaincant soit-il. La seule faveur que je puisse vous accorder est de me taire sur l'existence de votre fausse identité.

- Et si je vous apportais une preuve ? M'aideriez-vous ?

- En avez-vous une ?

- Je dois réfléchir à quelque chose de vraiment convaincant. Mais je devrais pouvoir en trouver une, en effet.

- Alors passez à l'ambassade quand vous l'aurez. Je vous recevrai selon ma disponibilité.

- Merci infiniment, amiral. J'espère que notre collaboration portera ses fruits.

- Hm hm. Bonne soirée.

- Merci, vous aussi.

Une fois qu'il s'en fut allé, Marie souffla très fort. Cela s'était moins bien passé que ce qu'elle espérait.

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⏰ Dernière mise à jour : Feb 25, 2023 ⏰

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